C'est évident que Bob Gainey a payé cher - deux choix au repêchage - pour faire l'acquisition de Mathieu Schneider, un joueur qui prendra probablement sa retraite à la fin de la saison, mais il s'agit selon moi, dans les circonstances, d'une décision tout à fait justifiable.

Le Canadien est présentement au cœur d'une grosse tempête, une tempête qu'il faut à tout prix apaiser. À 39 ans, Schneider n'est pas le messie, mais le Canadien obtient un défenseur expérimenté qui connaît le tabac. Pas besoin de lui faire de dessins, il sait ce qu'il a à faire.

L'arrivée de Schneider n'est peut-être qu'un diachylon sur la plaie du Canadien, mais elle sera sûrement bénéfique, au moins pour une courte période de temps.

La mission première du nouveau-venu sera probablement de donner un nouveau souffle au jeu de puissance de l'équipe, qui végète au 25e rang de la Ligue. Même si ses statistiques n'ont rien d'impressionnant, Schneider possède toujours un bon lancer et pourra certainement donner un bon coup de main à l'attaque à cinq du Tricolore. Il pourra également contribuer sur le plan de la robustesse. Le jeu physique ne l'a jamais dérangé.

Et dans le vestiaire? Schneider, qui roule sa bosse dans la LNH depuis la fin des années 1980, pourrait-il devenir un mentor pour les nombrils verts du CH? Peut-être, mais je ne crois pas que Gainey soit allé le chercher dans cette optique. Les attentes envers Schneider seront surtout dirigées vers ce qu'il peut apporter sur la patinoire et non à l'extérieur de celle-ci. De toute façon, il n'a jamais été reconnu comme un grand leader.

Gainey, au grand plaisir de plusieurs partisans, a donc commencé son magasinage. Trop tard? Peut-être, mais il fallait qu'il bouge.

C'est probablement le premier de plusieurs gestes à venir, mais le visage du Canadien aura-t-il réellement changé après la date limite des transactions? J'en doute. À mes yeux, la moitié des joueurs de cette équipe n'a que très peu de valeur sur le marché et les autres n'ont pas de contrat au terme de la saison.

Les prochains joueurs ciblés par Gainey pourraient être un Keith Tkachuk ou un Bill Guerin, mais personnellement, j'ai l'impression qu'il n'y aura pas de transaction impliquant des joueurs clés à travers la Ligue nationale. Je serais surpris de voir un vrai joueur de premier plan changer d'adresse d'ici le 4 mars.

Therrien aurait eu besoin d'aide

Je ne crois pas que les joueurs des Penguins soient les premiers à blâmer pour le départ de Michel Therrien à Pittsburgh.

Ce que je m'explique mal, c'est que Ray Shero, le directeur général de l'équipe, n'a pas aidé Therrien avant de le congédier. Il semble évident qu'il a d'abord pensé à protéger ses fesses de peur d'être lui-même limogé. Il a préféré envoyer son entraîneur à la potence sans lui donner d'aide.

Il ne faut pas oublier que les Penguins ont laissé partir des gars comme Malone et Marian Hossa sans jamais les remplacer et on n'a jamais été capable de trouver un ailier décent à Sidney Crosby.

Et parlant de Crosby, en voilà un qui s'était peut-être retiré du coin de Therrien. Je pense que le jeune en mène pas mal large au sein de cette équipe et je ne suis pas si sûr qu'il soit aussi facile à diriger qu'on pourrait le penser.

Maintenant, ce changement sera-t-il bénéfique aux Penguins? Si on regarde ce qui s'est passé ailleurs dans la Ligue, on se rend compte que les équipes qui ont embauché des no-names, si vous me permettez l'expression, ont pour la plupart obtenu de bons résultats. Regardez à San Jose (Todd McLellan), Sunrise (Peter DeBoer) ou récemment Ottawa (Cory Clouston)...

J'ignore si l'arrivée de Dan Bylsma aura le même effet à Pittsburgh, mais je peux dire que pour moi, Michel Therrien demeure l'un des bons entraîneurs de la LNH. Il reste deux ans à son contrat et j'ai l'impression qu'il prendra son temps avant de rebondir, mais on le reverra, c'est certain.

Propos recueillis par Nicolas Landry.