(Espn.com) - La pause annuelle du match des étoiles survient quelques semaines après la mi-saison officielle, mais constitue néanmoins le point de démarcation entre ce qui s'est fait jusqu'ici et le reste de la campagne. En d'autres mots, après le match des étoiles, on sépare les hommes des enfants.

Lorsque les équipes reprendront leurs activités, mardi, elles se concentreront sur le 26 février, date limite des transactions, et sur la course aux séries dans cette tranche d'une trentaine de rencontres.

Qui a dominé pendant la première moitié de la saison? Qui sont dans la course pour différents trophées? Quels sont les bons coups? Les moins bons? Les réponses sont ci-dessous.

Équipe par excellence

Bien sûr, qui d'autre que les Red Wings de Detroit. Cette formation a entrepris la saison en force et ne semble pas vouloir ralentir avec une avance de 17 points sur les Stars de Dallas et les Sharks de San Jose, au sommet de l'Association de l'Ouest. Les Wings ont de plus deux matchs en main. Mais la clé pour les hommes de Mike Babcock, qui sont passés maîtres dans l'art de s'ajuster rapidement, est de demeurer en santé dans le dernier droit. Henrik Zetterberg continue d'avoir des problèmes au dos et ratera le match des étoiles. On se préoccupe toujours de la condition de Dominik Hasek qui aura 43 ans la semaine prochaine. Si les éléments clés peuvent demeurer hors de l'infirmerie, ils devraient être de la finale d'association en compagnie des Ducks d'Anaheim.

Joueur par excellence

C'est une bonne nouvelle pour la LNH de compter près d'une demi-douzaine de candidats à ce titre à la pause du match des étoiles. Sidney Crosby était de la dynamite et il était devenu dangereux ces dernières semaines avant de se blesser et être à l'écart de six à huit semaines. Cette blessure coûtera probablement un deuxième titre des pointeurs et le titre de joueur par excellence pourrait lui échapper. Même si le capitaine des Penguins de Pittsburgh n'avait pas été blessé, Jarome Iginla, des Flames de Calgary, était un excellent choix, Vincent Lecavalier, du Lightning de Tampa Bay, avait son lot de supporteurs et Ilya Kovalchuk a retenu l'attention en partie par son jeu inspiré qui a permis aux Thrashers d'Atlanta de revenir dans la course aux séries, après un début de saison désastreux. De plus, Kovalchuk est devenu un joueur plus complet. Il bloque les tirs, effectue des replis et évolue en désavantage numérique à certaines occasions. En bref, il est devenu un leader. Bien sûr, il peut encore marquer comme un magicien. En des termes strictes du titre - joueur le plus utile à son équipe - Kovalchuk est le meilleur, lui qui évolue avec une équipe assez médiocre.

Déceptions

Les choix ne manquent pas dans l'Association de l'Est. Nous n'avons qu'à penser à Buffalo, la Caroline, Atlanta, la Floride et Toronto. Mais la plus grande déception dans l'Est sont les Rangers de New York. Après avoir acquis Scott Gomez et Chris Drury sur le marché des joueurs autonomes pendant l'été, les Rangers semblaient avoir ajouté les pièces manquantes au casse-tête. Mais l'équipe a éprouvé des problèmes à l'attaque tout au long de la saison - ils ont la plus petite moyenne de buts inscrits par rencontre, 2.38 - tandis que leur excellente défensive et leur gardien étoile sont devenus moyens depuis un mois. À moins qu'ils ne redressent la situation dans le dernier droit, ils se battront pour les positions #7 ou #8. Difficile de rêver à la coupe Stanley dans ces conditions.

Dans l'Association de l'Ouest, nous comptons moins de déceptions, mais si nous devons en trouver une, il s'agit des Sharks de San Jose. Choisis par plusieurs (dont l'auteur de ces lignes) pour remporter la coupe Stanley malgré une sortie hâtive l'an dernier, les Sharks sont affreux à domicile, sont incapables de marquer et ont un jeu de puissance moyen. Si le classement ne change pas, les Sharks devront croiser le fer avec Anaheim ou Dallas en première ronde et ils ont de la difficulté contre ces deux formations.

Trophée Vézina

Une fois encore, il semble que Roberto Luongo, des Canucks de Vancouver, et Martin Brodeur, des Devils du New Jersey, vont se faire la lutte pour cet honneur. Les deux sont de véritables machines, jouant tous les matchs ou presque. Les deux ont joué des rôles cruciaux pour placer leur formation respective en bonne position dans la lutte aux séries. Les Devils demeurent près du sommet de la division Atlantique malgré qu'ils figurent parmi les équipes marquant le moins de buts dans la LNH. Les Canucks ne sont pas beaucoup plus prolifiques en attaque. Chris Osgood ,de Detroit, qui effectue tout un retour cette saison, pourrait être le troisième sur le bulletin de vote.

