Je me glisse à nouveau dans la peau d'Alain Vigneault et, pour la première fois, nous avons perdu.

Les Canucks auraient dû être en mesure de prendre les commandes du troisième match dès la période initiale. Malheureusement pour eux, personne n'a marqué et ce sont les Bruins qui ont explosé lors du deuxième tiers.

Vancouver s'est buté à un solide gardien. Ne venez pas me dire qu'en raison du pointage élevé, le rôle de Tim Thomas doit être relégué en arrière-plan. Il a été sensationnel et c'est lui qui a fait la différence lorsque le pointage était encore serré.

Je me demande ce qui ne fonctionne pas avec notre avantage numérique qui a encore été en difficulté ce soir : aucun but en huit occasions!

Il faut voir avec les joueurs qui sont utilisés dans ces circonstances et corriger la situation au plus vite. Il faut être plus souvent devant le filet de Thomas et sauter sur les retours de lancer. Il faut être plus près du filet!

Qu'on en finisse avec les doigts...

Je n'ai d'autre choix que de donner aux Bruins le crédit qui leur revient, même s'ils ont été incapables de marquer lors d'une supériorité numérique de cinq minutes à la suite de l'expulsion de Rome.

Pour eux, c'était un match numéro sept : il ne pouvait pas arriver à la maison et permettre aux Canucks de prendre les devants 3-0 dans la série.

Nous avons encore eu droit à certaines moqueries de la part des joueurs avec les « doigts dans la bouche », un geste instauré par Alexandre Burrows sur Patrice Bergeron lors du premier duel.

Maxim Lapierre, qui avait nargué Bergeron dans le deuxième match, a vu le gant de Mark Recchi de très près, tout comme Burrows a vu les doigts de Milan Lucic en troisième période. Bref, des gestes tout aussi stupides les uns que les autres.

Claude Julien a bien averti ses joueurs qu'ils devront arrêter de faire ça. Toutefois, je suis d'avis que ça peut jouer d'élément motivateur dans le vestiaire des Bruins.

L'équipement a sa part de blâme

C'est malheureux ce qui est arrivé à Nathan Horton lors du troisième match. C'est une mise en échec qui est arrivée sur le tard et ça se passe tellement vite qu'Aaron Rome n'a pas eu le temps d'arrêter.

Sans rien enlever au geste quand même dangereux, les épaulettes des joueurs sont tellement rendues dures que le moindre contact - ajouté à la vitesse à laquelle les joueurs arrivent - multiplie l'impact du coup… surtout lorsque c'est la tête qui est touchée.

J'ai hâte de voir si Rome sera suspendu, car il a écopé des mêmes pénalités que Zdeno Chara lorsque ce dernier avait frappé Max Pacioretty et, rappelez-vous, il n'avait pas été suspendu par la ligue.

Luongo a décidé de rester

À 4-0 après deux périodes, je crois qu'Alain Vigneault aurait dû retirer Roberto Luongo de la rencontre. À vrai dire, c'était peut-être son idée aussi, mais d'après moi, c'est Luongo qui a voulu rester dans le match.

La confiance d'un gardien est très fragile et si Luongo a voulu demeurer en poste pour ne pas la briser, c'est son choix. Vigneault a certainement parlé avec Roland Melanson pour voir comment son gardien se sentait.

Ça n'empêche pas que les Canucks devaient terminer le match en force malgré le retard de quatre buts. On ne peut dire que ce fut un franc succès…

* Propos recueillis par Maxime Morin