(PC) - Lorsque Jordin Tootoo va disputer son premier match dans la LNH jeudi, Rankin Inlet, dans le Grand Nord, pourrait tout aussi bien s'appeler Tootoo Town.

«Les rues vont être totalement vides, a prévu l'administrateur municipal Ron Roach. Tout le monde va être à l'intérieur, collé à la télé.»

«C'est quelque chose de très gros, a renchéri Bernadette Chislett, propriétaire d'un restaurant. C'est une petite ville, tout le monde le connaît et est fier de ce qu'il a acompli.»

Tous ceux qui possèdent une antenne parabolique dans cette ville située à 1800 kilomètres au nord de Winnipeg vont avoir de la visite pour assister au match des Predators de Nashville, qui recevront les Mighty Ducks d'Anaheim.

Ce n'est pas tout.

Quelque 75 résidants de Rankin Inlet et Iqaluit seront à Nashville pour assister aux débuts de leur héros, arborant le drapeau du Nunavit, portant des chandails aux couleurs de Team Canada et criant des encouragements dans leur langue.

«Ca va faire du bruit», a promis Lorne Kusugak, le maire de Rankin Inlet, de sa chambre d'hôtel à Nashville.

La compagnie aérienne Canadian North a coupé ses prix de moitié pour son vol à Ottawa afin d'aider les gens à se déplacer dans le cadre de son programme spécial «Go Jordin».

Un des preneurs a été le premier ministre du Nunavit, Paul Okalik, qui s'est dit prêt à faire une exception en retirant son chandail du Canadien pour encourager les Predators.

«Il réalise tous nos rêves et nous allons lui montrer que nous sommes derrière lui et qu'il n'est pas seul», a déclaré le partisan du Canadien.

Pour le maire Kusugak, «ce jeune homme brise une barrière pour les Inuits».

Mardi, le gouvernement du Nunavit a publié une affiche officielle de Tootoo dans l'espoir qu'il devienne un modèle pour les jeunes de la communauté.

Il est déjà tellement populaire que lorsqu'il a atterri au petit aéroport local de retour d'une série de conférences dans le Nord, les enfants ont littéralement pris d'assaut le terminal.