Je m'apprêtais à organiser mes idées afin de vous présenter un texte sur la série opposant les Rangers aux Sénateurs lorsque c'est arrivé. Encore. Possiblement une fois de trop. J'y arriverai au duel Ottawa/New York. Pour l'instant, devant tant de gestes inacceptables, je ne peux me taire.

Je parle de la mise en échec illégale de Raffi Torres, des Coyotes de Phoenix, au dépend de Marian Hossa des Blackhawks de Chicago. Non seulement Hossa n'avait-il plus la rondelle depuis un moment, mais la tête du joueur étoile de Chicago s'avère le point de contact principal au moment où les patins de Torres quittent la surface glacée. Ah oui, Torres est demeuré dans le match, non pénalisé…

Lorsque les audiences devant un comité de discipline deviennent quotidiennes, je me questionne. Lorsque les commotions cérébrales deviennent banales parce que subies trop fréquemment, je m'insurge. Je ne suis pas un vire-vent démagogue. Même un initié comme moi, capable d'apprécier et de comprendre la nécessité d'un style de jeu plus robuste en séries afin de remporter la guerre d'attrition, doit s'objecter.

M'objecter parce que j'ai joué avec des hommes incapables de soulever leurs enfants parce qu'étourdis. M'objecter parce que j'ai trop d'admiration pour un sport formidable lorsque les athlètes qui le pratiquent le traitent avec respect. Respect, un concept de toute évidence laissé pour compte depuis le début du premier tour éliminatoire dans la LNH.

Comme compétiteur j'ai toujours accepté le risque que représente le fait d'utiliser mon corps comme outil de performance dans le sport collectif le plus rapide sur la planète. Reconnaissant de ne pas avoir été blessé sérieusement pendant ma carrière, jamais je n'ai envisagé que ma vie après le hockey risquait aussi d'être hypothéquée par des chasseurs de têtes qui empruntent à tort les patinoires du meilleur circuit au monde.

Les règlements sont écrits, ils ne sont pas appliqués. La culture est corrompue, mais ce n'est pas un cas désespéré. Pas encore… mais faudra faire vite.

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Les Rangers mènent la série 2 à 1. Pour le match numéro trois, ils doivent une fière chandelle à Henrik Lundqvist. Il est d'ailleurs le centre d'intérêt principal de cette série en ce moment alors que les Spezza, Michalek, Richards et Gaborik tardent à se faire valoir à la hauteur de leur talent offensif.

Chez les Sénateurs, on croit que le gardien étoile ne peut être battu que par une présence constante à la limite de son demi-cercle. D'ailleurs, leur personnel d'entraîneur trouvait qu'il avait eu la vie trop facile lors de la première rencontre.

Chez les Rangers, son entraîneur des gardiens Benoit Allaire ne tarit pas d'éloges à l'endroit de son gardien partant. Travaillant, concentré et intelligent sont les termes qui reviennent le plus souvent. On ne veut pas en mettre trop sur les épaules du cerbère à New York, on préfère parler d'identité collective.

Entre vous et moi, après une performance comme la plus récente, Lundqvist à lui seul contribue grandement à leur identité…de gagnants!