Au micro de l’émission Max & Bruno, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval Joël Bouchard s’est confié sur une réalité qui l’a beaucoup inquiété durant la pandémie qui a complètement paralysé les activités de la Ligue américaine de hockey pendant près de onze mois.   

« Il y a des jeunes joueurs qui n’ont pas beaucoup d’argent et qui ont investi beaucoup de temps, beaucoup d’argent dans leur carrière. Ils perdent un an de salaire et d’opportunités à devenir meilleur dans une carrière qui est très courte. C’est la chose qui m’a le plus stressé et inquiété durant la pandémie », a avoué Bouchard.

Évidemment, le Québécois est conscient que les joueurs de hockey professionnels ne sont pas à plaindre. Le personnel médical à bout de souffle et les personnes endeuillées ou endettées sont plongées dans des réalités tout aussi difficiles en ces temps de COVID-19. Toutefois, Bouchard veut mettre la lumière sur ce monde de différences qui existe entre les millionnaires de la LNH et les hockeyeurs qui évoluent dans la Ligue américaine de hockey où le salaire minimum se situe à 51 000 $ US par année.

 « Il y a un stress financier présent à long terme de réaliser qu’une carrière ne dure qu’un certain nombre d’années et après, il faut travailler et ils n’en auront peut-être pas assez de côté. Honnêtement, je ne veux pas qu’on se sente mal pour eux autres, car certaines personnes ont les mêmes angoisses, mais c’est une réalité », a affirmé l’ex-hockeyeur qui n’a pas caché que certains joueurs ont dû aller sur le marché du travail pour combler leurs pertes financières.

 « J’ai des gars qui sont allés travailler, je ne mentionnerai pas leurs noms, mais certains sont allés travailler », a ajouté Bouchard, qui a perçu chez ses joueurs, non seulement de l’anxiété financière, mais également de la détresse psychologique. Une réalité qu’il n’a pas prise à la légère.   

« Je textais les gars et je leur disais que s’ils voulaient parler, j’étais là et je vais vous dire, il y a des gars qui m’ont appelé. Il est 21 h 30, un joueur m’appelle. Il me dit : coach, qu’est-ce qui se passe? Je ne suis pu capable! », a avoué un joueur du Rocket au téléphone avec Joël Bouchard.

« Je ne vous dirais pas que c’est la majorité, mais j’ai peut-être eu cinq ou six appels surprises, les gars avaient besoin de jaser et ça n’avait pas rapport avec le hockey, les X et les O, la vidéo ou leur temps de glace », a souligné l’entraîneur-chef qui sera enfin de retour derrière le banc vendredi soir dès 19 h à RDS pour le premier match de la saison régulière du Rocket de Laval.