MONTRÉAL (PC) - Jacques Lemaire ne serait peut-être pas resté à la barre du Wild du Minnesota cette saison, n'eût été des acquisitions de joueurs de premier plan que l'équipe a faites au cours de l'entre-saison.

«J'aurais pensé à mon affaire et Doug (Riseborough, le directeur général) le savait», a confié Lemaire, mardi, après la séance d'entraînement du Wild au Centre Bell.

«On travaille dans le but de monter une bonne équipe. Mais, à un moment donné, tu veux rivaliser avec les meilleures (équipes), a-t-il précisé. J'ai apprécié les efforts que nous avons faits et je me suis dit que j'allais continuer.»

L'arrivée des attaquants Pavol Demitra et Mark Parrish ainsi que des défenseurs Kim Johnsson et Peteri Nummelin l'ont regaillardi.

«Je connais un regain de vie. Il y a du talent à revendre dans l'équipe, c'est plaisant de voir les gars s'échanger la rondelle et faire de beaux jeux ensemble. Je l'ai déjà dit, mais c'est sans aucun doute ma plus belle saison comme entraîneur.»

Lemaire n'envisage d'ailleurs pas la retraite — «parce que je ne saurais pas quoi faire», a-t-il dit — et c'est la raison pour laquelle le Wild lui a accordé une prolongation de contrat avant le début de la campagne. Il demeure muet comme une carpe à ce sujet.

«C'est une entente entre Doug et moi. Et Doug m'a ordonné de ne pas en parler sinon il m'a dit qu'il me congédierait sur le champ», a lancé le seul pilote que le Wild a eu depuis ses débuts, soit en six ans d'existence.

Mauvaise passe

Lemaire, qui en a vu d'autres à l'âge de 61 ans, n'a pas perdu son sens de l'humour mordant même si le Wild tire de la patte actuellement, n'ayant gagné que trois de ses 11 derniers matchs (3-7-1).

«La perte de Marian Gaborik (blessé à l'aine) et de Wes Walz, qui est notre meilleur attaquant à caractère défensif, nous ont fait mal parce qu'on manque de profondeur, a-t-il expliqué. Il y a aussi le fait que nous devons disputer plusieurs matchs à l'étranger en novembre.

«Nous traversons une séquence difficile, mais je suis confiant que nous allons nous en sortir bientôt.»

D'affronter pour la première fois Guy Carbonneau, qu'il a dirigé pendant une saison et quart en 1984 et 1985, ne l'émeut pas du tout.

«On me demande souvent ce que je ressens d'affronter un entraîneur que j'ai déjà «coaché». Si vous saviez comment je ne m'occupe pas de ça pantoute, a-t-il laissé savoir. Tant mieux si Guy est content d'être entraîneur. S'il n'aime pas ça, qu'il s'enlève de là c'est tout.»

Cela dit, l'ancien joueur étoile du CH dans les années 1970 s'est dit heureux des succès que connaît Carbonneau.

«Qu'un gars d'ici fasse bien comme entraîneur du Canadien, je suis évidemment heureux pour lui. Mais moi, j'ai une équipe à diriger et j'en ai plein mon chapeau actuellement.»

Quant à Carbonneau, il voue beaucoup de respect à l'endroit de Lemaire «qui m'a grandement influencé».

«Il possède une vaste expérience et de grandes connaissances. Ce que j'ai surtout retenu de lui, c'est la facilité qu'il a d'enseigner aux joueurs, individuellement.»

À l'époque où il était derrière le banc du Canadien, Lemaire utilisait Carbonneau en compagnie de Bob Gainey et de Chris Nilan.

«C'est Bob Berry qui nous avait mis ensemble, mais c'est Jacques qui en avait profité», a résumé Carbonneau en souriant.