J'aimerais offrir mes sincères sympathies à la famille de Pat Burns et à tous ses amis. Pat a été une personne très importante dans ma carrière et j'irais même jusqu'à dire que vous ne me liriez pas aujourd'hui si nos chemins ne s'étaient pas croisés.

Depuis qu'on m'a appelé pour me communiquer la nouvelle de son décès, je vous jure que j'ai une boule dans l'estomac.

J'ai joué sous les ordres de Pat pour une courte période avec le Canadien de Montréal, mais c'est surtout au niveau junior, avec les Olympiques de Hull, qu'il m'a laissé m'exprimer. Il avait même pris la peine de venir à la maison familiale pour convaincre mes parents de me laisser aller et de tenter ma chance dans le hockey junior.

En 1993, quand j'ai gagné la coupe Stanley avec le Canadien, je me souviens qu'il y avait eu toute une bataille entre les Maple Leafs de Toronto, dirigés par Pat, et les Kings de Los Angeles. Je pensais bien avoir la chance de revoir mon ancien entraîneur en finale, mais les Kings avaient éliminé les Leafs.

Il a dû attendre quelques années avant de finalement soulever la coupe Stanley avec les Devils du New Jersey. Je faisais mes débuts à RDS à l'époque et je me souviens d'une entrevue que nous avions réalisée avec lui. Il était accoté sur un mur, tout fin seul. On lui parlait, on lui posait des questions... Un bon souvenir.

On disait souvent de Pat qu'il n'était qu'un motivateur, un gars qui parlait fort. Mais je peux vous dire que j'ai appris à jouer au hockey avec Pat Burns. Il m'a aussi montré comment me comporter autant sur la glace qu'à l'extérieur de celle-ci.

Comme entraîneur, Pat avait le mérite d'être juste. C'est une qualité importante pour un entraîneur. Certains entraîneurs te regardent, mais tu sais qu'ils ne te disent pas la vérité. Mais Pat ne passait pas par quatre chemins. Quand il avait quelque chose à dire, il le disait. Ce n'était pas toujours plaisant à entendre, mais au moins il était comme ça avec tout le monde.

Pat était aussi un gars très humain. La porte de son bureau était toujours ouverte, il était accessible pour ses joueurs. Étant un ancien policier, il connaissait la vraie vie et on savait qu'on pouvait aller se confier à lui pour tous nos problèmes.

Pat a remporté le trophée Jack Adams à trois reprises avec trois équipes différentes. Je crois que n'eut été de sa maladie, il serait encore derrière un banc de la LNH.

Dans sa bataille contre le cancer, je ne compte plus le nombre de fois ou quelqu'un m'a dit que Pat n'en avait plus pour longtemps. Mais il a réussi à étirer la fin de sa vie de façon considérable. C'est un gars qui était fait fort, un homme très courageux.

*Transcription d'une intervention au bulletin Sports 30