Il faut que ça bouge immédiatement chez le Canadien. Marc Bergevin n'a pas été engagé pour étudier la situation. Il faut un directeur général décisionnel, et ce, rapidement parce qu'avec les résultats du Canadien ces deux dernières saisons, il est fini le temps où on se disait qu'on pouvait patienter pour mettre en place un plan. Je ne pense pas que Bergevin a cinq ans devant lui pour relancer ce club.

Je pense que le fait que Bergevin soit un ancien joueur de la LNH a dû peser dans la balance, mais l'équipe va sans doute dire le contraire.

On le connaît comme un ancien joueur travaillant. Il n'a jamais été une étoile dans la LNH, mais il était aimé de ses coéquipiers. On ne le connaît pas comme directeur général et ce sera à lui à démontrer ses qualités. Je ne veux surtout pas entendre dire qu'il connaît la game parce que des gars qui connaissent la game, il y en a plusieurs. Ce n'est pas parce que l'on connaît la game qu'on devient un bon directeur général.

Bergevin sera-t-il un DG agressif? Un DG passif? On va connaître ses couleurs rapidement. L'important pour lui sera de s'adjoindre des gens compétents pour négocier les contrats ou bien comprendre les subtilités de la convention collective par exemple.

Il devra agir rapidement. D'abord, il doit trouver un nouveau coach, régler le dossier de Scott Gomez, il y a aussi les négociations de contrat de Carey Price et P.K. Subban. Il faut aussi se préparer pour l'ouverture du marché des joueurs autonomes. Le Canadien doit s'améliorer dès cet été. Je pense que Bergevin peut déjà oublier le golf.

On va vite le questionner à savoir si Patrick Roy sera embauché comme entraîneur de l'équipe.

Au début du processus, Bergevin ne semblait pas le candidat vedette qu'on attendait. D'autres noms avaient été annoncés avant le sien, mais je pense qu'il a su impressionner Serge Savard et Geoff Molson. Il est probablement arrivé avec des points très importants et très positifs qui ont épaté sur sa façon de relancer l'équipe. La pire chose à faire en entrevue quand on cherche poste, c'est d'être négatif et pessimiste.

J'ai très hâte de découvrir sa philosophie. On sait qu'il vient des Blackhawks de Chicago dont la philosophie a été de rebâtir par le repêchage et de ne pas trop embaucher de joueurs autonomes. Bergevin devra comprendre qu'à Montréal, on n'a pas le temps d'attendre et qu'il faut gagner dès maintenant. Les années de vaches maigres, l'équipe vient de les connaître et qu'il n'est pas question d'accepter de rater les séries pendant encore deux ans, le temps de permettre aux joueurs repêchés de se développer.

Le Canadien n'était qu'à quelques points de participer aux séries et l'équipe mise sur une bonne base. La situation n'est pas désespérante, loin de là. Il faut savoir bien entourer les jeunes joueurs.

Je suis persuadé qu'il sera dans le mandat de Bergevin de s'ouvrir sur les joueurs du Québec. Il n'a pas le choix, il faut ramener des Québécois dans l'équipe. Il en a probablement fait mention lui-même quand il est passé en entrevue. Il doit établir une équipe solide de dépistage dans la province, car il ne faut plus laisser passer des joueurs comme Claude Giroux ou Patrice Bergeron.

*propos recueillis par Robert Latendresse