Qu'on en commun Sidney Crosby et Scott Gomez? Réponse : Les deux joueurs ont fait parler d'eux lundi dans leurs villes respectives, mais pas de la même manière.

Rappelez-vous lorsqu'Andrei Markov s'est blessé. Tout le monde s'est dit qu'il manquera de synchronisme lorsqu'il reviendra au jeu. Crosby lui, est arrivé sur la glace sans aucun complexe. Il était déjà dominant. Son talent a fait foi de tout.

Je suis heureux que son retour ait été un succès et je ne suis pas surpris qu'il ait fait les choses en grand. Je crois simplement qu'il était bien préparé. Il savait à quoi s'attendre. Il avait la volonté de réussir et ses coéquipiers l'ont bien entouré. C'est un joueur qui se met lui-même une pression sur les épaules et il répond très bien à cette pression.

On a ouvert la porte aux Ovechkin et Stamkos pour leur offrir l'étiquette du vendeur par excellence dans la Ligue nationale. Mais ils ne l'ont pas fait. Le meilleur vendeur, c'est Crosby. Il est une « coche » en avant de tout le monde.

Lorsqu'un joueur ne chausse pas les patins pour une certaine période de temps, il lui manque toujours une fraction de secondes. Mais lorsqu'on parle de grandes vedettes comme Guy Lafleur, Mario Lemieux ou maintenant Sidney Crosby, on s'en aperçoit moins, car ils sont tellement dominants.

Crosby meilleur pointeur?

S'il demeure en santé d'ici la fin de la saison, je pense sincèrement que Crosby pourrait conclure la saison au premier rang des marqueurs de la Ligue nationale. Pas dans le top 3, premier marqueur!

Crosby a du temps de glace de qualité et si Evgeni Malkin évite également l'infirmerie, c'est bien possible de voir le 87 au sommet des marqueurs en avril. D'autant plus que les Penguins jouent du bon hockey, c'est beaucoup plus facile pour lui de produire. En tant que capitaine de sa formation, il n'a pas à s'inquiéter de la tenue de sa troupe.

Parlant des Penguins. Le retour de Crosby a les allures d'une transaction dans laquelle Pittsburgh a obtenu le meilleur joueur de la LNH sans rien donner en retour. Les Penguins sont-ils maintenant l'équipe à battre?

D'abord, il faut préciser qu'il y a beaucoup de parité dans la LNH. Crosby n'inscrira pas quatre points chaque match. Chose certaine, il amène un élément de plus à surveiller pour les autres formations.

Les Penguins forment aussi une équipe où la chimie est bien présente. L'arrivée de leur joueur vedette vient cimenter ce mélange homogène. S'ils ne forment pas l'équipe à battre, il n'y aura certainement pas beaucoup de formation(s) devant les troupiers de Dan Bylsma au terme de cette campagne.

Le jeu de puissance impuissant

Le Canadien a joué assez bien pour gagner face aux Bruins, lundi. Ils ont perdu cette rencontre pour deux raisons : Tim Thomas et l'avantage numérique.

L'attaque à cinq est la clé du succès. Que ce soit pour le Canadien ou n'importe quelle équipe de la LNH, les unités spéciales doivent marquer en moyenne un ou deux buts par match pour espérer gagner.

Jacques Martin doit maintenant assumer les décisions qu'il prend concernant les stratégies employées dans ces situations cruciales. Force est d'admettre qu'il devra bientôt rendre des comptes, sinon, il passera au bureau.

Il y a deux éléments qui me chicotent sur l'attaque massive du Tricolore. L'utilisation mitigée d'Erik Cole, qui devrait se retrouver plus fréquemment devant le filet, et l'emploi de Tomas Plekanec à la pointe.

Certains vont me dire que Markov n'est pas là. Vrai, mais néanmoins, j'opterais pour deux arrières afin de soutenir l'avantage numérique. Plekanec n'a pas le lancer pour faire frémir quelconque gardien dans le circuit Bettman. Il ne possède pas l'offrande d'un Marc-André Bergeron. Le joueur de centre a plein d'atouts, mais son tir n'est pas sa force.

S'inspirer des Penguins

Lorsque le Canadien est actif, il forme une équipe beaucoup plus redoutable que lorsqu'il préconise un style de jeu passif. Ce sera la recette pour vaincre les meilleures équipes du circuit, notamment face à Crosby et sa bande.

Après le voyage à Raleigh et Philadelphie, le Tricolore accueillera les Penguins samedi au Centre Bell. Certains joueurs du Tricolore devront en donner plus à leurs partisans pour vaincre une formation encore mieux nantie aujourd'hui.

Des joueurs comme Gionta, Gomez et Plekanec devront simplement démontrer une volonté soutenue, de l'émotion et de la passion. Je pourrais également envoyer quelques flèches à P.K. Subban ou Michael Cammalleri.

Quand ça ne va pas bien, la confiance baisse. Mais au hockey, on doit penser équipe. La meilleure preuve, ce sont les Penguins de Pittsburgh. Malgré des absences de taille, ils ont travaillé en équipe et ils ont gagné en équipe.

L'avenir de Scott Gomez

Si la tendance se maintient, il y aura certainement des décisions à prendre dans le cas du joueur de centre qui a perdu tous ses moyens. Des décisions qui, je crois, passeront par Geoff Molson.

Chose certaine, je ne connais pas beaucoup de joueur qui figure encore sur l'avantage numérique après une disette de 48 matchs sans trouver le fond du filet.

D'autre part, je ne suis pas heureux de voir Lars Eller à l'aile gauche avec le retour de Gomez. Je pense que le Danois est un centre naturel. Même s'il ne produisait pas, on notait une progression dans son cas. Eller pourrait bien jouer au centre et Gomez à l'aile. Dans ce cas, la question des mises au jeu mérite être abordée, mais il y a toujours moyen de s'adapter, comme privilégier le vétéran dans certaines situations.

Un jour ou l'autre, si la situation ne s'améliore pas, Gomez devra partir. Plus sa série d'insuccès se poursuit, plus il pourrait devenir une distraction pour ses coéquipiers.

Propos recueillis par Thierry Bourdeau