La Coupe Gagarine de 2014 marquera l’histoire comme celle de Mike Keenan. Le mythique entraîneur fut le premier entraîneur nord-américain à soulever le trophée le plus convoité de la KHL. À la tête du Metallurg de Magnitogorsk, Iron Mike a fait honneur à un vieux dicton. Oui, c’est dans les vieux chaudrons qu’on fait les meilleures soupes!

Certes, Keenan est le premier entraîneur-chef à remporter le championnat de la KHL à Magnitogorsk, mais il est loin d’être le seul Nord-Américain à y avoir dirigé un club. Dave King a déjà joué ce rôle lors de la saison 2005-2006. Il en fera le sujet d’un livre intitulé King of Russia qui a été publié en octobre 2007.

L’entraîneur de 65 ans semble se plaire dans ce pays, puisqu’il a accepté de diriger le Lokomotiv de Iaroslav à la veille des Jeux olympiques de Sotchi. Il a amené sa formation jusqu’en demi-finale en éliminant les premières formations de l’association, c’est-à-dire le Dynamo de Moscou et le SKA de Saint-Pétersbourg. Ce fut donc une surprise pour tout le monde de voir Sean Simpson lui ravir son poste à l’été.

« Lorsque je suis arrivé avec le Lokomotiv l’an dernier, ils avaient déjà engagé Simpson. J’étais uniquement là pour terminer la saison 2014. J’ai été plutôt surpris qu’ils me rappellent cette année. Je ne pensais pas qu’ils changeraient d’entraîneur aussi rapidement. »

Sean Simpson n’a effectivement pas fait long feu. Incapable de maintenir le Lokomotiv au-dessus du 8e rang, il a été congédié le 30 septembre dernier. C’est dans ces circonstances que King a dû revenir à nouveau à la rescousse de l’équipe pour y réimplanter sa recette gagnante.

« Notre équipe devra jouer du hockey inspiré pour accéder aux séries éliminatoires. Nous étions agressifs et nous faisions beaucoup d’échecs avant l’an dernier. Je pense qu’on doit revenir à cela. On a un bon mélange de jeunes et de joueurs d’intensité. Je crois que tout est en place pour gagner, mais nous avons besoin de marquer plus de buts! »

King peut compter sur un allié de taille au sein de sa formation. Le Torontois Geoff Platt en est à sa septième saison dans la KHL. Il a passé ses cinq premières années au sein du Dynamo de Minsk où il a reçu la nationalité biélorusse et où il a aussi appris à parler le russe. Le joueur de centre de 29 ans est à l’aise avec la décision de redonner les rênes au vétéran entraîneur.

« Il nous a dirigés l’an dernier. On n’est donc pas en terrain inconnu. De plus, tout comme Sean Simpson, c’est un entraîneur nord-américain. C’est donc très semblable dans le style de jeu et les méthodes de travail. Il a beaucoup d’expérience. Il a aussi pu compter sur l’aide de Dmitri Yushkevich et d’Oleg Petrov la saison passée. C’est important pour les entraîneurs étrangers d’avoir des adjoints russes. Nous sommes donc entre de bonnes mains avec Dave. »

Les joueurs russes du club ont aussi que de bons mots pour Dave King. Sergei Plotnikov est l’un d’entre eux. Vedette montante dans la KHL, il fut sacré champion du monde en mai dernier à Minsk. À l’entendre, on comprend rapidement que l’ancien coach des Flames et des Blue Jackets est le bienvenu à Iaroslav.

« C’est un entraîneur extraordinaire. C’est aussi un homme extraordinaire. Ce n’est pas très compliqué de travailler avec lui. Il a de bonnes relations avec nous, les joueurs. Le message passe bien. On comprend son système et il est à l’écoute lorsqu’on a quelque chose à dire. C’est plaisant. »

Le jeune homme s’entend bien avec son entraîneur, puisque celui-ci l’a en haute estime. King dit ouvertement que le joueur de centre de 24 ans a tous les atouts pour réussir dans la LNH. Plotnikov n’est pourtant pas pressé de faire le saut en Amérique du Nord.

« Je peux difficilement penser à la LNH pour l’instant, puisque j’ai un contrat avec le Lokomotiv. C’est un rêve de jouer dans cette ligue, mais je vais y aller si j’ai une invitation intéressante. Je ne parle pas d’un club en particulier. Je veux juste être certain qu’on m’y réservera une poste digne d’intérêt au sein de la formation. »

Plotnikov sera-t-il le prochain Jiri Sekac? Difficile à dire, mais en attendant de faire le grand saut en Amérique du Nord, il peut compter sur Dave King pour progresser.