Ma deuxième carrière m'a permis de vivre à nouveau une expérience exceptionnelle. Comme à l'époque où je portais quotidiennement les grosses jambières, j'ai eu la chance de visiter les hôpitaux pour enfants de Montréal à l'approche de la période des Fêtes.

Que ce soit à Denver, Columbus, Tampa ou Montréal, ces visites se ressemblent : organisation au quart de tour, consignes claires, personnel préparé et reconnaissant et collaboration étroite entre le club de hockey de la LNH local et les départements de pédiatrie. Si toutes ces tournées se ressemblent, les rencontres que j'y fais, elles, laissent leurs marques de façon profonde. Et elles sont toutes uniques.

À titre d'exemple, cette fillette, quatre ans au plus, admise en chirurgie d'un jour qui esquisse un rare sourire le temps de lui offrir un cahier à colorier et de se faire belle pour une photo prise par maman. Ou encore ce petit bonhomme de l'Outaouais qui fêtera cette semaine son premier anniversaire, ragaillardi après avoir perdu sept livres et avoir vu son état péricliter récemment. Il vit aujourd'hui grâce à un cœur de Berlin en attendant une greffe de cœur. Le premier des trois cœurs de Berlin en utilisation courante à Sainte-Justine a d'ailleurs été acheté grâce à la Fondation des Canadiens il y a quelques années. Après avoir appris de la bouche de son père qu'il deviendrait gardien de but un jour, j'ai tenu entre mes mains, suite à la suggestion de sa mère, son petit cœur artificiel. La leçon de courage, c'est moi qui l'ai reçue. Mais je t'en souhaite tout plein, à toi et tes parents Nathan.

C'est la 48e année consécutive que le Club de hockey Canadien effectue ce genre de visite. C'était ma première ici. J'en suis reconnaissant. Un peu d'humanité à ce temps-ci de l'année, ce n'était pas de refus, ça permet de relativiser.