MONTRÉAL - Ralenti par les blessures ces dernières saisons, Olivier Fortier avait du rattrapage à faire cette saison. Le jeune joueur de centre des Bulldogs de Hamilton s'est donc retroussé les manches et il a pris les bouchées doubles.

«Je suis satisfait de ma progression, compte tenu que j'accusais un retard de deux ans sur les autres espoirs de l'organisation», a affirmé Fortier, vendredi, à l'occasion de la visite de l'équipe-école du Canadien à Montréal.

Fortier est un des attaquants qui ont pris du galon à la suite du rappel par le Canadien des Max Pacioretty, David Desharnais et Ryan White. Ben Maxwell parti, Fortier se verra confier des tâches accrues à l'attaque, ne cache pas l'entraîneur des Bulldogs, Randy Cunneyworth.

Il devait d'ailleurs amorcer le match de vendredi contre les Phantoms d'Adirondack comme le premier pivot d'une unité complétée par Dustin Boyd et Nigel Dawes, deux anciens coéquipiers chez les Flames de Calgary la saison dernière.

En 44 matchs, le patineur natif de L'Ancienne Lorette, près de Québec, montre une modeste fiche de sept buts et de quatre passes, en plus d'un différentiel de moins-3 en défense.

«Peu importe les statistiques, j'estime avoir comblé l'écart qui me séparait des autres, et c'est positif», a-t-il souligné.

Les blessures avaient considérablement ralenti son apprentissage au cours des deux saisons qui ont suivi sa sélection au troisième tour du repêchage de 2007, après P.K. Subban. À sa dernière saison dans les rangs juniors, à Rimouski, il avait raté plusieurs mois d'activités en raison de blessures à un genou et à une épaule. À sa première chez les professionnels, une blessure à l'épaule gauche a nécessité une opération.

«D'octobre à mars, je n'ai pas posé les patins sur la glace. Pendant ce temps-là, les autres progressaient, eux.»

Cette saison, il a pu acquérir de la maturité, tant sur les plans physique que psychologique.

«Je suis surtout plus patient en possession de la rondelle, a-t-il mentionné. Je ne m'en débarrasse pas pour rien. J'ai également appris des petits trucs pour être meilleur le long des bandes et dans les coins de patinoire.»

Cunneyworth a indiqué que Fortier, qui mesure cinq pieds 11 pouces et qui pèse 181 livres, doit principalement apprendre à jouer contre des hommes.

«Le style de jeu est très physique, intimidant parfois, a-t-il souligné. Il doit apprendre à composer avec ça. Mais il ne craint pas le jeu viril et il s'implique physiquement. Son principal atout demeure sa rapidité.»

Desharnais, l'exemple

Fortier s'est dit prêt à mettre les efforts afin de gravir le dernier échelon le séparant de son rêve.

«Je ne suis âgé que de 21 ans. Quand je regarde le parcours qu'a fait David Desharnais, avant d'atteindre la Ligue nationale à l'âge de 24 ans, je me dis que j'ai du temps devant moi. Max Pacioretty en est un autre qui a dû faire ses classes dans la Ligue américaine, avant de graduer à 22 ans.»

La réussite de Desharnais est également une source de motivation additionnelle pour un autre Québécois, le jeune Gabriel Dumont, de Dégelis, dans le Bas Saint-Laurent.

«P.A. Parenteau, qui fait sa marque cette saison chez les Islanders de New York à 27 ans, est un autre bel exemple, a relevé le joueur de centre âgé de 20 ans, qui a été un choix de cinquième tour en 2009. Moi, je suis prêt à prendre tout le temps qu'il faudra. Quand l'occasion se présentera, je serai prêt à la saisir.»

Cunneyworth a eu de très bons mots à l'endroit de Dumont, qui a 15 points à son dossier (cinq buts), en plus de 57 minutes de pénalités.

«En voilà un qui ne craint pas le jeu rude et d'aller se salir le nez devant le filet adverse, a-t-il dit de l'ancien capitaine des Voltigeurs de Drummondville. Il est un de nos meilleurs joueurs à ce chapitre. Il n'est pas le plus talentueux, ni le plus imposant physiquement (cinq pieds 10 pouces, 181 livres), mais il ne recule devant personne.

«Dernièrement, il a bloqué un tir avec sa tête, et ce n'était pas un accident. C'était voulu. C'est le type de joueur qu'il est. Il ne craint absolument rien.»