Il y a plusieurs joueurs dans une carrière qui peuvent nous inspirer par leur façon de jouer. J'ai eu un adversaire qui m'a ouvert les yeux dans les séries éliminatoires en 2004, et c'est Keith Primeau qui a joué contre nous en demi-finale. Ce grand et gros attaquant des Flyers débutait toujours ses matchs de la même façon. Il aimait se présenter devant nos défenseurs et les frapper avec beaucoup de vitesse et d'intensité. La réaction de nos défenseurs à la suite de ces mises en échec m'avait frappée et c'est à ce moment que j'ai décidé de m'inspirer de la façon dont Keith Primeau jouait.

J'en parle beaucoup depuis le début de cette série, mais pour commencer une rencontre, je trouve qu'il est très important de frapper l'adversaire, particulièrement les défenseurs. C'est ce que j'ai fait en première avec trois mises en échec. Je le répète, mais en les forçant à se débarrasser de la rondelle, ils commettent des erreurs. Jusqu'à présent contre les Devils, l'échec avant est le clé de notre succès et on le fait bien pendant une grande partie de chaque rencontre.

Est-ce que cette série est plus facile pour nous sur le plan physique ? Sûrement. Mais vous savez, c'est ça le style de jeu des Devils. Ils demeurent constamment au centre et les joueurs ne se retrouvent pas souvent autour des bandes pour nous donner de bonnes mises en échec. Lors des autres séries, contre Ottawa il y a un an, ou encore face aux Flyers et aux Flames en 2004, c'étaient bien différent. Vous savez, moins vous vous faites frapper, moins vous avez de chance de vous blesser. On touche du bois présentement. Mais il faut faire très attention et ne pas prendre la victoire d'hier comme si nous avions remporté la série. Il ne faut pas oublier que les Devils ont gagné la coupe Stanley plusieurs fois en utilisant exactement la même stratégie que présentement. Ce n'est pas évident non plus de jouer contre eux parce qu'ils ne donnent jamais de surnombre. Donc de notre côté, on profite de toutes les chances qu'on a et c'est bien ainsi. Mais je le répète, il ne faut pas être trop confiant face à cette formation, sinon, on pourrait payer le prix rapidement.

Mauvaise deuxième période

La preuve que les Devils sont dangereux. Avez-vous regardé les 10 dernières minutes de la deuxième période lundi. On a arrêté de les déranger, de pratiquer notre échec avant et de patiner. Comme le jargon le dit, on a joué sur les talons. C'est ce qu'ils veulent et ils nous ont fait très mal paraître durant cette séquence en marquant un but. Si notre gardien, Johan Holmqvist, n'avait pas réalisé des arrêts importants et difficiles, je ne suis pas convaincu qu'on aurait remporté cette rencontre.

Superstition

Bref, les choses vont très bien pour nous. On marque des buts, on travaille bien en équipe et le succès que j'ai connu cette saison se transporte aussi en séries. Je vais profiter de cette chronique pour vous faire part d'un petit secret. Comme bien des joueurs, je suis superstitieux. J'aime avoir la même routine la journée d'un match.

J'écoute la même musique. Le cadran sonne toujours à la même heure, que ce soit le matin ou après ma sieste. Je saute dans ma piscine par la suite pour me réveiller et partir la journée sur le bon pied. C'est comme les repas les jours du match, je mange toujours la même chose.

Mais vous savez, durant une saison, ce n'est pas évident d'avoir toujours la même routine. Parfois, il faut la changer parce qu'il y a de la visite à la maison, ou parce qu'il y a des imprévus. C'est pourquoi, quand ma routine change, je ne me laisse pas déranger par ça. Je connais quand même de bons matchs et je sais qu'il ne faut pas en faire une maladie. Reste que la routine, c'est réconfortant.

Gaétan Duchesne

J'ai appris avec beaucoup de tristesse la mort de Gaétan Duchesne hier, vers l'heure du midi, alors que je mangeais avec mes coéquipiers à l'aréna. C'était la consternation dans la salle. 44 ans, c'est jeune. C'est pourquoi, j'aimerais profiter de cette chronique pour offrir mes condoléances à la famille et amis de Gaétan. Je n'ai jamais eu la chance de jouer contre lui, mais on m'a toujours parlé de Gaétan comme d'un joueur qui se donnait à fond.

Une nouvelle qui nous fait encore réaliser l'importance de profiter de chaque moment de la vie.

*Propos recueillis par Renaud Lavoie