MONTRÉAL - Même si Scott Gomez a mieux joué samedi face aux Maple Leafs, il faudrait peut-être commencer à considérer l'unité composée de David Desharnais, Benoît Pouliot et Ryan White comme le deuxième trio du Canadien.

De son propre aveu, Desharnais a commencé à jouer comme un hockeyeur qui croit vraiment qu'il peut connaître du succès dans la LNH. Du même coup, ç'a eu pour effet de revigorer le jeu de Pouliot. Celui-ci a été aussi fringant, samedi, qu'à ses débuts avec le Canadien. À une occasion, il est même revenu profondément dans sa zone pour faire avorter avec panache une attaque en surnombre des Leafs.

Et il y a White, dont le jeu sans dentelle se marie bien à celui de Pouliot, le franc-tireur, et Desharnais, le fabricant de jeu.

«J'essaie plus de choses, a dit Desharnais de ses récents succès. Je faisais quand même ces jeux-là dans la Ligue américaine, mais il s'agit d'avoir la confiance pour les faire.

«Il faut dire que lorsque c'est 2-0, tu peux te permettre plus de choses», a ajouté le petit attaquant en parlant de son but marqué grâce au relais de Gomez, en troisième période. «Quand ça fonctionne, c'est tant mieux.»

«C'est tellement facile de jouer avec 'Davey', a affirmé Pouliot en parlant de son joueur de centre. C'est un bon passeur, il a une belle vision. Il est patient. Et dans la Ligue nationale, si tu es patient avec la rondelle, tu vas avoir du succès. Ça va bien jusqu'à maintenant, et ça devrait continuer.»

Mine de rien, Pouliot, lui, a deux buts à ses deux derniers matchs.

«Depuis la pause du match des étoiles, j'obtenais toutes sortes de chances de marquer, mais ça ne voulait pas entrer, a commenté l'attaquant franco-ontarien. Ça va bien depuis deux matchs. Il s'agit d'être constant pour être bon à tous les soirs.»

Apprécié de Martin

Jacques Martin en est un autre qui apprécie Desharnais au plus haut point.

«L'an dernier quand on l'avait rappelé, c'était la première fois que je le voyais jouer et il avait disputé un bon premier match contre Pittsburgh. Puis, (Desharnais) n'avait pas été aussi bon le lendemain», a rappelé Martin, samedi, après la victoire contre les Leafs. «Sauf qu'au camp d'entraînement, c'est l'occasion d'apprendre à bien connaître son monde. J'ai alors eu l'occasion, l'automne dernier, de voir à quel point il est dévoué.

«Quand il est retourné à Hamilton par la suite, il a eu l'occasion d'être un joueur dominant dans la Ligue américaine, avec Max Pacioretty», a par ailleurs dit l'entraîneur du CH de Desharnais. «Quand un joueur a l'occasion de se bâtir une confiance de la sorte, la clé quand il est ensuite rappelé, c'est de continuer à chercher à s'améliorer.

«J'aime le fait qu'il continue de progresser avec nous.»

Certains craignent que Desharnais, un athlète de cinq pieds sept pouces, s'avère incapable de mettre ses atouts en valeur sur une longue période à cause du jeu robuste qui semble revenir en vogue dans la LNH. Mais pas Martin.

«Pas du tout, a lancé l'entraîneur. C'est un joueur de caractère, qui n'hésite pas à aller dans la circulation lourde. On ne s'attend pas à ce qu'il joue comme Milan Lucic, mais tant et aussi longtemps qu'il ne s'éloignera pas de son style de jeu, même si on tente d'être robuste à ses dépens, j'ai entièrement confiance en sa façon de jouer.»

Gomez: un peu mieux

Jumelé à Travis Moen au lieu de Lars Eller, samedi, le duo composé de Scott Gomez et Andrei Kostitsyn a quand même mieux paru. Gomez a récolté une aide et dirigé six tirs au but, tandis que Kostitsyn a décoché deux tirs et cherché à s'impliquer physiquement, même si ç'a l'a amené à écoper d'une pénalité.

«Il a nous a donné un meilleur match, a convenu Martin en parlant de Gomez. C'est une question d'ardeur au travail. Il est efficace quand il revient en échec arrière, quand il travaille.»