MONTRÉAL - Il est trop tôt pour spéculer sur les raisons qui ont mené Wade Belak à s'enlever la vie. Toutefois sa mort, jumelée à celle de deux autres bagarreurs, remet inévitablement en question la présence des batailles dans la Ligue nationale de hockey.

Chris Nilan a laissé tomber les gants plus d'une fois dans sa carrière de 13 saisons dans la LNH. L'ancien dur à cuire croit que cet aspect du jeu est dépassé.

"Pour être honnête, je ne comprends pas pourquoi ça fait encore partie du sport, admet ouvertement Nilan, qui a terminé sa carrière avec 3043 minutes de pénalités. On devrait complètement abolir les bagarres, parce qu'elles n'ont de toute façon plus l'utilité qu'elles ont déjà eue."

Avec la multiplication des problèmes liés aux blessures à la tête, le temps paraît propice pour revoir la présence des bagarres.

"Oui, c'est une bonne occasion de se pencher sur la pertinence des bagarres en 2011, croit Marc Denis, ancien gardien devenu analyste au Réseau des Sports. L'environnement est propice à parler des commotions cérébrales et de la violence dans le sport en général. Je crois que c'est le temps rêvé pour le faire."

Mario Tremblay ne s'oppose pas à l'abolition des bagarres, mais il croit, comme d'autres, qu'il y aurait des conséquences.

"Je crois qu'on assisterait à une recrudescence des coups de bâtons. Plusieurs joueurs vont se sentir beaucoup plus braves s'il n'y a plus de bagarres dans la LNH", prédit Tremblay.

"Les coups vicieux sont monnaie courante dans le sport présentement et il y en a, de la bagarre. Alors je ne suis pas convaincu de la force de cet argument", rétorque toutefois Marc Denis.

L'expérience de Mario Tremblay lui fait toutefois dire que la cause du décès des bagarreurs n'est pas liée aux combats qu'ils ont livrés.

"Dans notre temps, dans les années 1970, les bagarreurs se battaient beaucoup plus souvent qu'aujourd'hui. Je pense que c'est plutôt un problème d'antidépresseurs mélangé avec autre chose. Je pense qu'il est là, le problème."

*D'après un reportage de Jean-Luc Legendre.