Il faut être prêt à tout!
Hockey mercredi, 7 nov. 2012. 09:39 jeudi, 12 déc. 2024. 20:00
Marc Denis
Alors que plusieurs qualifient le retour à la table de négociations de point tournant dans le conflit de travail actuel dans la LNH, j'utiliserai plutôt l'expression « point critique ». Non pas qu'il soit minuit moins quart, à mon humble avis on approche plus minuit et demi, mais bien parce que les joueurs entrent dans une phase d'incertitude nocive à une préparation appropriée pour un athlète en 2012.
Personnellement, j'ai vécu la situation que j'évoque à deux reprises. La première fois lors du lock-out de 2004-05. La seconde, lorsque j'ai accroché, pour de bon, les jambières en 2009. En côtoyant sur une base quotidienne les joueurs actuels des Canadiens et les Québécois de la LNH encore ici, il m'est évident que les journées les plus difficiles pour soutenir un volume d'entraînement adéquat sont arrivées.
Il faut, pour comprendre le danger qui se pointe, savoir que les joueurs d'aujourd'hui sont des hommes à la condition physique impeccable et qui gèrent leurs programmes d'entraînement et de nutrition selon un calendrier dicté par les moments importants de la saison. Ainsi, les préparateurs physiques des différentes équipes bâtissent pour leurs joueurs des programmes los de la saison morte leur permettant d'arriver au prochain camp prêts à affronter les rigueurs d'un retour à la compétition. Souvent, les joueurs, à leur tour, retiendront les services de spécialistes qui les aideront à améliorer un ou deux aspects les caractérisant. Gain de masse musculaire, analyse posturale, suivi en nutrition, techniques de patin, perte de gras, réhabilitation; ne sont que des exemples d'aspects travaillés par les joueurs loin de la saison régulière.
Voilà exactement ce qui a été exécuté par tous lors des derniers mois. Il y a toutefois un petit hic, la date encerclée afin de maximiser leurs gains est, depuis longtemps, passée. Ce phénomène, en soi, est quasi-dramatique à une époque où l'entraînement et la préparation se mesurent en microcycles et en respirations. La planification optimale dépend d'une date précise où l'athlète atteint son apogée, son « peak », or ce moment n'est jamais venu cet automne.
L'effet néfaste de ce principe est amenuisé par la résilience des joueurs. Ainsi, depuis le déclenchement du lockout, ils se réunissent pour des séances sur glace encadrées afin de demeurer sur un pied d'alerte, ils participent à la Tournée des joueurs Talbot/Gervais dans le but d'aiguiser leurs habiletés et ils se présentent en gymnase pour maintenir une forme acquise au bout de maintenant plus de cinq mois de durs labeurs. C'est leur devoir de demeurer prêts à retourner au travail. Mais leur motivation s'effrite, simple nature humaine. Voyez-vous l'athlète se prépare pour l'ouverture du camp le 15 septembre, pour la mise en jeu de samedi soir à 19h et pour le premier match des séries le 12 avril; tout est concret. Idem pour l'Olympien qui organise ses phases pour culminer lors des qualifications et des Jeux.
En ce moment, l'objectif est plus qu'abstrait, il est inexistant. Vérification faite auprès de quelques entraîneurs de joueurs de la LNH, la baisse des présences est généralisée. La Tournée des joueurs vient de se conclure question de garantie de présence, d'accord certains sont en Europe. Les entraînements quotidiens n'ont maintenant plus lieu que trois fois semaine avec des effectifs réduits. On est bien loin du volume habituel de mi-novembre. Le danger qui guette désormais tout le monde est une reprise hâtive d'une saison accélérée à l'intérieur d'un calendrier demandant advenant un règlement prochain. Les risques de blessures augmentent au fur et à mesure que le conflit se prolonge.
