On peut bien disserter en long et en large sur la défaite du Canadien contre les Sabres de Buffalo et en venir à la conclusion que les joueurs montréalais n'ont pas été à la hauteur à plusieurs points de vue, mais le plus frappant et surtout le plus désolant, à mon point de vue, fut ce retour à la triste réalité du jeu de l'Association Est. Dieu qu'il peut y avoir des matchs ennuyants lorsque les Sabres, les Hurricanes, les Capitals ou d'autres formations du même genre sont impliquées!

La rencontre de mardi fut particulièrement navrante. En première période seulement, le nombre d'arrêts de jeu a atteint le chiffre mirobolant de 27! C'est 10 de plus que la moyenne d'une rencontre de la LNH! Comment voulez-vous justifier un prix de billets exorbitant quand l'action s'arrête 27 fois en 20 minutes? Comment, en tant que joueur grassement payé, pouvez-vous garder la tête haute devant des milliers de spectateurs et des centaines de milliers d'amateurs qui regardent à la télévision?

Depuis des années, tous les observateurs se perdent en conjecture devant le phénomène de disparité épouvantable qui existe au niveau du style de jeu pratiqué dans les deux Associations. Les entraîneurs sont-ils à blâmer? Est-ce plutôt la composition des équipes? Ou est-ce bêtement l'acceptation aveugle qu'il y a un genre pour l'Est et un genre pour l'Ouest? Allez donc savoir…

On croyait que l'arrivée de Glen Sather à New York, celle d'Ivan Hlinka à Pittsburgh et de Larry Robinson à New Jersey la saison dernière, allait provoquer une nouvelle vague à travers toute l'Association. Malheureusement, celle-ci s'est limitée aux équipes concernées, point à la ligne. Quel dommage!

Il faut saluer l'audace de Michel Therrien qui veut être persistant dans sa volonté de faire du Canadien une équipe rapide et capable d'exploser à tout moment, quel que soit l'adversaire. Malheureusement, il semble y avoir encore trop de ces adversaires qui refusent d'entrer dans la danse. Or, pour danser, il faut être deux, c'est bien connu…

Où vont les Bruins?

Pat Burns doit bien parfois se tordre de rire, ma parole. Pendant qu'il reçoit encore son chèque de paie des Bruins de Boston, son ancienne équipe continue de s'enliser davantage dans les profondeurs de la médiocrité. La fiche des Bruins, depuis que le "sauveur" Mike Keenan s'est installé derrière le banc, est de 4-10-2-2. C'est 12 points au classement sur un possibilité de 36, ou si vous préférez une efficacité de 33%! Brillant, n'est-ce pas?

Il sera fort intéressant d'observer Mike O'Connell et son mentor Harry Sinden à l'œuvre au cours des prochaines semaines. Après le congédiement de Burns et l'embauche de Keenan, après la transaction Guerin-Carter, après la liquidation du vétéran Paul Coffey avant-hier, O'Connell a admis, le plus sérieusement du monde, être entré dans le "derby" Eric Lindros. Comment ne pas s'esclaffer, quand on connaît l'horreur proverbiale de dépenser de cette organisation?

Et comme s'il manquait d'ingrédients à cette sauce déjà pas mal épicée, voilà que Keenan s'est mis à lancer des messages à peine voilés aux journalistes, réclamant l'arrivée de nouveaux joueurs avec les Bruins. En deux mois à peine, le bon vieux Mike est redevenu celui qu'on a toujours connu, celui qui devient inévitablement un cauchemar pour n'importe quel directeur général et qui, plus souvent qu'autrement, en vient à détruire une organisation!

O'Connell parviendra-t-il à résister aux humeurs de son entraîneur? Pourra-t-il surtout réussir à garder intact le noyau de l'équipe même si Keenan réclame publiquement l'arrivée de nouveaux joueurs? On aura bientôt les réponses à toutes ces questions. Restez à l'écoute, mes amis…

Montoya en met plein la vue

Les essais hivernaux en F1 commencent à peine et nous sommes donc encore très loin de connaître le vrai visage de chacune des écuries. Cela n'empêche pas de constater déjà certaines choses fort intéressantes, comme la performance de Juan Pablo Montoya, hier, sous la pluie, à Jerez.

Au volant d'une Williams-BMW qu'il découvre à peine, l'ancien champion de la série CART a été le plus rapide de la séance du matin et a réussi à afficher le deuxième temps de la journée, n'étant devancé que par Rubens Barrichello au volant de sa Ferrari. Ceux qui ont vu Montoya tourner le matin se sont dits impressionnés par ses prouesses.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que quatre des six meilleures performances ont été enregistrées par des voitures chaussées de pneus "pluie" Michelin.