S'il y a un dossier que Gary Bettman va suivre de près au cours de l'entre-saison, c'est bien celui de Jarome Iginla, des Flames de Calgary, qui deviendra joueur autonome AVEC restriction à partir du 1er juillet 2002. Qu'est qui fait que Iginla est un cas particulier?

Il évolue pour une formation canadienne par conséquent, les équipes riches, celles qui peuvent ouvrir le coffre-fort à tout moment pourraient bien être tentées de lui faire une proposition. Remarquez que depuis Sergei Fedorov et Joe Sakic, aucun joueur autonome avec restriction n'a reçu des offres de contrat d'une formation rivale.

Il faut donc croire que la politique de gestion de Gary Bettman au sujet des joueurs autonomes avec restriction s'appliquera dans le cas de Iginla. A moins qu'une équipe fasse un pied-de-nez au commissaire, Iginla ne recevra aucune offre concrète. Afin d'éviter toute poursuite sur un sujet passablement dangereux pour le sport professionnel, la collusion, les propriétaires et Bettman peuvent toujours expliquer que le prix pour l'embauche d'un joueur autonome avec restriction est parfois trop élevé, les choix de première ronde qui sont attachés à la compensation dans un tel cas risquent d'hypothéquer l'avenir d'une formation. Mais ce que Bettman ne dira jamais c'est qu'il y a des équipes bien nanties qui se moquent des choix de première ronde pour répondre à une clientèle exigeante et qui désire des résultats immédiats. L'inquiétude le ronge dès qu'un joueur de premier plan s'amène sur le marché des joueurs autonomes.

Dans le cas de Iginla, ce qui effraie Bettman, c'est ce qu'il en coûterait à la ligue en vertu d'un règlement créé par le commissaire lui-même pour aider la cause des équipes canadiennes.

Je vous donne un exemple. Disons que les Red Wings de Detroit proposeraient à Iginla, un contrat de cinq ans pour une somme de $30 millions. Quelque chose comme $6 millions par saison. Les Flames auraient sept jours pour égaler l'offre.

Et croyez-moi, ils n'attendraient pas une seconde pour consentir une telle somme à leur joueur étoile malgré que cette concession soit fragile, qu'elle soit en danger de déménager aux Etats-Unis, qu'elle va perdre $6.5 millions cette année. Comment pourrait-elle supporter un tel investissement?

Parce qu'elle profiterait du plan Bettman. Elle pourrait égaler l'offre en devises canadiennes, comme le stipule le règlement et la différence serait payée par la Ligue nationale de hockey. Les Flames pourraient donc conclure une entente de $30 millions (devises canadiennes) donc $15 millions (américains) et la ligue devrait payer $15 millions (américains) à Iginla. Si vous êtes les propriétaires des Flames, est-il besoin de préciser que vous souhaitez qu'un tel scénario se produise.

Bettman qui cherche à faire le plein de minutions en vue de la rencontre au sommet avec Bob Goodenow va rapidement aviser par des moyens subtiles toutes les équipes américaines, leur rappelant que les propriétaires ne sont qu'à quelques mois de la reprise des négos, qu'il faut faire preuve de prudence au niveau des dépenses, qu'il faut exercer un contrôle quotidien des salaires. Mais à mots couverts, ou encore entre quatre murs blindés, il les avisera de respecter la consigne : ne pas offrir de contrat aux joueurs autonomes avec restriction.

Conclusion : Bettman invitera les équipes à ne pas succomber à la tentation d'embaucher un jeune joueur aussi talentueux que Iginla.

Collusion est bien le mot qu'on cherche à éviter, n'est-ce pas?

Savage vs Berezin

Un rapide coup d'œil sur la transaction que André Savard a conclue pour résoudre l'impasse qui existait entre le Canadien et Brian Savage.
PJ B A PTS +/- BAN BG TIRS
23 4 4 8 + 2 2 1 34
21 4 3 7 - 2 3 1 68

*1re rangée est celle de Brian Savage avec sa nouvelle équipe.
*2e rangée est celle de Sergei Berezin avec sa nouvelle équipe.


Savage n'a joué que 10 minutes et 12 secondes l'autre soir contre les Mighty Ducks de Anaheim alors que Sergei Berezin a raté un match jusqu'ici, contre le Lightning de Tampa Bay, vendredi dernier.

Raté un match au sens propre du mot…

Depuis son arrivée à Montréal, hautement recommandé par Yanic Perreault, Berezin donne l'impression d'être demeuré à l'heure de l'Arizona : deux heures en moins…

Et Savage lui est toujours à l'heure de l'est, deux heures trop tard…

Des déceptions

Il n'y a pas que Theoren Fleury qui va prendre le champ après la saison désastreuse que connaissent les Rangers. Peter Nedved va lui aussi changer d'adresse. Tout d'abord, le public du Madison Square Garden le hue à chaque fois qu'il touche à la rondelle et on soupçonne Glen Sather de se mêler à la foule et aussi quand on regarde sa fiche, un salaire de $4 millions par saison est de l'arnaque pur et simple. Nedved n'a marqué aucun but à égalité numérique au cours de ses 37 derniers matchs… Un autre joueur qui est loin de répondre aux attentes de la haute direction, c'est John LeClair, des Flyers de Philadelphie qui n'a marqué que cinq buts à ses 26 derniers matchs. LeClair a obtenu un contrat de $45 millions pour cinq ans de la part des généraux Flyers…

Les équipes se préparent pour les séries éliminatoires et les vieux Red Wings invitent quelques-uns de leurs meilleurs effectifs à la détente avant d'entreprendre l'épuisant tournoi printanier. Ainsi, Niklas Lidstrom pourrait rater trois matchs d'ici la fin du calendrier. L'autre soir, Chris Chelios, Dominik Hasek et Igor Larionov avaient congé. Entre-temps, Steve Yzerman s'apprête à effectuer un retour au jeu. Il espère jouer lors des trois derniers matchs du calendrier…

S'il y a une équipe qui pourrait « racheter » sa saison dans l'Association de l'Est, ce sont les Devils du New Jersey. Les Devils ont une fiche de 7-1-0-1 au cours de leurs neuf derniers matchs et les prestations de Martin Brodeur rassurent tout le monde dans l'entourage de l'équipe. Depuis les Jeux de Salt Lake City, le gardien des Devils a été exceptionnel. A noter aussi que Lou Lamoriello a nettoyé son vestiaire en échangeant le toujours malheureux Jason Arnott