Je suis toujours contre l'idée, mais
Hockey jeudi, 3 févr. 2005. 15:04 mercredi, 11 déc. 2024. 16:56
Comme vous le savez maintenant, j'ai signé une entente avec une formation suédoise, plus précisément avec le AIK Stockholm. Je vais me rapporter à ma nouvelle formation le 24 février si le conflit n'est pas réglé dans la Ligue nationale.
Je vais disputer cinq parties en saison régulière, plus les séries.
Comme je le mentionnais dans ma chronique précédente, je suis contre l'idée d'aller jouer en Europe et je n'ai pas changé d'idée. Cependant, depuis le début du conflit, il y a près de 550 joueurs qui ont signé des ententes dans d'autres ligues, dont près de 400 en Europe. Si eux jouent ailleurs et que moi je suis ici, il y a un problème. S'il y a un joueur qui ne peut se permettre une saison sans jouer, c'est bien moi. Je dois laisser mes principes de côté.
Lorsque le conflit sera réglé, les joueurs qui auront joué en Europe seront avantagés, puisqu'ils seront en meilleure forme.
Une autre des raisons qui me poussent à aller en Europe, c'est que je n'ai plus de joueurs avec qui m'entraîner. Tous ceux avec qui je patinais (Jarome Iginla, Jason Smith, Eric Brewers, etc...) ont signé des ententes en Europe, ou ils ont arrêté l'entraînement car ils ne croient plus au sauvetage de la saison.
Évoluer en Europe me permettra donc d'améliorer mes talents de hockeyeur, puisqu'il n'y a pas de bagarre et pratiquement pas de mises en échec.
De plus, je tiens à préciser que je ne vole pas de job à personne. J'ai signé avec cette formation suédoise car elle avait encore une place pour un joueur dans son alignement et que la date limite d'embauche était le 31 janvier. De plus, le joueur que je vais remplacer dans l'alignement ne sera pas limogé. Il se retrouvera parmi les réservistes. Je me suis bien assuré de ne voler de job à personne avant de signer mon contrat.
Sur le plan monétaire, j'aurai une auto à ma disposition, mon logement sera fourni et mes dépenses seront payées, sans plus.
Oublions la LNAH
Évidemment, certains soulignent que j'aurais pu évoluer dans la Ligue nord-américaine de hockey. C'est vrai, mais je n'étais pas intéressé, même si les offres ont afflué.
Depuis que Donald Brashear évolue dans cette ligue, il n'a récolté que de la mauvaise publicité. C'est vrai qu'il méritait sa suspension pour son geste commis à l'endroit d'un joueur du Prolab de Thetford Mines. Cependant, ce joueur a injurié Brashear de propos racistes. Si j'avais été à la place de Donald, j'aurais réagi de la même façon. Toutefois, je préfère ne pas me mettre dans une position où une telle chose puisse arriver.
De toute façon, je n'ai pas besoin de jouer dans une ligue du genre pour améliorer mes talents de pugiliste.
Le fameux conflit
Pour ce qui est du présent conflit, je ne crois pas que la présente saison sera sauvée. Toutefois, je dois avouer que je ne croyais jamais qu'un lock-out serait déclenché. C'est la pire chose qui pouvait arriver au hockey. La Ligue nationale ne pourra se remettre de ce conflit, d'autant plus qu'on connaissait déjà la popularité précaire du sport aux États-Unis.
Pour ce qui est des présentes discussions, je dois avouer que je me tiens plus ou moins au courant. De toute façon, je ne peux rien faire. Je ne suis pas un représentant des joueurs et je ne suis pas impliqué dans les décisions. Nos représentants font de l'excellent travail et, quoique les gens en pensent, nous avons une très bonne association qui a aidé beaucoup les joueurs, si on compare notre situation à celle des joueurs des années 1950. Tous les anciens joueurs à qui j'ai parlé ont affirmé qu'ils s'étaient fait avoir dans leur temps. Steve Shutt m'en a justement parlé à l'émission OTR sur les ondes de TSN.
Les propriétaires... des menteurs
La majorité des gens sont derrière les proprios car ils croient tous ce qu'ils disent à la télé ou dans les journaux. Si la situation était si grave, il n'y aurait personne qui serait propriétaire d'une formation de la LNH. Si la situation était si grave, personne n'aurait également acheté les Canucks de Vancouver en plein lock-out. Les nouveaux propriétaires n'ont certainement pas vu les chiffres du rapport Levitt.
