Dans ma boule de cristal
Jeux Sotchi 2014 mercredi, 28 août 2013. 23:58 mercredi, 11 déc. 2024. 13:25Pour un retour après un été loin des patinoires, quoi de mieux que de fouler un terrain connu, celui des gardiens. Et pourquoi ne pas profiter du tout récent camp d’orientation de Hockey Canada en vue des prochains Jeux olympiques de Sotchi pour regarder les options qui s’offrent à Steve Yzerman pour sa sélection finale afin de défendre la cage d’Équipe Canada.
Il semble révolu le temps où la position de gardien était réglée longtemps à l’avance pour les compétitions internationales. On peut pointer du doigt l’effritement de la patience et de la confiance des entraîneurs et des dirigeants envers les cerbères pour expliquer ce phénomène. On peut relever l’apparition du « sentiment d’urgence », terme galvaudé, mais omniprésent dans le monde du hockey, pour justifier ces portes tournantes. Mieux vaut, pour l’instant, parler d’un changement de garde et d’une compétition féroce avec l’avènement de certains candidats encore jeunes et, surtout, inconnus il y a quelques mois à peine. Peu importe la théorie à laquelle on adhère, force est d’admettre que le Canada joue à force égale devant le filet en 2013, voire peut-être même, pour une des premières fois de son histoire, en désavantage vis à vis ses rivaux.
En date d’aujourd’hui les Lundqvist, Rask, Rinne, Quick et Bobrovsky sont des valeurs plus sûres que n’importe lequel des gardiens susceptibles de porter l’unifolié aux prochains JO. Toutefois l’exercice qui consiste à « prédire » l’identité du prochain gardien titulaire du Canada est intéressant.
Je crois fortement que Roberto Luongo part avec une longueur d’avance. Babcock a d’ailleurs utilisé la tribune qui lui a été offerte lors du camp d’orientation pour mettre la table et préparer la nomination éventuelle du gardien québécois. Lorsque Babcock a dû remplacer à pied levé Joel Quenneville à quelques jours à peine du championnat mondial de 2004 à Prague, c’est vers Luongo qu’il s’est tourné en route vers les grands honneurs. Lorsque Babcock a eu une décision d’impact à prendre lors des Jeux de Vancouver en 2010, c’est encore Luongo qui a répondu présent. Malgré ses déboires récents, Luongo a de l’expérience à revendre sur la scène internationale et il méritait probablement d’être le gardien partant, qu’il redeviendra, devant un Cory Schneider, maintenant au New Jersey qui promet, mais qui n’a toujours rien prouvé. Et, qui plus est, en soulignant que Luongo avait agi avec classe devant la situation devant laquelle il se trouvait avec les Canucks, Babcock a gardé la porte grande ouverte à un poste de second pour lui avec le Canada. À cause de son âge, je doute cependant qu’il soit retenu comme troisième gardien.
Celui qui pourrait le plus bénéficier d’une situation incertaine est celui dont le potentiel est le plus grand, mais n’a toujours pas été réalisé pleinement. Carey Price a son poste entre les mains. Et le numéro qui y est relié aussi; 1, 2 ou 3. Les trois premiers mois de la saison régulière de la LNH pourraient se traduire pour le gardien du Canadien par un poste de partant à Sotchi ou par deux semaines de vacances. Price jouit d’une excellente réputation auprès de la direction, il a une médaille d’or des Championnats mondiaux junior et son travail sera épié de très près d’ici la fin décembre.
Des cinq gardiens invités au camp d’orientation, le plus sous-estimé, oui même après une coupe Stanley, est Corey Crawford. Solide sans être spectaculaire, efficace même sous pression; voilà deux qualités qui sont peut-être les deux seules dont l’éventuel gardien canadien aura besoin pour garder le fort pendant le tournoi olympique. Et Crawford les possède toutes les deux. S’il performe au niveau qu’il nous a habitué lors des séries 2013, il sera un incontournable.
Malgré la présence de Mike Smith et de Braden Holtby sur la liste de Hockey Canada je crois fortement qu’on gardera un œil très attentif sur les performances de Cam Ward lors des prochains mois. S’il demeure en santé et qu’il est capable de stabilité, il pourrait venir brouiller les cartes. Mais, surtout, on pourrait se tourner vers son expérience et son statut pour pallier à certaines incertitudes que des contre-performances des trois candidats précédents entraineraient.
Bref, il y a beaucoup de hockey à être disputé avant la sélection finale. Si d’autres noms sont susceptibles de s’ajouter à la liste, il y a fort à parier que l’état-major de l’équipe olympique canadienne ne demande pas mieux qu’une confirmation rapide de leurs candidats de tête. C’est à leur tour de jouer dès les prochaines semaines, sans quoi… on se refait un billet sur le sujet sous peu! Quoi? C’est un retour au travail, et comme pour la première partie de golf de la saison, sans que personne ne s’en rende compte, je prendrai mon mulligan…