BROSSARD - Scott Gomez ne vaut pas son pesant d'or cette saison chez le Canadien, mais son remplaçant David Desharnais en donne pleinement pour son argent à l'organisation, en l'absence prolongée de « l'homme de 7,36 millions $US ». Avec 18 points à sa fiche, le jeune joueur de centre pivote le trio le plus constant de l'équipe depuis quelque temps.

Une aubaine, vous dites, à un salaire de 850 000 $ pour cette saison ainsi que pour la prochaine. Un des meilleurs investissements qualité-prix dans la LNH.

D'autant que Desharnais, âgé de 25 ans, n'a pas encore atteint son plein potentiel, selon Jacques Martin.

« David continue de progresser, et ce que j'aime de lui c'est qu'il veut constamment s'améliorer, a affirmé l'entraîneur du CH, mercredi. Il est possiblement meilleur en défense qu'il l'était en début de saison, surtout à l'étranger où il est confronté aux meilleurs trios adverses. C'est (la défense) un aspect de son jeu qu'il travaille fort et qu'il améliore. C'est positif pour l'organisation de voir un jeune comme lui afficher une attitude semblable, et un plaisir pour un entraîneur de travailler avec lui. »

Martin a renchéri en disant qu'on doit lui donner beaucoup de mérite parce qu'il a devancé Lars Eller dans la hiérarchie des joueurs de centre. Le jeune Danois, premier choix des Blues de St. Louis en 2007, a été acquis dans l'échange de Jaroslav Halak.

« Il s'est amené avec l'équipe, la saison dernière, quand on le croyait prêt à graduer. C'est à ce moment qu'on a échangé Maxim Lapierre. Il a principalement été utilisé au sein du quatrième trio.

« Cette saison, il a saisi sa chance quand on lui a fourni l'occasion d'évoluer avec des joueurs talentueux. Il a prouvé qu'il peut bien les alimenter (en passes). »

Le patineur natif de Laurier-Station, sur la rive-sud de Québec, n'est pas imposant physiquement. Il a gravi les échelons à compter des rangs juniors grâce à un désir de réussite et une combativité hors du commun.

Partout où il a joué, que ce soit chez les Saguenéens de Chicoutimi, les Cyclones de Cincinnati, dans la East Coast League, ou les Bulldogs de Hamilton, il a toujours affiché une progression constante.

« La marche est élevée dans la Ligue nationale et j'ai trouvé l'adaptation très difficile », admet Desharnais, également animé du sentiment de pouvoir s'améliorer dans plusieurs aspects.

Martin a eu la main heureuse en l'associant au vétéran attaquant Erik Cole, qui a retrouvé sa fougue à ses côtés, ainsi qu'à Max Pacioretty, avec lequel il a connu du succès dans la Ligue américaine. Cole et Pacioretty ne tarissent pas d'éloges à son endroit.

« C'est un futé celui-là, dit Cole. Il n'hésite pas à aller dans les espaces restreints et il est doté de toute une vision périphérique. »

Cammalleri pointé

Cole est tout feu tout flamme actuellement, montrant un dossier de quatre buts et trois passes à ses sept dernières sorties. On ne peut pas en dire autant de Michael Cammalleri, limité à trois aides au cours de la même période.

Son total de six buts en 26 matchs est nettement inférieur à la contribution espérée du vétéran ailier.

Martin lui a passé le message, mercredi, qu'il pouvait en faire plus, aux côtés de Tomas Plekanec et d'Andrei Kostitsyn.

« Il obtient quelques occasions, mais il doit s'impliquer davantage, foncer vers le but adverse et remporter plus de batailles individuelles », a-t-il soulevé.

Trois espoirs avec ÉCJ

Pour la première fois depuis l'année 2000, trois espoirs du Canadien porteront les couleurs d'Équipe Canada junior aux Championnats du monde, dans quelques semaines.

Il s'agit des attaquants Brendan Gallagher et Mikaël Bournival, ainsi que du défenseur Nathan Beaulieu, qui ont tous fait bonne impression au cours du dernier camp du CH.

En 2000, les attaquants Éric Chouinard, Mike Ribeiro et Michael Ryder avaient porté les couleurs de l'unifolié.

« Ils s'apprêtent à vivre toute une expérience, surtout que le tournoi a lieu au pays, en Alberta, a commenté le défenseur P.K. Subban. Une expérience enrichissante pas tant sur le plan hockey, mais en raison de tout ce qui entoure l'événement. C'est très gros. C'est une bonne préparation en vue de la Ligue nationale », a ajouté Subban, double médaillé d'or avec le Canada en 2008 et 2009.

Il y a un an, c'est Louis Leblanc qui vivait l'expérience. Il en conserve un douloureux souvenir à la suite de la défaite crève-coeur que les Canadiens ont subie contre les Russes.

« Nous menions 3-0 en troisième période... », a-t-il évoqué, sans compléter sa phrase.