OTTAWA - André Savard estime avoir laissé un bel héritage à son successeur chez le Canadien, Bob Gainey. Il admet que l'émergence des jeunes en fin de saison lui a procuré énormément de satisfaction.

Savard, qui agit comme adjoint à l'entraîneur des Penguins de Pittsburgh Michel Therrien, suit avec intérêt ce qui se passe au sein du Tricolore depuis qu'il a quitté en 2005.

S'il est réticent à faire des commentaires ayant trait à son exclusion des séries éliminatoires cette saison, il ne se fait pas prier pour parler de la relève qui foisonne. Et s'il a été un temps où il ne s'attribuait pas réellement de mérite, il évoque maintenant d'emblée les bons coups qu'il a réalisés.

"J'ai été très heureux de voir les jeunes s'illustrer, a affirmé Savard, mercredi. J'ai toujours souligné l'importance du repêchage pour bâtir une équipe de premier plan. C'est la base.

"Le Canadien peut envisager l'avenir avec optimisme grâce à la relève, sinon il serait dans le pétrin", a-t-il argué.

"Au cours des cinq années que j'ai passées dans l'organisation, je me suis retrouvé dans la position pour trancher (au repêchage). Et je me suis prononcé."

Il s'enorgueillit surtout d'avoir misé sur les Tomas Plekanec (2001), Mike Komisarek (2001), Alexander Perezhogin (2001), Chris Higgins (2002), Maxim Lapierre (2003) et Guillaume Latendresse (2005). Il en parle encore comme des rejetons.

"Je l'appréciais bien, j'ai poussé fort pour que le Canadien repêche Plekanec. On l'avait classé à un rang plus bas. On trouvait qu'il jouait un style trop passif. On voulait qu'il patine et qu'il s'implique davantage en échec-avant. Ça lui a pris deux saisons dans la Ligue américaine afin de faire les ajustements."

Savard, qui a déniché Marian Hossa et Martin Havlat à l'époque où il a oeuvré chez les Sénateurs d'Ottawa entre 1995 et 2000, ne tarit pas d'éloges à l'endroit des Américains Higgins et Komisarek.

"Chris est un ailier typique, efficace le long des bandes et possédant des mains vives. Il a aussi une grande force de caractère. Il va connaître une très belle carrière. Et Komisarek a beaucoup amélioré son jeu de position. Jouer en compagnie d'Andrei Markov cette saison l'a évidemment aidé."

Il a avoué que la lente progression de Perezhogin représente à ses yeux une énigme et une déception.

"Perezhogin n'est plus le même depuis l'incident du coup de bâton dans la Ligue américaine (qui lui a valu une suspension d'un an), a-t-il évoqué. Ç'a affecté sa progression, je suis convaincu. Il était tellement dominant avant. Il a eu du succès en Russie la saison du lock-out, mais il tarde à éclore en Amérique. Je suis surpris de ça."

Il a eu son mot à dire dans les sélections des Québécois Lapierre et Latendresse.

"Lapierre n'est pas un joueur de finesse, mais il peut jouer dans la Ligue nationale pendant 15 ans. C'est un gars de quatrième trio qui peut éventuellement se retrouver dans un troisième."

Quant à Latendresse, Savard a indiqué que le directeur du recrutement du CH, Trevor Timmins, l'avait également en haute estime.

"Le cas de Guillaume était difficile à analyser en raison de son coup de patin, a-t-il confié. Je me rappelle qu'on avait été le voir dans les rangs juniors en séries contre Moncton, et qu'il avait réussi deux buts. Guillaume avait par la suite connu un solide tournoi en Europe (avec les moins de 17 ans). On n'avait plus de crainte, et c'est la raison pour laquelle on a fait l'échange avec les Rangers de New York afin de le réclamer (au 45e rang). Il est très bon, il a des mains agiles."