Lors de la reprise des discussions, au mois de décembre, nous avons proposé de réduire nos salaires de 24 %. Imaginez, 24 %, c'est le quart de nos salaires. Lorsque les joueurs ont appris la nouvelle, nous étions sous le choc. Nous étions aussi certains que les propriétaires accepteraient notre offre puisqu'elle leur permettait de ramener leur dépense de 1,9 à 1,3 milliard de dollars.
Toutefois, Gary Bettman a mentionné que ce n'était pas assez. Il a affirmé que le problème serait le même dans deux ans puisqu'il ne fait pas confiance en ses propriétaires. Il veut que les joueurs soient impliqués dans un système qui empêcherait les proprios de tricher. Pourquoi les propriétaires ne se parlent pas entre eux et ne se responsabilisent pas? Ils pourraient ainsi limiter la hausse des salaires.
Le fameux plafond salarial
Je ne comprends pas pourquoi la Ligue nationale s'entête à vouloir nous imposer un plafond salarial. Dans les gros marchés, les formations doivent absolument aligner des joueurs vedettes, sinon les gens ne se déplaceront pas. Si les Rangers n'ont pas de vedettes, il n'y a personne qui ira voir les parties. Idem pour Colorado, Detroit, Toronto et Philadelphie.
Ce qui milite en faveur de Gary Bettman, c'est qu'il a besoin du vote de seulement huit formations. Pourquoi ce n'est pas la majorité des propriétaires?
La saison dernière, tous les joueurs ont tous voté contre un plafond salarial.
Il est vrai qu'il y a des joueurs qui ont changé leur fusil d'épaule cette saison, car certains ne croyaient pas qu'il y aurait un lock-out, ou que ce dernier serait aussi long. Cependant, je peux vous affirmer que si un vote survenait aujourd'hui, la majorité serait encore contre un plafond salarial.
Si la majorité des joueurs étaient en faveur d'un plafond, nous serions sur la glace présentement, car nous ferions connaître notre nouvelle position.
Il y a d'autres moyens de venir en aide aux petits marchés. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi les propriétaires sont contre une taxe de luxe et un partage des revenus. Le plafond pourrait demeurer à 42 millions, mais si des équipes veulent surpasser ce plafond, ils payeraient une pénalité qui serait répartie aux équipes moins bien nanties.
La seule différence entre un plafond salarial (rough cap) et une taxe de luxe (soft cap), c'est qu'avec une taxe de luxe, les équipes peuvent tout de même dépasser le montant en versant cette pénalité. Avec un plafond salarial, si les équipes dépassent le montant, elles perdent des choix au repêchage. Donc, personne n'osera dépasser ce plafond.
Du côté des propriétaires, on donne des amendes à ceux qui parlent trop. Si ce n'était pas le cas, certains feraient connaître leur état d'âme. Si tous les propriétaires sont derrière Gary Bettman, comme il le prétend, pourquoi il n'a besoin que de huit votes?
Du côté de l'Association des joueurs, il est faux de croire que les joueurs se font taper sur les doigts lorsqu'ils font des déclarations. L'Association n'impose aucune amende aux joueurs qui parlent ouvertement du conflit, qu'il soit en accord ou non avec elle.
La situation des Oilers
Dernièrement, le président des Oilers, Cal Nichols, a affirmé qu'il suspendrait les activités de l'équipe si une entente était signée sans plafond salarial. Je ne le crois pas. Ça fait des années que les propriétaires de l'équipe font attention pour ne pas perdre de l'argent. La formation fait des profits à chaque année. Alors, je ne crois pas qu'elle cesserait ses activités.
Briser l'Association
Nous savons que le but de la Ligue nationale est de briser l'Association des joueurs. Pour briser l'Association, il faudra qu'il n'y ait pas de hockey pendant deux ans. Toutefois, si cela survient, ça sera également la fin de la Ligue nationale.
Déjà nous savons que ça sera difficile après un an d'absence, imaginez après deux. Sans compter que les bons joueurs joueront en Europe et certains risquent de ne plus revenir, puisque certaines équipes européennes versent des salaires qui s'approchent de ceux de la LNH. Il est vrai que les joueurs nord-américains aimeraient mieux jouer ici, mais ça ne serait peut-être pas le cas pour les joueurs européens.
