Pour le moment, le lock-out de la Ligue nationale de hockey ne fait encore mal à personne. La plupart des observateurs s'entendent pour dire le conflit pourrait se régler rapidement, mais si jamais on annulait la saison comme en 2004, plusieurs vétérans pourraient avoir disputé leur dernière partie le printemps dernier.

Le dernier conflit de travail dans la LNH a empêché plusieurs excellents joueurs de faire un dernier tour de piste avant d'avant d'accrocher leurs patins. Déjà en fin de carrière, Adam Oates, Scott Stevens, Al MacInnis et Mark Messier ne sont pas revenus au jeu après avoir raté une saison entière.

Si l'histoire se répète, c'est malheureusement le triste sort qui attend peut-être aussi des joueurs comme Mathieu Darche et Francis Bouillon.

«C'est un peu ce je pense. Le conflit n'arrive pas au meilleur moment pour moi. D'un autre côté, je me souviens en 2004 que des vétérans comme Stéphane Quintal ont fait des sacrifices pour les plus jeunes. Ils ont été patients même si ça leur a coûté leur emploi. Je suis prêt à faire ce même sacrifice si c'était nécessaire», a avoué Bouillon.

«Je suis conscient qu'un long conflit pourrait mettre fin à ma carrière. Des joueurs ont déjà fait ce sacrifice auparavant et ce sera peut-être mon tour maintenant», a indiqué Darche.

Pour le moment, c'est facile de garder le moral. Après tout, les camps d'entraînement ne devaient pas s'amorcer avant la fin de la présente semaine. Plusieurs ont déjà décidé de garder la forme tout en gonflant leur compte de banque en Europe. En 2004, lors du dernier lock-out, Bouillon avait passé l'hiver à Leksand, en Suède. Cette année, il compte demeurer au Québec.

«Ce serait plus compliqué pour moi de quitter en Europe comparativement à la dernière fois. C'était plus facile de déplacer la famille en 2004 alors que les enfants n'allaient pas à l'école. C'est la réalité de plusieurs joueurs et le plan B devient plus difficile», a raconté Bouillon.

«J'ai eu des offres de l'Europe cet été, mais je n'étais pas prêt à y aller. Présentement, ce ne sont pas des joueurs de ma trempe qui sont recherchés en Europe. Je suis encore ici et je n'ai pas songé à cela», a expliqué Darche.

Yannick Weber, qui était à Montréal et s'entraînait à Brossard en attendant la fin du conflit, a pour sa part mis le cap vers l'Europe. Il jouera avec la formation de Genève, en Suisse.

D'après un reportage de Luc Gélinas