Guillaume Latendresse était de passage à l'émission L'Antichambre mardi pour revenir sur la saison tumultueuse qu'il a connue en 2009-2010. Voici les meilleurs extraits de son entretien avec nos panélistes.

- Sur le style de jeu physique qu'on lui demandait de préconiser à Montréal

« J'en ai eu, des discussions (avec les entraîneurs), mais ça revenait toujours à la même chose. On me disait de finir mes mises en échec, d'être physique. Mais pour moi, être physique, ce n'est pas nécessairement de virer un gars dans ses shorts et de lui faire faire trois pirouettes. Je préfère me placer en avant du filet, aller dans le coin, utiliser mon corps pour protéger la rondelle et remettre la rondelle à la pointe. »

« Au Minnesota présentement, je suis le joueur que j'étais à 18 ans avec les Voltigeurs de Drummondville. C'est mon style de jeu qu'on me demande de jouer. On ne me demande pas de finir 20 mises en échec par match. »

- Sur la chance qu'on ne lui a jamais donnée aux côtés de Saku Koivu et Alex Tanguay

« Ça a été la partie la plus difficile pour moi à Montréal. Tu joues un bon match, tu prends confiance, mais aussitôt que tu fais une erreur, on t'envoie sur la ‘quatre'. C'est certain que j'étais frustré. Tu ne veux pas le montrer et le faire vivre aux autres, pour le bien de l'équipe. En plus, Chris (Higgins, qui lui était favorisé sur ce trio), je l'adorais, c'est un super bon gars. J'étais jeune aussi, je me disais que je devais prendre ma place. »

- Sur son dernier camp d'entraînement avec le Canadien, en 2009

« Ils m'ont dit : ‘On va te placer avec Gionta et Gomez. C'est le plan pour débuter le camp, gagne tes galons.' Finalement, le camp s'est terminé et j'avais joué un match, au Colisée de Québec, avec Pleky et Brian. Alors je ne pense pas que j'ai vraiment eu ma chance. »

- Sur sa relation avec les entraîneurs à Montréal

« De tous les assistants que j'ai eus à Montréal, le meilleur a été Roland Melanson. C'est le seul en qui je peux dire que j'ai eu totalement confiance. Les autres, ce n'est pas qu'ils m'ignoraient, mais je n'avais pas le sentiment de confiance à 100% envers eux. »

- Sur sa part de responsabilités dans ses insuccès à Montréal

« C'est certain que j'en ai. Il y a certains soirs où j'arrivais au match et j'étais déjà en-dessous du plancher. C'est toujours difficile de te présenter à quelque part quand tu n'as pas confiance en toi. Quand tu penses comme ça, tu n'auras pas de bons résultats. »

« Quand tu joues cinq minutes par match, c'est difficile. Oui, certains soirs, j'aurais dû trouver une façon de me faire valoir pendant mes cinq minutes et je ne l'ai pas fait. Mais j'aurais aimé ça en jouer 15 aussi des fois. »

- Sur l'échange qui l'a envoyé au Minnesota

« Je le savais depuis trois semaines (qu'il allait être échangé). On m'avait même dit que c'était fait à 90% et qu'on ne savait pas pourquoi ça avait bloqué. Mais déjà avant ça, je ne me sentais pas à ma place. »

« C'est Bob (Gainey) qui m'a appelé pour me l'annoncer. Aussitôt qu'il m'a salué, je savais que j'avais été échangé. C'est ce qu'il m'a dit et j'ai répondu ‘Ah oui? Au Minnesota pour Benoit Pouliot?' Il m'a dit oui et m'a souhaité bonne chance. »

- Sur sa relation avec l'entraîneur du Wild, Todd Richards

« C'est ce que j'ai aimé au Minnesota. Presqu'à chaque jour, l'entraîneur et moi, on se rencontrait. On passait un dix, quinze, vingt minutes ensemble et on discutait. Il faisait aussi ça avec Mikko, avec Martin Havlat... Il préparait des petites vidéos pour quasiment chaque joueur. »

« C'est une situation qui m'a frustré à Montréal au début de la saison. À la fin des entraînements, je voyais des jeunes qui passaient dix minutes sur la glace à jaser avec l'entraîneur. Je me disais ‘Crime, je joue cinq minutes par match. Est-ce que je peux en avoir une, une discussion? »

- Le premier conseil qu'il donnerait à Louis Leblanc

« De ne se fier qu'à sa famille et à ses proches. Ce sont les seules vraies personnes que tu as. »

- La remarque la plus dure qu'il a entendue à son sujet

« J'en ai eu plusieurs. Mon pire défaut, c'est que j'écoutais les lignes ouvertes. À ma première année, à 19 ans, tout allait bien, je n'avais pas de pression, c'était le fun. Mais deux ans plus tard, quand tout le monde voulait que j'en mette 20 dedans, c'était pas mal plus rough. »

- Carey Price ou Jaroslav Halak?

« Je pense qu'ils ont vraiment deux gardiens numéro un à Montréal. Pour Carey, à Montréal, ça va être difficile parce qu'il y a beaucoup de pression, mais c'est un gardien de premier plan autant que Jaroslav. »

- Les leaders chez le Canadien

« Il y en avait plusieurs. Jamais je ne dirai un mauvais mot sur des gars comme Gionta et Gomez. J'ai apprécié ces gars-là au plus haut point. Si tu me demandes demain matin de prendre Scott Gomez dans mon équipe, je le prends, c'est certain. Gionta, la même chose. Ces gars-là ont été vraiment corrects avec moi. »

Vous pourrez revoir l'entrevue de Guillaume Latendresse lors de L'Antichambre du jeudi 3 juin, à 21h30.