Déclaration de guerre
Hockey vendredi, 18 mai 2012. 09:48 samedi, 14 déc. 2024. 05:58
C'est un geste technique qui devait être fait par la Ligue nationale de hockey. Mais par ricochet, c'est aussi une déclaration de guerre!
L'avis déposé par la LNH qui met fin à la présente convention collective avec l'Association des joueurs signifie que les deux parties devront négocier une nouvelle entente entre eux. Or, selon les échos que nous recevons depuis fort longtemps déjà et à la lumière de ce que nous avons vu dans la NFL et la NBA, les négociations seront extrêmement ardues entre les deux parties. En ajoutant le nom de Donald Fehr dans la nouvelle réalité qui entoure les prochaines discussions et connaissant son caractère ainsi que celui de Gary Bettman, on peut s'attendre à bien plus que de simples étincelles entre les deux camps.
Déjà, l'AJLNH a établi ses couleurs sur le point qui risque de faire déraper les discussions : pas question de céder de terrain sur le pourcentage des revenus accordés aux joueurs! Notre collègue Vincent Damphousse, très au courant de ce qui se trame en vue des prochaines discussions, a souvent rappelé que tout se jouera ultimement sur cette base, avant même la notion épineuse des contrats garantis. Le niveau actuel de 57% semble irriter les propriétaires au plus haut point et en vertu des concessions obtenues à ce chapitre dans les deux circuits mentionnés plus haut, on peut déjà anticiper où se situera le nerf de la guerre.
Les propriétaires invoqueront que les choses ont changé depuis 2004, que les revenus globaux ont augmenté à un rythme inattendu, que le plafond salarial a atteint un niveau beaucoup plus élevé que prévu et conséquemment, que les équipes ont besoin d'un nouvel équilibre pour respecter leurs engagements financiers, dont celui du plancher salarial, qui frôle les 50 millions de dollars. Les joueurs diront, bien sûr, qu'ils sont à la base même de cet essor et qu'ils méritent amplement leur part actuelle.
Là où Bettman et Fehr devront se rejoindre et éventuellement établir une base de compromis, c'est sur la réalité propre de la LNH, réalité que le nouveau directeur exécutif du syndicat connaît sûrement très bien maintenant. À l'opposé des autres sports, les revenus globaux du hockey viennent d'abord et avant tout de la somme des revenus des 30 formations et non des faramineux contrats nationaux de télévision qui prévalent au football ou au basketball. En demandant une réduction du pourcentage accordé aux joueurs, le Commissaire dira vouloir alléger une partie du fardeau énorme qui pèse sur les équipes qui évoluent dans des marchés moins payants comme Edmonton, Winnipeg, Nashville, Floride, etc. Donald Fehr dira qu'il comprend cela, mais que c'est aux équipes riches d'aider les plus pauvres, pas aux joueurs et que le programme de partage des revenus est justement conçu pour cela. Bref, avant que l'on finisse par céder un peu de terrain des deux côtés, on va tourner joliment en rond avec ces deux philosophies contradictoires.
Que veulent aussi les propriétaires?
Il est facile de conclure que les joueurs garderaient volontiers en place le présent contrat. Contre toute attente, ils en auront été les principaux bénéficiaires tout au long de sa durée. Leurs doléances, à la table, porteront plutôt sur des thèmes délicats comme le dopage, les suspensions, etc. Mais les propriétaires et le bureau de direction de la LNH, que veulent-ils au juste? Peut-on croire en une belle harmonie et une étanchéité entre eux?
Mon petit doigt me dit que le principe même du partage des revenus est loin de faire l'unanimité chez les proprios. Plusieurs équipes riches en ont probablement assez de venir en aide à celles qui ont peu de chance de développement, même si elles se qualifient pour obtenir le soutien, à court terme. Les propriétaires « stables » sont assurément irrités de voir ce mouvement incessant d'équipes à vendre, de mises en tutelle et de projets d'acquisition farfelus qui a secoué la LNH depuis un certain temps. Tout porte à croire qu'il faudra d'abord mettre de l'ordre « à l'interne » de ce côté avant de s'amener à la table des négociations.
Quant aux autres facteurs de confrontation potentiellement musclés, on peut facilement les prévoir. Les propriétaires voudront certainement obtenir une souplesse accrue quant au principe de contrat garanti qui prévaut actuellement. On voudra aussi remettre sur la table le projet de refonte des sections et des associations qui a été balayé du revers de la main par les joueurs récemment. La participation des joueurs aux Jeux olympiques sera aussi certainement au centre d'un débat houleux qui, j'en suis convaincu, ne fait même pas l'unanimité au sein même de la LNH.
Bref, préparons-nous pour un automne chaud. Les joueurs seront certainement plus unis et plus impliqués qu'en 2004 avec leurs conseillers actuels et ils sont déjà en mode de défense de leurs acquis. Les propriétaires, eux, connaissent maintenant très bien les failles non négligeables d'un système qu'ils ont pourtant souhaité, même au prix d'un arrêt d'un an.
