On est arrivés à Ottawa très tôt dimanche après notre match à Nashville, deux grosses journées avant notre match contre les Sénateurs, et mon frère et ma mère sont venus me rejoindre pour qu'on passe un peu de temps ensemble.

Lundi, on se promenait en ville et on est entrés ensemble dans un magasin de sport. Je me suis immédiatement dirigé vers la section des bâtons de hockey et j'ai commencé à en essayer quelques-uns, pour le plaisir. Il y avait une surface où on pouvait tester la force et la précision de nos lancers. J'ai tellement aimé ça que j'y ai passé une bonne trentaine de minutes. Pas de farce, je me suis fait une ampoule sur la main et elle me fait encore mal aujourd'hui!

Un des employés du magasin, un gars d'une trentaine d'années, me regardait lancer depuis un bon moment quand il s'est avancé vers moi et m'a dit « Eille! T'as une méchante bonne shot! » Visiblement, il ne m'avait pas reconnu.

Je suis parti à rire et je l'ai tout simplement remercié tout en continuant de m'amuser. Vers la fin, il commençait peut-être à se douter de quelque chose parce que je me suis rendu compte qu'il me suivait un peu plus. Ça m'a bien fait rire.

Le lendemain, on a battu les Sénateurs 3-1 et j'ai marqué deux buts. Alors depuis qu'on est arrivés au New Jersey, je me dis que je devrais peut-être partir à la recherche d'un magasin de sport où aller lancer quelques rondelles, question de garder la chance de mon côté avant notre match contre les Devils!

C'est bon de retrouver notre petite routine depuis que la pause du match des étoiles est terminée, mais j'ai vraiment apprécié le temps mort auquel on a eu droit pendant que les étoiles de la Ligue se réunissaient à Ottawa.

Immédiatement après notre dernier match avant la pause, je suis revenu au Québec avec ma blonde pour revoir les amis et la famille. Ce qui était bien cette année, c'est qu'on tombait en congé le mardi et qu'on ne rejouait pas avant le vendredi suivant, ce qui nous donnait une dizaine de jours sans jouer. Ça a fait du bien.

Je me suis gâté en allant patiner dehors quelques fois, sur la même patinoire sur laquelle je jouais quand j'étais plus jeune. C'est drôle parce que j'ai revu les mêmes jeunes qui étaient là dans le temps, mais j'ai trouvé qu'ils avaient vieilli pas mal. À l'époque, ils étaient les petits qu'on ne laissait pas trop jouer avec les vieux et aujourd'hui, ce sont eux qui contrôlent la patinoire. C'était le fun de voir ça. Je pense qu'une soirée, on est resté sur la glace pendant trois ou quatre heures. On n'a jamais vu le temps passer.

C'est le genre de chose que j'aime beaucoup faire, passer sous le radar et aller jouer sans avertir personne. Je suppose que c'est bien agréable pour eux de voir un gars de la Ligue nationale arriver, mais je crois que j'ai encore plus de plaisir à me rappeler tous les bons souvenirs de mon enfance.

Les cibles, comme Raymond Bourque

Pendant que j'étais à Sherbrooke, j'ai pris un peu de temps pour écouter le concours d'habiletés. Il y a eu quelques belles feintes dans les fusillades. C'était aussi pas mal impressionnant de voir Chara réussir à améliorer son record une fois de plus au concours du tir le plus puissant. Je me demande s'il va dépasser les 110 milles à l'heure un jour. Je ne peux pas croire que ça ne va pas arrêter à un moment donné!

Au niveau du spectacle, j'ai aussi bien ri quand j'ai vu Patrick Kane se déguiser en Superman et faire exploser une rondelle, ou encore Corey Perry avec son mini-bâton. Mais d'un autre côté, on s'entend qu'il s'agit beaucoup plus d'un show que d'une réelle occasion de montrer tes habiletés.

