MONTREAL (PC) - Dennis Bonvie se rappelle avoir livré des combats à des adversaires gonflés aux stéroïdes. "Je le sais, a-t-il confié mardi. Je ne peux nommer personne, mais je m'en suis bien tiré.

"On peut le constater en voyant ces gars-là d'une année à l'autre. Il y a une grosse différence dans le physique. Et certains deviennent très forts tout d'un coup."

Bonvie, 31 ans, a disputé 92 matchs dans la LNH entre 1994 et 2003 et joue maintenant à Hershey dans la Ligue américaine. Il affirme n'avoir jamais pris de stéroïdes et ne croit pas que son usage soit répandu dans le hockey. Mais il sait que le phénomène existe.

Bonvie a louangé Dave Morissette pour avoir voulu prévenir les jeunes sur les dangers de consommer des drogues dans son livre "Mémoires d'un dur à cuire."

"S'il ne mentionne pas de noms et veut passer un message aux jeunes, pour moi ça va", a déclaré Bonvie, lui-même un dur-à-cuire.

"Je connais Dave Morissette, a-t-il ajouté. C'est une bonne personne. C'est une bonne affaire de s'adresser aux jeunes et tout le monde devrait leur livrer le même message."

Nick Kypreos, un autre ancien dur-à-cuire devenu analyste à la télévision, voit les choses du même oeil, spécifiant que le livre de Morissette n'allait vraisemblablement pas faire autant de tapage que celui de Jose Canseco sur l'usage des stéroïdes au baseball.

"J'apprécie la façon dont il s'y est pris à l'opposé de Canseco, a-t-il dit. J'ai plus de respect pour Morissette. Il a simplement déclaré "voilà ce que j'ai fait et c'est moi qui en souffre maintenant".

Lui aussi doute que les drogues visant l'amélioration des performances soient si répandus "à cause des inconvénients qui viennent avec l'usage des stéroïdes, surtout dans ce pays depuis l'affaire Ben Johnson.

"C'est un sujet tabou. Même s'il n'y a pas de test de dopage au hockey, vous seriez étiqueté comme un tricheur."

La Ligue nationale et l'Association des joueurs s'entendent au moins sur la nécessité d'une forme de tests qui devrait faire partie de la prochaine convention collective.

Entre-temps, plusieurs joueurs continuent d'utiliser des stimulants légaux, jusqu'à 40 pour cent de ceux qui jouent dans la Ligue nationale, selon Stéphane Quintal.