Du hockey en octobre? Rien de moins sûr mes amis.
L'avis déposé par la LNH qui met fin à la présente convention collective avec l'Association des joueurs signifie que les deux parties devront négocier une nouvelle entente entre eux. Or, selon les échos que nous recevons depuis fort longtemps déjà et à la lumière de ce que nous avons vu dans la NFL et la NBA, les négociations seront extrêmement ardues entre les deux parties. En ajoutant le nom de Donald Fehr dans la nouvelle réalité qui entoure les prochaines discussions et connaissant son caractère ainsi que celui de Gary Bettman, on peut s'attendre à bien plus que de simples étincelles entre les deux camps.
Déjà, l'AJLNH a établi ses couleurs sur le point qui risque de faire déraper les discussions : pas question de céder de terrain sur le pourcentage des revenus accordés aux joueurs! Notre collègue Vincent Damphousse, très au courant de ce qui se trame en vue des prochaines discussions, a souvent rappelé que tout se jouera ultimement sur cette base, avant même la notion épineuse des contrats garantis. Le niveau actuel de 57% semble irriter les propriétaires au plus haut point et en vertu des concessions obtenues à ce chapitre dans les deux circuits mentionnés plus haut, on peut déjà anticiper où se situera le nerf de la guerre.
Les propriétaires invoqueront que les choses ont changé depuis 2004, que les revenus globaux ont augmenté à un rythme inattendu, que le plafond salarial a atteint un niveau beaucoup plus élevé que prévu et conséquemment, que les équipes ont besoin d'un nouvel équilibre pour respecter leurs engagements financiers, dont celui du plancher salarial, qui frôle les 50 millions de dollars. Les joueurs diront, bien sûr, qu'ils sont à la base même de cet essor et qu'ils méritent amplement leur part actuelle.
Là où Bettman et Fehr devront se rejoindre et éventuellement établir une base de compromis, c'est sur la réalité propre de la LNH, réalité que le nouveau directeur exécutif du syndicat connaît sûrement très bien maintenant. À l'opposé des autres sports, les revenus globaux du hockey viennent d'abord et avant tout de la somme des revenus des 30 formations et non des faramineux contrats nationaux de télévision qui prévalent au football ou au basketball. En demandant une réduction du pourcentage accordé aux joueurs, le Commissaire dira vouloir alléger une partie du fardeau énorme qui pèse sur les équipes qui évoluent dans des marchés moins payants comme Edmonton, Winnipeg, Nashville, Floride, etc. Donald Fehr dira qu'il comprend cela, mais que c'est aux équipes riches d'aider les plus pauvres, pas aux joueurs et que le programme de partage des revenus est justement conçu pour cela. Bref, avant que l'on finisse par céder un peu de terrain des deux côtés, on va tourner joliment en rond avec ces deux philosophies contradictoires.
Que veulent aussi les propriétaires?
Il est facile de conclure que les joueurs garderaient volontiers en place le présent contrat. Contre toute attente, ils en auront été les principaux bénéficiaires tout au long de sa durée. Leurs doléances, à la table, porteront plutôt sur des thèmes délicats comme le dopage, les suspensions, etc. Mais les propriétaires et le bureau de direction de la LNH, que veulent-ils au juste? Peut-on croire en une belle harmonie et une étanchéité entre eux?
Mon petit doigt me dit que le principe même du partage des revenus est loin de faire l'unanimité chez les proprios. Plusieurs équipes riches en ont probablement assez de venir en aide à celles qui ont peu de chance de développement, même si elles se qualifient pour obtenir le soutien, à court terme. Les propriétaires « stables » sont assurément irrités de voir ce mouvement incessant d'équipes à vendre, de mises en tutelle et de projets d'acquisition farfelus qui a secoué la LNH depuis un certain temps. Tout porte à croire qu'il faudra d'abord mettre de l'ordre « à l'interne » de ce côté avant de s'amener à la table des négociations.
Quant aux autres facteurs de confrontation potentiellement musclés, on peut facilement les prévoir. Les propriétaires voudront certainement obtenir une souplesse accrue quant au principe de contrat garanti qui prévaut actuellement. On voudra aussi remettre sur la table le projet de refonte des sections et des associations qui a été balayé du revers de la main par les joueurs récemment. La participation des joueurs aux Jeux olympiques sera aussi certainement au centre d'un débat houleux qui, j'en suis convaincu, ne fait même pas l'unanimité au sein même de la LNH.
Bref, préparons-nous pour un automne chaud. Les joueurs seront certainement plus unis et plus impliqués qu'en 2004 avec leurs conseillers actuels et ils sont déjà en mode de défense de leurs acquis. Les propriétaires, eux, connaissent maintenant très bien les failles non négligeables d'un système qu'ils ont pourtant souhaité, même au prix d'un arrêt d'un an.
Du hockey en octobre? Rien de moins sûr mes amis.