Retours de l'année

Dans l'Association de l'Est, c'est difficile d'ignorer ce que Ty Conklin a accompli à Pittsburgh. Il a sauvé la saison des Penguins quand le gardien numéro un, Marc-André Fleury, s'est blessé à une cheville. Conklin a un dossier de 10-2-2 comme gardien partant avec une moyenne de buts accordés de 1,97 et un pourcentage d'efficacité de .941. Mention honorable au capitaine des Maple Leafs, Mats Sundin, qui est revenu en force après une deuxième moitié de saison désastreuse en 2006-07. Il est en voie de connaître sa saison la plus productive depuis une décennie avec 54 points, en 51 matchs.

Dans l'Ouest, comme je l'ai mentionné plus haut, Osgood est en grande partie responsable de la domination des Wings avec une moyenne de buts accordés de 1,87 (1er dans la LNH) et à égalité au troisième rang avec un pourcentage d'arrêts de .925. Il a un dossier de 20-3-2 et a pris la place de Luongo sur l'équipe partante de l'Association de l'Ouest au match des étoiles. Une mention honorable va au défenseur des Ducks, Scott Niedermayer, qui a pris la moitié de la saison pour statuer sur son avenir et il a aidé son équipe à s'approcher du premier rang de la section Pacifique. Il participera au match des étoiles.

Les équipes qui surprennent

Dans l'Association de l'Est, nous attendons tous la chute des Bruins de Boston et les raisons sont nombreuses. Mais les Bruins réussissent à se maintenir parmi les huit premières équipes au classement, malgré l'absence de Patrice Bergeron. Zdeno Chara joue comme un récipiendaire du trophée Norris et Marc Savard demeure l'un des joueurs les plus sous-estimés. Pensons également aux Chuck Kobasew, Glen Metropolit et Aaron Ward. La présence des Bruins en séries éliminatoires a de quoi surprendre. Mention honorable aux Islanders de New York qui défient toute logique avec un alignement formé de joueurs rejetés par toutes les autres formations.

Dans l'Ouest, les Blackhawks de Chicago ont émergé de la noirceur. Ils forment une meilleure équipe sur la glace, sont réapparus sur les écrans de télévision et sont revenus dans la course aux séries. Avec le décès du propriétaire Bill Wirtz, l'équipe s'est soudainement retrouvée dans le hockey des années 2000 avec les matchs locaux présentés à la télévision de Chicago. Et les amateurs remplissent maintenant le United Center qu'ils avaient abandonné. Même s'ils sont décimés par les blessures, les Hawks demeurent à l'avant-plan dans la course aux séries. Une mention honorable aux Coyotes de Phoenix à qui presque tous les observateurs concédaient le dernier rang au classement de la LNH. Des jeunes joueurs, comme Peter Mueller et Martin Hanzal, émergent et la défensive joue bien.

Les joueurs qui surprennent

Association de l'Est : qui aurait dit que Mike Richards allait délaisser son étiquette de « solide joueur robuste » pour devenir l'un des meilleurs joueurs dans tous les aspects du hockey à sa troisième saison seulement? Richards (55 points en 48 matchs, un différentiel de plus 13 et cinq buts gagnants) est l'une des figures dominantes de la renaissance des Flyers. Mention honorable à son coéquipier Scott Hartnell, qui n'avait marqué que trois fois à ses 27 premiers matchs mais qui a explosé avec dix filets et 16 points à ses dix derniers matchs.

Association de l'Ouest : à Montréal, on disait qu'il devait régler ses problèmes à l'extérieur de la patinoire pour se concentrer sur le hockey. C'est ce que Mike Ribeiro a fait à Dallas, lui qui compte actuellement 22 buts et 54 points en 50 matchs. Il sera aussi du match des étoiles à Atlanta. Mention honorable à l'ailier Brad Boyes des Blues de St. Louis, lui qui a voyagé de Toronto à San Jose puis à Boston avant d'aboutir à St. Louis où il est maintenant le huitième marqueur de la ligue avec 29 buts en 48 matchs.

Trophée Calder (recrue de l'année)

Nous assistons encore cette année à l'arrivée de plusieurs jeunes joueurs de talent, mais il semble que Patrick Kane et Jonathan Toews se disputeront les votes pour le trophée Calder. Mais les deux joueurs des Blackhawks de Chicago auront de la compagnie avant le vote final. Toews a été blessé ce qui a permis à Kane de prendre la tête des marqueurs chez les recrues. Mais après un lent départ, Nicklas Backstrom, des Capitals de Washington, connaît toute une saison tandis que le défenseur Matt Niskanen, à Dallas, et Tobias Enstrom, à Atlanta, devraient aussi recevoir des votes. Notre sélection, actuellement, est Kane.