L'amateur est en droit de s'attendre à un produit de qualité supérieure dès la reprise des activités, mais tous les facteurs ne facilitent pas un tel dénouement. L'éternel optimiste en moi fait confiance au professionnalisme des joueurs qui mettront les bouchées doubles à l'approche d'une nouvelle entente. Comme il n'y a pas de place pour tout le monde dans les ligues européennes, comme certains espoirs évoluent la pédale au plancher dans la LAH et comme certains vétérans trouveront ardues les premières semaines du retour; on est en droit de s'attendre à une saison 2012-13 pleine de rebondissements, si saison il y a bien sûr
Personnellement, j'ai vécu la situation que j'évoque à deux reprises. La première fois lors du lock-out de 2004-05. La seconde, lorsque j'ai accroché, pour de bon, les jambières en 2009. En côtoyant sur une base quotidienne les joueurs actuels des Canadiens et les Québécois de la LNH encore ici, il m'est évident que les journées les plus difficiles pour soutenir un volume d'entraînement adéquat sont arrivées.
Il faut, pour comprendre le danger qui se pointe, savoir que les joueurs d'aujourd'hui sont des hommes à la condition physique impeccable et qui gèrent leurs programmes d'entraînement et de nutrition selon un calendrier dicté par les moments importants de la saison. Ainsi, les préparateurs physiques des différentes équipes bâtissent pour leurs joueurs des programmes los de la saison morte leur permettant d'arriver au prochain camp prêts à affronter les rigueurs d'un retour à la compétition. Souvent, les joueurs, à leur tour, retiendront les services de spécialistes qui les aideront à améliorer un ou deux aspects les caractérisant. Gain de masse musculaire, analyse posturale, suivi en nutrition, techniques de patin, perte de gras, réhabilitation; ne sont que des exemples d'aspects travaillés par les joueurs loin de la saison régulière.
Voilà exactement ce qui a été exécuté par tous lors des derniers mois. Il y a toutefois un petit hic, la date encerclée afin de maximiser leurs gains est, depuis longtemps, passée. Ce phénomène, en soi, est quasi-dramatique à une époque où l'entraînement et la préparation se mesurent en microcycles et en respirations. La planification optimale dépend d'une date précise où l'athlète atteint son apogée, son « peak », or ce moment n'est jamais venu cet automne.
L'effet néfaste de ce principe est amenuisé par la résilience des joueurs. Ainsi, depuis le déclenchement du lockout, ils se réunissent pour des séances sur glace encadrées afin de demeurer sur un pied d'alerte, ils participent à la Tournée des joueurs Talbot/Gervais dans le but d'aiguiser leurs habiletés et ils se présentent en gymnase pour maintenir une forme acquise au bout de maintenant plus de cinq mois de durs labeurs. C'est leur devoir de demeurer prêts à retourner au travail. Mais leur motivation s'effrite, simple nature humaine. Voyez-vous l'athlète se prépare pour l'ouverture du camp le 15 septembre, pour la mise en jeu de samedi soir à 19h et pour le premier match des séries le 12 avril; tout est concret. Idem pour l'Olympien qui organise ses phases pour culminer lors des qualifications et des Jeux.
En ce moment, l'objectif est plus qu'abstrait, il est inexistant. Vérification faite auprès de quelques entraîneurs de joueurs de la LNH, la baisse des présences est généralisée. La Tournée des joueurs vient de se conclure question de garantie de présence, d'accord certains sont en Europe. Les entraînements quotidiens n'ont maintenant plus lieu que trois fois semaine avec des effectifs réduits. On est bien loin du volume habituel de mi-novembre. Le danger qui guette désormais tout le monde est une reprise hâtive d'une saison accélérée à l'intérieur d'un calendrier demandant advenant un règlement prochain. Les risques de blessures augmentent au fur et à mesure que le conflit se prolonge.
L'amateur est en droit de s'attendre à un produit de qualité supérieure dès la reprise des activités, mais tous les facteurs ne facilitent pas un tel dénouement. L'éternel optimiste en moi fait confiance au professionnalisme des joueurs qui mettront les bouchées doubles à l'approche d'une nouvelle entente. Comme il n'y a pas de place pour tout le monde dans les ligues européennes, comme certains espoirs évoluent la pédale au plancher dans la LAH et comme certains vétérans trouveront ardues les premières semaines du retour; on est en droit de s'attendre à une saison 2012-13 pleine de rebondissements, si saison il y a bien sûr
