TORONTO - Les discussions sur les commotions cérébrales dans la LNH prennent de l'ampleur au même rythme que se multiplient les cas de joueurs de premier plan qui en souffrent.

L'agent Allan Walsh, d'Octagon Sports, représente l'un de ces cas - Milan Michalek des Sénateurs, qui dominait la ligue avec 19 buts avant les matches de jeudi. Il croit que le dossier prend des allures d'épidémie, et il veut que la ligue en fasse plus pour corriger la situation.

«Seul le temps va nous éclairer sur la sévérité des ramifications à long terme pour la santé des joueurs affectés, a dit Walsh. Avec les incitatifs économiques à rendre le jeu plus excitant, la ligue a voulu augmenter la vitesse, mais qui dit plus de vitesse dit plus de collisions, et on en voit bien les résultats.»

Michalek, blessé mardi par une collision avec un coéquipier, se joint au meilleur pointeur de la ligue (Claude Giroux), à la recrue par excellence de la dernière saison (Jeff Skinner) et à des joueurs comme Sidney Crosby, Chris Pronger, Mike Richards, Kris Letang et Marc Staal sur la liste des blessés. En ce moment, des joueurs aux salaires totalisant plus de 50 M $ pour 2011-12 sont à l'écart à la suite de blessures à la tête.

Le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, répond que le nombre de commotions cérébrales est plus bas que pendant la même période de temps l'an dernier.

«Nous avons probablement eu des périodes où il y a eu autant de commotions cérébrales, mais ce n'étaient pas des joueurs aussi reconnus, a t-il dit. Il ne faut pas réagir de façon exagérée à ce qui est survenu dans une brève période de temps.»

Plus tôt cette année, la LNH et l'Association des joueurs ont établi un nouveau protocole sur les commotions, avec des règles plus rigides sur le diagnostic des blessures à la tête et la procédure concernant le retour au jeu.

On a aussi apporté des changements aux règlements. Les D.G. de la ligue ont introduit la règle 48 interdisant les coups où la victime ne voit pas venir son assaillant en 2010 pour ensuite raffiner la description de cette offense et d'une sur les coups contre la bande, avant la saison en cours. Brandon Shanahan a aussi eu comme directives d'être plus sévère en tant que préfet de discipline.

Et pour la première fois, l'Association des joueurs a rencontré cet automne les clubs en compagnie d'un docteur, pour parler des commotions cérébrales.

Walsh veut des changements encore plus profonds. Il a vu l'impact des commotions sur des clients comme David Perron des Blues et Pierre-Marc Bouchard du Wild, qui ont tous raté un an à la suite de telles blessures.

«Il est temps pour la LNH de traiter le dossier comme une crise, car c'en est une, a mentionné Walsh. La politique plus sévère concernant les suspensions n'a pas eu d'effet sur la fréquence des commotions. La ligue doit s'intéresser aux racines du problème et considérer tous les facteurs. De façon non exclusive, cela inclut la rapidité du jeu, la taille de l'équipement, les changements aux règlements concernant la ligne rouge, les normes de sécurité des casques, l'utilisation du protecteur buccal, les batailles prévues à l'avance et les coups à la tête.»