Trophée Norris

Pourquoi ne pas graver son nom immédiatement. C'est L-I-D-S-T-R-O-M. S'il y a discussions ici, c'est pour connaître l'identité des finalistes. Il faut surveiller le coéquipier de Nicklas Lidstrom, Brian Rafalski, qui génère un peu d'intérêt. Et pourquoi pas Niedermayer à Anaheim? Et que penser de Sergei Gonchar? Souvent calomnié pour son jeu défensif, il s'avère un atout de taille chez les Penguins, lui qui dispute 25:45 minutes par rencontre.

Trophée Jack Adams

Dans l'Association de l'Est, les Islanders de New York ont été formés de joueurs rejetés par toutes les autres équipes, mais l'entraîneur Ted Nolan a réussi à en faire une équipe de hockey respectable. Les joueurs travaillent fort. Il reçoit notre vote pour son travail jusqu'ici cette saison. Mention honorable à John Stevens qui a ramené les Flyers au sommet de la division Atlantique.

Dans l'Association de l'Ouest, comment ignorer le travail accompli par Mike Babcock chez les Red Wings? Vous ne le pouvez. Nous non plus. Mention honorable pour Dave Tippett, à Dallas, lui qui a survécu au congédiement du directeur général Doug Armstrong et qui dirige une équipe qui semble destiné à aller loin ce printemps.

Division talentueuse

Pendant quelques années, la section Centrale était la risée avec St. Louis, Columbus et Chicago qui offraient peu de résistance à Nashville et Detroit. Cette saison, les cinq formations de cette section ont une fiche supérieure à .500 et les trois parents pauvres de cette division sont en lutte pour une place en séries.

Division faible

La division Sud-Est a produit deux vainqueurs de la coupe Stanley (Tampa Bay en 2004 et la Caroline en 2006), mais c'est une autre histoire cette saison. La meilleure équipe se classe au neuvième rang de l'Association de l'Est en terme de points, mais est troisième selon le système de la LNH parce qu'elle est en tête de sa division. Il semble que seule l'équipe championne de division participera aux séries cette saison. S'il y a une raison pour refondre la formule des séries, la voici.

Joueurs autonomes qui rapportent

Plusieurs joueurs autonomes commandant des salaires annuels de plusieurs millions $ l'été dernier n'ont pas comblé toutes les attentes. Des 29 meilleurs marqueurs à la pause du match des étoiles, seul Daniel Brière, des Flyers, était joueur autonome l'été dernier. Cela dit, il ne fait pas de doute que la signature de Brian Rafalski par les Red Wings pour combler le trou laissé par Mathieu Schneider, qui est parti pour Anaheim, est la plus judicieuse parmi les douzaines de signatures.

Les déceptions chez les joueurs autonomes

D'autres joueurs autonomes déçoivent grandement. Commençons par Chris Drury, qui éprouve des difficultés à s'intégrer chez les Rangers (12 buts, moins 13), et Todd Bertuzzi (28 points en 39 matchs), avec les Ducks, après avoir signé un contrat de deux ans et huit millions $. Le talentueux Slovaque Ladislav Nagy n'a que neuf buts en 38 matchs avec les Kings de Los Angeles et il devrait encore une fois faire ses valises d'ici la date limite des transactions.

L'art d'avoir l'air fou

Si les producteurs de Hollywood décident de faire un film sur les Predators de Nashville, ils pourraient le titrer « Titanic ». L'équipe parvient néanmoins à demeurer dans la course aux séries même après que l'ancien propriétaire, Craig Leipold, ait commandé une vente de feu l'été dernier. Les amateurs ont répondu en demeurant à l'écart de l'équipe. La moyenne de l'assistance payante pourrait les priver du partage des revenus à la fin de la saison, ce qui signifie que le nouveau propriétaire devra ouvrir ses goussets et agir rapidement pour remplir sa promesse de garder Martin Erat, Jordin Tootoo, Shea Weber et Ryan Sutter, eux qui seront joueurs autonomes cet été.

Mention honorable aux Panthers de la Floride, une équipe qui évolue régulièrement devant une foule de moins de 10 000 spectateurs. N'oublions pas les Maple Leafs, qui ont régulièrement établi les standards élevés dans l'art d'avoir l'air fou et qui n'ont pas déçu dans la façon de congédier leur directeur général John Ferguson Jr.