Le centenaire du Canadien ne s’est pas déroulé comme prévu. La vingt-cinquième coupe Stanley ne s’est pas pointé le bout du nez, et après l’une des pires fins de saison de son histoire, le Tricolore a été balayé par les Bruins de Boston en première ronde. Une vraie honte!

Bob Gainey a donc alors décidé de faire le grand ménage. Après l’embauche de Jacques Martin, le directeur général du CH met dehors Saku Koivu, Alex Tanguay, Mike Komisarek et Alexei Kovalev lors de la grande foire du premier juillet. Gainey a ensuite recruté Mike Camalleri, Brian Gionta, Hall Gill, ainsi que Jaroslav Spacek. Ce dernier ne regrette pas d’avoir répondu positivement à l’appel. Le défenseur tchèque parle d’ailleurs du Canadien avec enthousiasme.

« J’ai aimé Montréal et ses habitants. Cette ville m’a semblé très européenne et elle est surtout la Mecque du hockey. C’est certainement ce qui m’a le plus marqué lors de mon séjour là-bas. Sincèrement, lorsqu’on a le choix entre jouer pour les Coyotes ou le Canadien, il faut choisir Montréal. On ne peut pas rater la chance de défendre les couleurs du plus grand club de l’histoire de la LNH. »

Jaroslav SpacekL’ancien numéro 6 du Canadien est aussi très fier d’avoir fait partie de l’équipe lors de sa centième saison. Il est resté marqué par la cérémonie du centenaire tenue avant le match du 4 décembre 2009.

« Chez moi, j’ai la photo prise lors de cette soirée. Je me rappelle d’avoir marqué le premier but dans ce match contre les Bruins. C’est un moment inoubliable. »

Spacek a quitté Montréal deux ans après cette cérémonie lorsque Pierre Gauthier l’a échangé aux Hurricanes de la Caroline dans le but d’obtenir les services de Tomas Kaberle. Son séjour à Raleigh a été son dernier arrêt dans la LNH. Le Tchèque avoue que le lockout y est pour beaucoup.

« Après cette transaction, j’ai dû vivre loin de ma famille durant quatre mois. Ce n’était pas facile. C’était ma dernière année de contrat. J’avais donc commencé à négocier avec les Hurricaines. J’avais parlé à Kirk Muller de la possibilité de jouer le rôle de septième défenseur et d’aider à encadrer les jeunes de l’équipe. Je connaissais bien Kirk. J’avais joué avec lui et il avait été entraîneur adjoint lors de mon passage à Montréal. Malheureusement, le lockout a renvoyé cette option aux oubliettes. »

Sans contrat dans la LNH, Spacek est retourné vivre en République tchèque sans trop quoi faire de son temps. Il n’est toutefois pas resté inactif  longtemps.

« Martin Straka m’a donné un coup de téléphone durant l’été. Il est propriétaire du HC Plzen, le club de ma ville natale. Il voulait que je joue pour lui. Je lui ai répondu que je ne retournerais pas sur la glace. J’avais toutefois le goût de travailler avec les jeunes défenseurs. Je suis donc devenu membre de l’équipe d’entraîneurs et j’ai finalement chaussé les patins en finale pour parer aux nombreuses blessures que nous avions. Nous avons été sacrés champions de République tchèque! »

L’ancien du CH est passionné et très volubile derrière le banc. Le talent de Spacek a d’ailleurs l’attention de l’équipe nationale tchèque.

« Après les Jeux olympiques de Sotchi, Vladimir Ruzicka m’a proposé de rejoindre son groupe d’entraineurs. Ça fait déjà plus d’un an que je travaille avec eux et j’en suis très fier. Je n’ai pas quitté HC Plzen, J’y travaille à temps partiel. »

À 41 ans, le nouveau membre de l’équipe nationale tchèque fait l’unanimité. En 19 ans de carrière professionnelle, il n’a jamais remporté la Coupe Stanley, mais il est très respecté par les joueurs actifs de son pays. Le joueur de centre du Lokomotiv de Iaroslav, Jiri Novotny, en témoigne.

« Il a connu une carrière extraordinaire. Il est trois fois champion du monde et il a aussi gagné une médaille d’or olympique. Son expérience nous est d’une grande aide. Lorsqu’il est derrière le banc, les instructions qu’il donne aux défenseurs nous permettent d’être un meilleur collectif sur la glace. »

Le courant passe bien entre Spacek et ses joueurs, particulièrement avec Jaromir Jagr. Le jeune entraîneur adjoint peut compter sur le support indéfectible du légendaire vétéran de 43 ans.

« Jaromir et moi sommes de grands amis. Lorsque nous jouions pour l’équipe nationale, nous avions un superbe groupe. Nous avons d’ailleurs gagné l’or aux Championnats mondiaux ensemble à Vienne. Notre relation d’amitié est importante pour l’équipe, car il est beaucoup plus vieux que tous les autres joueurs. Je suis le seul avec lequel il a les mêmes référents générationnels. »

Jagr a encore joué les héros lors de ces Championnats mondiaux. Lors des quarts de finale, l’ancien coéquipier de Mario Lemieux a marqué deux des cinq buts des Tchèques dans une victoire de 5 à 3 contre la Finlande. Spacek est lui-même estomaqué par la longévité du quatrième marqueur de l’histoire de la LNH.

« Tout le monde sait quel type de joueur il est. Il joue extraordinairement bien et il est le leader de notre équipe. Il est capable de changer l’allure d’un match à lui seul. C’est merveilleux pour nous de l’avoir ici, car les jeunes apprennent beaucoup de lui. Il est une inspiration pour eux. »

Jaromir Jagr a eu la peau des Finlandais, mais il n’a pas pu venir à bout d’Équipe Canada. Sidney Crosby et ses coéquipiers ont eu raison de la République tchèque par la marque de 2-0, samedi.

Malgré le fait que Spacek croyait en les chances de son équipe de gagner un autre match grâce au support de son public, la République tchèque s’est inclinée 3-0 devant les États-Unis dimanche lors du match de la médaille de bronze.