Ann-Renée Desbiens est de retour au pays depuis peu après la conquête de la médaille d’or par l’équipe canadienne féminine de hockey sur glace aux Jeux de Pékin, et elle ressent encore de l’adrénaline.

La gardienne de but a été excellente tout au long du tournoi et a conclu ses Jeux avec une performance de 38 arrêts contre les Américaines, étant bien occupée en fin de rencontre. 

« Je ne suis pas habituée de recevoir autant de lancers avec l’équipe canadienne, par contre on a une équipe très offensive alors ça donne un peu de coussin pour la gardienne. Je suis vraiment fière de ce qu’on a accompli », a-t-elle déclaré mercredi à l’émission Le 5 à 7.

« On y va un arrêt à la fois. Tu ne peux pas vraiment te concentrer sur le reste. C’est toujours le fun pour une gardienne d’avoir des arrêts à faire pour aider ton équipe à gagner. Mais on a bien fait ça à la fin même si ça a été un peu plus serré qu’on aurait voulu. »

Elle est déjà prête à poursuivre un nouveau cycle olympique de quatre ans en vue des prochains JO qui auront lieu en Italie.

« Je n’ai pas l’intention d’arrêter deux ans de temps cette fois-ci. Je pense que je vais continuer, ça a été une expérience mémorable, on avait une équipe formidable. Il n’y a aucun doute que j’ai encore la flamme présentement. »

Les cotes d’écoute de la finale féminine ont été plus grandes que tous les matchs de la LNH présentés aux États-Uni dans les derniers mois, à l’exception de la finale de la Coupe Stanley entre le Lightning et le CH. L’intérêt était grand. L’objectif est maintenant d’établir une ligue professionnelle féminine.

 « Si on regarde au cours des quatre dernières années entre mes deux participations aux Olympiques, j’ai eu l’occasion de disputer une trentaine de parties. Ce n’est certainement pas idéal. On a vraiment l’intention de profiter du momentum qu’on a présentement pour établir une ligue au cours des prochaines années. Pour donner plus d’opportunités aux filles, pas juste celles de l’équipe nationale. Il y a aussi beaucoup de filles qui finissent leur université qui ont encore beaucoup de talent et qui pourraient devenir meilleures. On veut essayer d’agrandir ce bassin, pour éventuellement qu’il y ait plus de filles et que ça fasse augmenter le niveau de compétition.

« Oui on aime ça être au match de la médaille d’or mais on a hâte de voir les autres équipes grandir. C’est du développement qui prend plusieurs années. Quand on regarde un pays comme la Finlande qui commence à faire mieux et les jeunes filles qui les regarde jouer, ça va prendre encore plusieurs années avant de se développer. Il faut que les inscriptions augmentent. Il y a environ 5000 inscriptions en Finlande alors qu’il y en a 100 000 au Canada, c’est une grosse différence. Les fédérations vont devoir se tenir et s’encourager un peu comme on le fait au Canada et aux États-Unis.

Il y a quelques jours, Marie-Philip Poulin a refusé l’offre des Lions de Trois-Rivières de se joindre à eux dans l’ECHL, préférant dédier sa carrière au développement et à l'avancement du hockey féminin dans l’objectif de créer une ligue professionnelle féminine. Desbiens a la même vision que sa capitaine.

« Il y a quelques années, c’est quelque chose qui m’aurait définitivement intéressé, mais maintenant on travaille à bâtir une ligue au niveau féminin. C’est plus grand que seulement moi et Marie-Philip. Une ligue féminine, c’est ce qui va aider le plus notre sport. »