(RDS.ca) - Daniel Alfredsson a encaissé la plupart des critiques depuis que Jason Pominville l'a contourné avant de mettre fin à la saison des Sénateurs avec un but en prolongation lors du cinquième match de la série.

"Il sonne comme un vieux disque de blues. La même chanson à chaque année", écrit le journaliste Ken Warren, qui s'attarde surtout sur les malheurs du capitaine dans l'édition dominicale du Ottawa Citizen.

"Pas de doute que c'est celle qui fait le plus mal. Je suis tellement déçu, ce n'est même pas drôle, a soupiré Alfredsson lorsqu'il a fait face à la musique après la rencontre. Nous n'avons pas été capables de marquer et je ne blâme personne d'autre que moi-même pour ça."

Bryan Murray a aussi été écorché. D'autres vétérans sont passés dans le tordeur et quelques vertes recrues n'y ont pas échappé.

Mais au lendemain de l'élimination des Sénateurs, Tim Baines, du Ottawa Sun, dirige ses critiques vers un bouc-émissaire oublié. Un joueur qui n'a pas pu faire d'erreurs contre le Lightning et les Sabres parce qu'il n'a participé à aucun match des séries 2006.

"Certains portent injustement le blâme sur le capitaine Daniel Alfredsson, un joueur qui a tant donné pour faire des Sénateurs ce qu'ils sont devenus, l'une des forces de la Ligue nationale de hockey. D'autres critiquent Ray Emery, une recrue qui n'avait jamais vu d'action dans le dernier droit qui mène à la coupe Stanley. Mais personne ne parle de Dominik Hasek, dont la blessure à l'aine a fait mal à nous tous", souligne Baines.

"Seul le «Dominator» sait à quel point sa blessure est douloureuse, mais les vrais athlètes endurent le mal et jouent, poursuit le journaliste. Pas besoin d'être un athlète d'élite pour savoir que parfois, il faut jouer blessé. Hasek n'était pas à 100 % et ne voulait pas jouer. Il a dit qu'il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas quand son équipe avait le plus besoin de lui. Inutile d'en dire plus."

Baines épargne Murray mais ne manque pas de cibler celui qui l'a engagé, le directeur général John Muckler. "Il est l'architecte derrière l'échange qui a amené Dany Heatley, mais les critiques diront qu'il est aussi la voix derrière des transactions qui n'ont rien donné. Pendant que les autres formations colmataient leurs brèches à la date limite des transactions, il est allé chercher Tyler Arnason et Mike Morrison, qui ont réchauffé le banc avec brio."

"Muckler est un homme de hockey et il survivra probablement à la tempête, mais attendez vous à des changements", prévient l'éditorialiste.

Pour le reste, les partisans doivent respirer par le nez et être indulgents, demande Baines.

"Des doigts ont été pointés vers Peter Schaefer, Chris Neil et Mike Fisher, des joueurs qui ont montré leur potentiel durant la saison, des joueurs dont le sang est rouge Sénateurs. Des joueurs qui devraient rester."

Andrej Mezaros et Anton Volchenkov ont été comparés à des cônes. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils boivent dans le bol de Lord Stanley… avec les Sens, prédit-il.

Le vétéran Zdeno Chara était-il blessé? Son jeu a baissé d'un cran en séries, il doit y avoir une raison.

"Ce sera un été tumultueux à Ottawa, avec plusieurs joueurs autonomes à signer et autant de décisions à prendre. C'est un refrain qui devient beaucoup trop familier à cette période de l'année dans la capitale nationale. Fore!", conclut Baines.