(RDS) - À Québec, le déménagement des Nordiques à Denver a bouleversé la vie de plusieurs personnes, à commencer par les employés du club.

Plusieurs n'ont pas oublié la date fatidique du 25 mai 1995, le départ des Nordiques ayant été cruel pour plusieurs employés. Ceux qu'on surnommaient les trois L, René Lacasse, René Lavigueur et Jacques Lavergne pensaient bien suivre l'équipe à Denver.

"Dix ans plus tard, je peux te dire que j'ai encore une crotte sur le coeur, a mentionné le physiothérapeute Lavergne. J'ai passé 15 ans de ma vie là, René Lacasse 27, René Lavigueur 17. Nous étions là à tous les jours. Je ne pense pas qu'on ait le droit d'oublier ça. Monsieur Lacroix a fait ça pour faire plaisir à son coach, parce que c'est clair que c'est Monsieur Crawford qui a demandé à ce qu'on change..."

Le vase a débordé lorsque l'Avalanche a gagné la coupe Stanley l'année suivante.

"C'était de voir les gars qui ont gagné, ti-Joe, on l'a reçu à 18 ans, se souvient Lavergne. Curtis et tous les autres qu'on a supportés dans les bons jours comme dans les mauvais."

"J'ai eu de la misère à accepter qu'ils gagnent un an seulement après être parti, a souligné Nicole Bouchard, coordonnateur des relations publiques pour les Nordiques. Pour tourner la page, je dirais que cela m'a pris peut-être une année."

"Moi, cela ne m'intéressait plus, affirme Edith Murphy, la réceptionniste de l'équipe. Pour moi c'était fini, je ne m'intéresse plus au hockey, cela nous a trop marqué."

Parmi les employés, Nicole Bouchard et Edith Murphy avaient le plus d'ancienneté. Le 25 mai, ce fût le choc.

"Je sais que j'ai fini ma journée dans le bureau de Monsieur Aubut, avec des collègues, on pleurait", se souvient Murphy.

"C'était mon premier emploi, ajoute Bouchard. Cela faisait 15 ans de ma vie que je passais là. La journée même, c'était la fin du monde. Je ne comprenais pas."

Pour les joueurs, le choc fut moins brutal. Ils quittaient Québec pour un grand marché américain.

"La plupart des joueurs, ça ne les dérangeait pas, note Kevin Johnson, du quotidien Le Soleil. Même que certains étaient contents. Denver, là c'est une grosse ville, aux États-Unis en plus..."

"Mis à part l'élément de la langue, les taxes, tout le monde admettait qu'on avait des partisans en or, on avait une bonne qualité de vie à Québec, souligne Steven Finn, avec les Nordiques de 1986 à 1995. Ça été une déception pour la majorité des gars."

"Je me rappelle d'avoir discuté avec Joe Sakic, ajoute Jacques Martin, entraîneur-adjoint de l'équipe en 1995. Il appréciait Québec. Même des gars comme Mike Ricci et Adam Foote, qui étaient des anglophones, aimaient l'atmosphère de Québec et du Colisée."

Encore aujourd'hui, les émotions se bousculent lorsqu'il est question du départ du club québécois.