Bref, selon moi, il est trop tard pour régler le conflit cette année. Ça ne veut rien dire une saison de 30 matchs. Toutefois, je crois bien que ça se réglera pour la prochaine campagne. Sinon, ça sera la fin de la LNH.
*Propos recueillis par RDS.ca
Je vais disputer cinq parties en saison régulière, plus les séries.
Comme je le mentionnais dans ma chronique précédente, je suis contre l'idée d'aller jouer en Europe et je n'ai pas changé d'idée. Cependant, depuis le début du conflit, il y a près de 550 joueurs qui ont signé des ententes dans d'autres ligues, dont près de 400 en Europe. Si eux jouent ailleurs et que moi je suis ici, il y a un problème. S'il y a un joueur qui ne peut se permettre une saison sans jouer, c'est bien moi. Je dois laisser mes principes de côté.
Lorsque le conflit sera réglé, les joueurs qui auront joué en Europe seront avantagés, puisqu'ils seront en meilleure forme.
Une autre des raisons qui me poussent à aller en Europe, c'est que je n'ai plus de joueurs avec qui m'entraîner. Tous ceux avec qui je patinais (Jarome Iginla, Jason Smith, Eric Brewers, etc...) ont signé des ententes en Europe, ou ils ont arrêté l'entraînement car ils ne croient plus au sauvetage de la saison.
Évoluer en Europe me permettra donc d'améliorer mes talents de hockeyeur, puisqu'il n'y a pas de bagarre et pratiquement pas de mises en échec.
De plus, je tiens à préciser que je ne vole pas de job à personne. J'ai signé avec cette formation suédoise car elle avait encore une place pour un joueur dans son alignement et que la date limite d'embauche était le 31 janvier. De plus, le joueur que je vais remplacer dans l'alignement ne sera pas limogé. Il se retrouvera parmi les réservistes. Je me suis bien assuré de ne voler de job à personne avant de signer mon contrat.
Sur le plan monétaire, j'aurai une auto à ma disposition, mon logement sera fourni et mes dépenses seront payées, sans plus.
Oublions la LNAH
Évidemment, certains soulignent que j'aurais pu évoluer dans la Ligue nord-américaine de hockey. C'est vrai, mais je n'étais pas intéressé, même si les offres ont afflué.
Depuis que Donald Brashear évolue dans cette ligue, il n'a récolté que de la mauvaise publicité. C'est vrai qu'il méritait sa suspension pour son geste commis à l'endroit d'un joueur du Prolab de Thetford Mines. Cependant, ce joueur a injurié Brashear de propos racistes. Si j'avais été à la place de Donald, j'aurais réagi de la même façon. Toutefois, je préfère ne pas me mettre dans une position où une telle chose puisse arriver.
De toute façon, je n'ai pas besoin de jouer dans une ligue du genre pour améliorer mes talents de pugiliste.
Le fameux conflit
Pour ce qui est du présent conflit, je ne crois pas que la présente saison sera sauvée. Toutefois, je dois avouer que je ne croyais jamais qu'un lock-out serait déclenché. C'est la pire chose qui pouvait arriver au hockey. La Ligue nationale ne pourra se remettre de ce conflit, d'autant plus qu'on connaissait déjà la popularité précaire du sport aux États-Unis.
Pour ce qui est des présentes discussions, je dois avouer que je me tiens plus ou moins au courant. De toute façon, je ne peux rien faire. Je ne suis pas un représentant des joueurs et je ne suis pas impliqué dans les décisions. Nos représentants font de l'excellent travail et, quoique les gens en pensent, nous avons une très bonne association qui a aidé beaucoup les joueurs, si on compare notre situation à celle des joueurs des années 1950. Tous les anciens joueurs à qui j'ai parlé ont affirmé qu'ils s'étaient fait avoir dans leur temps. Steve Shutt m'en a justement parlé à l'émission OTR sur les ondes de TSN.
Les propriétaires... des menteurs
La majorité des gens sont derrière les proprios car ils croient tous ce qu'ils disent à la télé ou dans les journaux. Si la situation était si grave, il n'y aurait personne qui serait propriétaire d'une formation de la LNH. Si la situation était si grave, personne n'aurait également acheté les Canucks de Vancouver en plein lock-out. Les nouveaux propriétaires n'ont certainement pas vu les chiffres du rapport Levitt.
