INNSBRUCK, Autriche - Joe Thornton qui, par mesure défensive, effectue un plongeon désespéré dans les derniers instants du match.

Simon Gagné qui dispute un match spectaculaire, autant dans le territoire des Slovaques que dans sa propre zone.

Martin Brodeur, sans être dominant, change sans doute la tournure des événements en stoppant Zigmud Palffy, le plus dangereux marqueur de la Slovaquie, sur un tir de pénalité.

Bref, les faits marquants de cette rencontre, ils sont nombreux… mais on en arrive à une seule conclusion : détermination. Les deux formations ont affiché leurs couleurs très tôt dans le match, elles étaient disposées à offrir une performance à saveur internationale, sur une grande surface de jeu, sans le règlement de la ligne rouge.

Mais, elles ont aussi assaisonnés la rencontre avec des jeux qu'on retrouve habituellement à l'occasion des affrontements relevés dans la Ligue nationale : échec-avant soutenu, transition défense-attaque, implication dans les coins de la patinoire, des échanges musclés le long des clôtures.

Cette équipe canadienne ne cessera d'étonner.

Dans l'adversité

Dans l'adversité, les patineurs du Canada puisent dans leurs ressources, ils trouvent toujours une façon de chasser les inquiétudes, ils soulèvent la passion. C'est ce qu'ils ont fait face à une équipe aussi talentueuse en attaque que celle de la Slovaquie. Les Slovaques avaient d'ailleurs servi un avertissement on ne peut plus sévère et alarmant en marquant dans la première minute de jeu sur un jeu de Marian Gaborik.

Sauf que le Canada peut gagner des matchs de bien des façons et c'est la raison pour laquelle cette formation inquiète tellement les équipes européennes. Comment peuvent-elles créer un si haut degré d'intensité, s'interroge-t-on chez les entraîneurs étrangers?

Hier, Martin Brodeur n'était pas le vrai Martin Brodeur mais il a gagné parce qu'il a choisi un moment dans la rencontre pour briser le cœur des Slovaques.

La défense malmenée depuis le début du tournoi, tournée parfois au ridicule tellement elle a cafouillé, s'est ressaisie parce que Marc Habscheid a compris qu'une équipe de hockey de ce niveau ne peut bien loin avec l'utilisation de sept défenseurs. Sheldon Souray est demeuré au banc… une position qu'il ne pouvait contester à la suite des ennuis qu'il avait éprouvés jusqu'ici.

Comment se démarquer?

Et, les meilleurs effectifs de cette équipe se sont démarqués.

On savait que Simon Gagné était un athlète polyvalent. Hier, on lui a découvert des talents de leader.

On savait que Rick Nash était un joueur surdoué. Mais, pas à ce point.

On savait que Joe Thornton était un joueur de centre particulier… Hier, face aux Slovaques, il ne s'ennuyait surtout pas des dirigeants des Bruins de Boston qui ne l'ont jamais apprécié à sa juste valeur en refusant de lui donner un environnement lui permettant de mieux exploiter son talent.

Le Canada vient de franchir une première étape. Une deuxième pour être plus précis. Même en étant brouillon, il n'avait aucunement raison de s'énerver en ronde préliminaire. Maintenant, il vient de passer l'étape la plus sournoise.

La ronde quart-de-finale réserve toujours des surprises. De mauvaises surprises.

Les équipes les mieux nanties et surtout les plus déterminées, celles qui savent composer avec l'adversité - les Tchèques l'ont également prouvé, hier, face aux Américains - se démarquent par leur calme et aussi par leur assurance.

Méritait de gagner

Même en tirant de l'arrière 4-3 en début de troisième période, après avoir accordé un but alors que l'adversaire était à court d'un homme, cela n'a pas affecté outre mesure les joueurs canadiens. Jan Lasak a peut-être fait un cadeau à Joe Thornton sur un tir qui avait une trajectoire plutôt bizarre cela n'enlève rien aux mérites de l'équipe du Canada.

Elle a gagné parce qu'elle méritait de gagner.

Elle avance en ronde demi-finale parce que ses meilleurs effectifs ont été supérieurs aux meilleurs éléments des Slovaques… Adversité et détermination. Et courage!