Je trouve dommage pour les amateurs que Sidney Crosby soit forcé de s'absenter pour le match des étoiles surtout qu'il a reçu plus de 1 700 000 votes de la part des amateurs.

D'après moi, il y a simplement trop d'étoiles qui se défilent! Ce qui me fait dire qu'on pourrait les surnommer «étoiles défilantes» à l'inverse des étoiles filantes…

Je considère que la LNH se doit d'agir dans ce dossier. Ce n'est pas normal que les champions de la coupe Stanley, les Red Wings de Detroit, n'aient aucun représentant à Montréal pour un rendez-vous de cette envergure. Pavel Datsyuk et Nicklas Lidstrom auraient dû être de la partie, mais ils ont déclaré forfait.

Mercredi durant l'émission de l'Antichambre, mon collègue Norman Flynn soutenait un bon point selon lequel les joueurs qui participent au dernier match de leur équipe avant la pause devraient être de l'événement. C'est vrai, les athlètes de la LNH n'ont pas besoin de ces festivités pour vivre, mais il ne faudrait que ce scénario des forfaits se répète à chaque année sinon cette classique annuelle n'aura plus sa raison d'être.

Sur un point de vue plus positif, Alex Kovalev a été nommé le capitaine de la formation de l'Association Est. Pour moi, cette décision s'avère avant tout une récompense pour les amateurs montréalais. C'est tout à fait normal comme choix et fréquent comme phénomène. Je suis entièrement d'accord avec cette sélection puisque les gens de Montréal appuieront très fort les joueurs du Canadien.

Son coéquipier Carey Price a pris une très bonne décision en participant au match des étoiles même s'il revient tout juste d'une blessure. Il vivra une expérience que tous les athlètes souhaitent vivre. À titre d'exemple, je peux vous rappeler l'histoire de Guy Carbonneau qui découvrira cet événement pour la première fois de carrière même s'il a été un grand joueur. Il vivra ce privilège derrière le banc en tant qu'entraîneur-adjoint. Tu ne peux pas refuser une telle invitation qui garnit très bien un curriculum vitae.

D'ailleurs, la plupart des athlètes misent sur des clauses de bonis pour les récompenser. Ces primes deviennent encore plus intéressantes pour les jeunes athlètes. Évidemment, des vétérans comme Lidstrom n'ont pas besoin de toucher ces montants.

En bout de ligne, je m'élève contre le fait que des joueurs ne veulent pas participer à une telle rencontre. Raymond Bourque demeure le joueur qui a participé au plus grand nombre de match des étoiles et il ne s'est jamais désisté puisqu'il prenait toujours cette récompense comme un grand honneur.

Il n'a jamais dit qu'il souhaitait se reposer et ce, même s'il était l'un des joueurs les plus utilisés à travers la LNH. Il ne s'est jamais servi d'une telle excuse.

Ce n'est pas un heureux problème

Même si plusieurs observateurs identifiaient le retour des nombreux blessés du Tricolore comme un heureux problème à gérer pour Guy Carbonneau, je ne suis pas d'accord avec cette affirmation. Ce n'est jamais évident de gérer un tel contexte surtout que dix joueurs du CH deviendront joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Tous ces joueurs désirent avant tout des statistiques intéressantes pour faciliter leurs négociations de contrat.

C'est évident qu'ils ne seront pas tous de retour avec le Canadien la saison prochaine et leur sort dépendra en partie de leur rendement d'ici la fin du calendrier. Certains d'entre eux signeront à la baisse pour demeurer ici. Selon ce que je prévois, Mike Komisarek sera le seul de ce groupe à signer à la hausse. Évidemment, ces joueurs ne rajeunissent pas et je pense notamment à Alex Kovalev et Saku Koivu. Quant à Alex Tanguay, son salaire de plus cinq millions représente beaucoup d'argent tout comme Robert Lang à quatre millions.

Voilà l'une des raisons pourquoi il sera intéressant de voir comment l'équipe se comportera après la pause du match étoiles. Le rendement d'une formation est souvent évalué par les résultats en fin de saison et en séries éliminatoires.

Je maintiens que l'entraîneur du Canadien devrait parfois utiliser seulement trois trios, mais Carbo ne semble pas apprécier cette approche. Il a d'ailleurs continué à utiliser tous ses éléments dans la défaite contre les Thrashers d'Atlanta.

Le Canadien devra également déterminer où se situe Georges Laraque dans sa formation avec les retours des Koivu, Higgins, Tanguay et compagnie. À en juger par les décisions récentes, les jours de Steve Bégin semblent comptés à Montréal et il a même été rayé de la formation contre les Devils. Ce serait surprenant de le revoir dans cet uniforme l'an prochain.

Ce ne sera pas évident, mais j'aimerais beaucoup que le Canadien trouve des places à Max Pacioretty et Matt D'Agostini. Selon moi, ces deux joueurs ont prouvé qu'ils ont leur place dans la LNH. Le Canadien aurait pu les céder à Hamilton pour le congé du match des étoiles, mais ils sont demeurés à Montréal et j'ai hâte de voir comment ils seront employés.

Vous me voyez sans doute venir, mais je me dis que c'est le moment que Bob Gainey entre dans la danse. Je considère qu'une transaction est nécessaire. Le résultat du match contre les Devils a confirmé ce constat. L'an passé, nous parlions de la défensive du Canadien qui manquait de robustesse et ce fut identique contre les Devils. Après cette rencontre, nous avons été forcés de répéter les mêmes analyses que l'an dernier. Le CH manque de robustesse, d'intensité et d'implication physique de ses joueurs.

Évidemment, il faudra que Georges Laraque joue un rôle important pour changer cette situation. Après tout, voilà la raison pour laquelle le Canadien a fait son acquisition. On souhaite qu'il retrouve la forme le plus vite possible et que Carbonneau l'utilise à toutes les parties.

Sinon, pourquoi l'avoir amené à Montréal? Dans le fond, il ne règle pas le problème quand il patiente sur la galerie de presse ou sur la liste des blessés. Laraque ne doit pas se battre à tous les matchs pour corriger le tir, mais il doit être en uniforme contre toutes les équipes.

Le Tricolore lui a consenti un imposant contrat de trois saisons à 1,5 million par année. En étant utilisé durant sept à huit minutes par rencontre, il peut encore changer la dynamique et influencer le résultat des parties.

*Propos recueillis par Éric Leblanc