MONTREAL - Le Canadien a son destin entre les mains, à deux matchs de la fin de la saison régulière, mais il doit achever la tâche à l'étranger, où il n'a signé que deux victoires dans ses neuf dernières rencontres.

"Je préférerais c'est sûr qu'on finisse la saison à la maison", a avoué Guy Carbonneau, mercredi, en évoquant la série de neuf succès du Tricolore au Centre Bell.

Des visites à New York, face aux Rangers, et à Toronto, contre les Maple Leafs, ne sont habituellement pas des parties de plaisir.

"On ne doit pas s'arrêter à ça, a affirmé le jeune Guillaume Latendresse. Ça ne doit pas être une source de distractions pour nous. Ces deux derniers matchs sont trop importants."

Carbonneau a souligné que le Tricolore a connu une mauvaise performance à New York (défaite de 4-0) et qu'il a un peu mieux fait à Toronto (un gain, deux échecs).

Le Madison Square Garden et le Centre Air Canada sont des amphithéâtres pour le moins hostiles, où le niveau de décibels est élevé. Les partisans peuvent être intimidants, mais Carbonneau et les joueurs assurent que ça ne les affectera pas.

"Il règne une atmosphère particulière dans les arénas de ces deux villes, sans rien enlever aux partisans des Blue Jackets de Columbus et des Predators de Nashville", a mentionné le pilote recrue.

"C'est stimulant pour les joueurs, a-t-il ajouté. Ça va être plein à craquer, on va évoluer dans un environnement hostile. Dans ce temps-là, la concentration est facile à trouver. Tout le monde connaît l'importance d'être prêt à jouer."


D'abord, les Rangers

Impossible de ne pas y penser, mais le Canadien s'efforce de ne pas trop avoir la tête au dernier match de la saison, samedi. Les efforts sont centrés sur le duel de jeudi à New York.

Parce que dans le meilleur scénario, une victoire aux dépens des Rangers, jumelée à une défaite des Leafs à Uniondale - contre les Islanders - assurerait au CH sa place en séries éliminatoires.

Advenant toutefois une défaite à New York, tout va se jouer à l'occasion du dernier match de la saison, à Toronto. Le dénouement ultime serait qu'on départage les équipes aux tirs de barrage. On a demandé à Carbonneau si ce serait un rêve ou un cauchemar pour lui.

"Ce sera un rêve si on gagne, un cauchemar si on perd", a-t-il répondu, avec humour.

Carbonneau était détendu en présence des journalistes, et les joueurs se sont entraînés dans la bonne humeur à l'aréna Denis Savard de Verdun.

Le défenseur Sheldon Souray s'est retrouvé les quatre fers en l'air au cours d'un exercice à un contre un avec Michael Ryder, ce qui a provoqué l'hilarité générale. Le vétéran joueur de centre Radek Bonk s'est payé la tête de Souray, entre autres.

"La pression est forte sur l'équipe depuis plusieurs semaines, elle l'est surtout depuis un mois, a fait remarquer Carbonneau. Les matchs sont suffisamment stressants qu'on ne tient pas à en rajouter au cours des séances d'entraînement. On veut que les gars soient concentrés, mais qu'ils aient du plaisir."

Cela dit, l'entraîneur s'est dit confiant de voir l'équipe réussir, si près de l'objectif.

"En première moitié de saison, on a gagné des matchs qu'on n'aurait pas mérité de gagner. Puis, on a commencé à multiplier les erreurs et à se battre nous-mêmes. Depuis quelque temps, tout le monde est de retour sur la même page. On joue comme une équipe, et on a le succès qu'on mérite", a-t-il résumé.