Cette formule est peut-être appréciée des partisans, mais ce n'est pas évident pour les joueurs. Ce n'est pas évident de faire des pitreries quand 20 000 personnes te regardent avec des attentes très élevées.

J'ai certaines réserves sur ce concept. Dans un vrai match de hockey, la rondelle est constamment sur la glace, mais dans cette « démonstration », on voit les gars coller la rondelle sur leur bâton et se la passer par-dessus les épaules. D'une certaine manière, c'est rafraîchissant, mais d'un autre côté, ce n'est pas réaliste. J'aimerais qu'on trouve une formule où les joueurs pourraient nous impressionner avec leurs habiletés plutôt que de simplement se donner en spectacle.

Le jour où je participerai à un concours d'habiletés, j'espère qu'on m'assignera à l'épreuve des cibles. Depuis que je suis tout petit, je suis cette compétition avec beaucoup d'intérêt. Qui ne se rappelle pas des fameuses performances de Raymond Bourque!

Si on organisait une compétition du genre au sein des Blues, je verrais plusieurs candidats pour exceller sur les cibles, mais je crois que mon favori serait David Backes. Et je ne dis pas seulement ça parce qu'il est à côté de moi pendant que je vous parle! Pour le tir le plus puissant, ma prédiction serait Matt D'Agostini et le patineur le plus rapide serait sans doute Andy McDonald.

On fait des sprints avant le début de chaque saison, c'est un des tests qui font partie du camp d'entraînement et Andy gagne à chaque année, tout juste devant moi. Je donne tout ce que j'ai pour le battre, mais je ne suis pas capable encore.

Le Super Bowl en équipe

L'équipe était à Ottawa dimanche et c'est dans une salle de notre hôtel que tout le monde s'est réuni pour écouter le Super Bowl sur un écran géant. C'était drôle, on avait tous nos petits paris. Pas en argent, mais plus pour se taquiner.

Kevin Shattenkirk est un grand partisan des Giants de New York et il était probablement celui qui était le plus investi dans le match. Il nous avait tellement rempli les oreilles avec son équipe que tout le monde s'est retrouvé sur son dos quand les Patriots ont pris une bonne avance. Sauf qu'évidemment, à la fin, c'est lui qui a eu le dernier mot et il ne s'est pas gêné pour nous le remettre dans la face.

Je dirais que les gros fans de football dans notre équipe sont Shattenkirk, Carlo Colaiacovo et Jamie Langenbrunner. Personnellement, ce n'est pas le sport que je préfère, mais c'était vraiment agréable de se réunir en groupe pour écouter un gros événement comme le Super Bowl.

Depuis que je suis à St-Louis, je n'ai même pas eu l'occasion d'aller voir un match des Rams. Pas seulement parce que le football m'attire moins, mais à cause du fait que la saison est en même temps que la nôtre. Lors des matchs à domicile, soit on n'est pas en ville, soit ça adonne plus ou moins.

Les Cards, par contre, peuvent compter sur mon appui. Plus jeune, j'allais voir les Expos quelques fois par été. Le baseball est un sport que j'aime beaucoup et que je suis plus assidument. J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques joueurs de l'équipe dans des activités promotionnelles. On se croise de temps en temps et on apprend tranquillement à se connaître. J'ai de bons liens avec Chris Carpenter et David Freese. Ce sont des gars qui viennent voir nos matchs et à qui on donne accès à notre vestiaire. C'est plaisant de voir les équipes d'une même ville se supporter.

St-Louis est une très belle ville de sports. Je crois qu'au début des années 2000, elle a été élue meilleure ville de sports aux Etats-Unis. Les Blues et les Cards avaient eu une grosse saison et les Rams venaient de gagner le Super Bowl. C'est assez impressionnant quand on regarde les statistiques de cette époque et, surtout, ça donne le goût de reproduire ça dix ans plus tard.

Les Cards ont fait leur part l'automne dernier. C'est à nous de faire la nôtre!

Propos recueillis par Nicolas Landry.