Lors de la reprise des discussions, au mois de décembre, nous avons proposé de réduire nos salaires de 24 %. Imaginez, 24 %, c'est le quart de nos salaires. Lorsque les joueurs ont appris la nouvelle, nous étions sous le choc. Nous étions aussi certains que les propriétaires accepteraient notre offre puisqu'elle leur permettait de ramener leur dépense de 1,9 à 1,3 milliard de dollars.
Toutefois, Gary Bettman a mentionné que ce n'était pas assez. Il a affirmé que le problème serait le même dans deux ans puisqu'il ne fait pas confiance en ses propriétaires. Il veut que les joueurs soient impliqués dans un système qui empêcherait les proprios de tricher. Pourquoi les propriétaires ne se parlent pas entre eux et ne se responsabilisent pas? Ils pourraient ainsi limiter la hausse des salaires.
Le fameux plafond salarial
Je ne comprends pas pourquoi la Ligue nationale s'entête à vouloir nous imposer un plafond salarial. Dans les gros marchés, les formations doivent absolument aligner des joueurs vedettes, sinon les gens ne se déplaceront pas. Si les Rangers n'ont pas de vedettes, il n'y a personne qui ira voir les parties. Idem pour Colorado, Detroit, Toronto et Philadelphie.
Ce qui milite en faveur de Gary Bettman, c'est qu'il a besoin du vote de seulement huit formations. Pourquoi ce n'est pas la majorité des propriétaires?
La saison dernière, tous les joueurs ont tous voté contre un plafond salarial.
Il est vrai qu'il y a des joueurs qui ont changé leur fusil d'épaule cette saison, car certains ne croyaient pas qu'il y aurait un lock-out, ou que ce dernier serait aussi long. Cependant, je peux vous affirmer que si un vote survenait aujourd'hui, la majorité serait encore contre un plafond salarial.
Si la majorité des joueurs étaient en faveur d'un plafond, nous serions sur la glace présentement, car nous ferions connaître notre nouvelle position.
Il y a d'autres moyens de venir en aide aux petits marchés. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi les propriétaires sont contre une taxe de luxe et un partage des revenus. Le plafond pourrait demeurer à 42 millions, mais si des équipes veulent surpasser ce plafond, ils payeraient une pénalité qui serait répartie aux équipes moins bien nanties.
La seule différence entre un plafond salarial (rough cap) et une taxe de luxe (soft cap), c'est qu'avec une taxe de luxe, les équipes peuvent tout de même dépasser le montant en versant cette pénalité. Avec un plafond salarial, si les équipes dépassent le montant, elles perdent des choix au repêchage. Donc, personne n'osera dépasser ce plafond.
Du côté des propriétaires, on donne des amendes à ceux qui parlent trop. Si ce n'était pas le cas, certains feraient connaître leur état d'âme. Si tous les propriétaires sont derrière Gary Bettman, comme il le prétend, pourquoi il n'a besoin que de huit votes?
Du côté de l'Association des joueurs, il est faux de croire que les joueurs se font taper sur les doigts lorsqu'ils font des déclarations. L'Association n'impose aucune amende aux joueurs qui parlent ouvertement du conflit, qu'il soit en accord ou non avec elle.
La situation des Oilers
Dernièrement, le président des Oilers, Cal Nichols, a affirmé qu'il suspendrait les activités de l'équipe si une entente était signée sans plafond salarial. Je ne le crois pas. Ça fait des années que les propriétaires de l'équipe font attention pour ne pas perdre de l'argent. La formation fait des profits à chaque année. Alors, je ne crois pas qu'elle cesserait ses activités.
Briser l'Association
Nous savons que le but de la Ligue nationale est de briser l'Association des joueurs. Pour briser l'Association, il faudra qu'il n'y ait pas de hockey pendant deux ans. Toutefois, si cela survient, ça sera également la fin de la Ligue nationale.
Déjà nous savons que ça sera difficile après un an d'absence, imaginez après deux. Sans compter que les bons joueurs joueront en Europe et certains risquent de ne plus revenir, puisque certaines équipes européennes versent des salaires qui s'approchent de ceux de la LNH. Il est vrai que les joueurs nord-américains aimeraient mieux jouer ici, mais ça ne serait peut-être pas le cas pour les joueurs européens.
Bref, selon moi, il est trop tard pour régler le conflit cette année. Ça ne veut rien dire une saison de 30 matchs. Toutefois, je crois bien que ça se réglera pour la prochaine campagne. Sinon, ça sera la fin de la LNH.
*Propos recueillis par RDS.ca