Nous avons assisté à une semaine de troisièmes chandails dans la KHL. Le hockey fête son soixante-dixième anniversaire et plusieurs clubs ont décidé de faire un retour dans le temps pour commémorer la naissance du hockey soviétique. Le Spartak de Moscou, par exemple, a décidé de nous ramener directement en URSS lors du match de jeudi passé.

Le Spartak n’en est pas à son premier match rétro. L’an dernier, le club moscovite a fait son premier voyage dans le temps à l’aréna Sokolniki. L’événement y avait été tellement populaire, que même Léonid Brejnev et Nikita Khrouchtchev sont revenus d’au-delà pour y faire des discours. Cette année, les partisans ont aussi croisé Staline arpentant le corridor de l’aréna. Ce dernier semble avoir inspiré le Spartak, puisque le club du peuple a remporté ce match par la marque de 2 à 1 grâce à un but de Ryan Stoa.

 

En ce jour de fête, la victime du Spartak fut le Lokomotiv de Iaroslav. Le nouveau club de Maxime Talbot fait bien cette saison. Le club est bien installé au quatrième rang de la Conférence de l’Ouest, mais il semble toutefois se chercher un nouvel entraineur. Selon un blogueur slovaque, le club aurait courtisé Bob Hartley. Ce dernier a d’ailleurs confirmé avoir reçu deux offres de clubs de la KHL au Calgary Sun.

On ne saura jamais si Bob Harley aurait trouvé une solution à l’énigme moscovite lors de ce match rétro. Le Spartak a semblé avoir des ailes lors de cet affrontement. L’équipe se bat pour une place dans les séries éliminatoires et le club du peuple n’a pas la réputation de baisser les bras facilement. Tout cela a énervé Bradon Kuzon. L’Américain a fait faire un vol plané à Yuri Sergiyenko après le deuxième but du Spartak. Cela a certainement fait sourire Josef Staline pendant un instant.

Le Spartak n’a pas été le seul club à sortir un chandail rétro de son vestiaire. Lors de son match de jeudi, le Torpedo a été l’hôte du mythique Dinamo de Moscou et il a aussi profité du soixante-dixième anniversaire du hockey russe pour enfiler son troisième uniforme. Tout comme le Spartak et le Dinamo, le Torpedo a été fondé en 1946. L’équipe n’a jamais remporté le championnat d’URSS, mais elle n’est pas moins importante de l’histoire du hockey au pays.

Le Torpedo a toutefois eu moins de chance que le Spartak lors de cette joute teintée de nostalgie. Il s’est incliné par la marque de 2 à 1 devant le Dinamo. Le club de Nijni Novgorod ne s’est toutefois pas contenté de retourner dans le passé. Il a décidé d’aussi fêter son centième anniversaire lors de son affrontement d’aujourd’hui contre le Lokomotiv. C’est certainement une première dans l’histoire du hockey. Malheureusement, la nostalgie à crédit n’a pas plus souri au Torpedo. Maxime Talbot a gâché cette fête futuriste où l’on peut voir le chandail du Torpedo de 2046.

 

Les troisièmes chandails n’ont pas été à l’honneur seulement en ancienne ou dans la future URSS. Les Slovaques ont eu aussi décidé de fêter en grand. Vendredi passé, le Slovan de Bratislava sorti son magnifique uniforme de Noël pour affronter le Metallurg de Magnitogorsk. Lors de ce match, club slovaque avait plus d’une raison de fêter. Lourdement endetté jusqu’à tout dernièrement, le Slovan s’est trouvé un nouveau commanditaire dans la compagnie de pétrole allemande Wingas.

Malheureusement pour les Bratislaviens, Alexander Semin a décidé de gâcher la fête de Noël et de remboursement des dettes. L’ancien de la LNH a marqué deux buts pour battre le Slovan par la marque au compte de 4 à 2. Les partisans du Club de hockey canadien peuvent donc se rassurer, il n’y a pas qu’à Montréal où le Russe a laissé des mauvais souvenirs.

Au-delà des troisièmes chandails

Le Metallurg de Magnitogorsk a peut-être gâché le Noël du Slovan, mais il n’a pas réussi à battre le Medvescak de Zagreb. Dans les derniers jours, le club croate a encore causé « un festival de déchirage de chemises » dans la presse russe. La direction du club a encore procédé à la vente d’un de ses meilleurs joueurs. Terry Joseph Galiardi a quitté Zagreb pour aller jouer pour le Neftekhimik de Nijnekamsk. Selon certains journalistes russes, ce serait la preuve que le club croate ne respecte pas la KHL et qu’il devrait être exclu ipso facto de la ligue.

 

Le Medvescak demeure pourtant compétitif. Hier, il a vaincu le Salavat Youlaev en tirs de barrage par la marque de 3 à 2. Ce n’est toutefois rien lorsqu’on compare cette joute au festival offensif de mercredi passé. Les Croates ont marqué 6 buts contre les champions en titre dans une victoire de 6 à 3. Cette saison, personne n’en a marqué autant contre le Metallurg de Magnitogorsk. Fait à noter, deux Québécois ont lancé ce bal. Francis Paré a marqué le premier but de la joute sur une passe de Samson Mahbod.

Un autre Metallurg a lui aussi accordé 6 buts lors d’un match cette semaine, c’est celui de Novokouznetsk. Le club sibérien s’est fait blanchir par le Dinamo de Riga par la marque de 6 à 0. Les Lettons en devaient une à leurs partisans, puisqu’ils ont subi le même traitement aux mains d’un autre club sibérien deux jours plus tôt. L’Avangard d’Omsk n’a fait qu’un boucher du pauvre Dinamo lors d’un massacre de 9 à 3.

En fait, le passage en Sibérie du Dinamo est à l’image de sa saison. Il a su massacrer le pire club de la ligue, mais il n’a récolté aucun autre point. Lors de leur passage à Novossibirsk, le Lettons se sont aussi incliné devant le Sibir par la marque de 2 à 1. Il est réellement temps que Bob Hartley remette un peu d’ordre dans le hockey de cette ex-république soviétique.

 

Le Dinamo de Riga n’a pas été le seul à faire un voyage en Sibérie cette semaine. Le Jokerit d’Helsinki est aussi allé se geler le bout du nez dans les froides steppes de l’Orient russe. Le club finlandais d’ailleurs passé proche d’être la risée de la ligue à Novokouznetsk lorsqu’il a accordé 3 buts sans réplique au club local. En fait, le Jokerit a répliqué, mais tardivement. Les Finlandais ont marqué 4 buts en troisième période pour finalement se sauver avec 3 points plus ou moins bien mérités.

Le Jokerit n’a toutefois pas mieux joué contre le Sibir à Novossibirsk. Les Finlandais ont été balayés de la main par le club de la capitale sibérienne lors d’un blanchissage de 3 à 0. On ne peut donc pas faire éternellement preuve de négligence sans en payer le prix.

 

Le Jokerit devra se remettre sur la bonne voie. Il n’est pas dans une situation désespérée comme celle du Dinamo de Riga, mais sa place en séries éliminatoires ne lui est toujours pas garantie. Avec ses 66 points cette saison, le club finlandais occupe actuellement la huitième place dans la conférence de l’Ouest et le Hc Sotchi n’est qu’à une victoire en temps réglementaire de le rattraper.

Cela étant dit, les derniers déboires du Dinamo de Riga et du Jokerit d’Helsinki sont au diapason du match rétro du Spartak de Moscou. Avec des Lettons et des Finlandais mangeant de la misère en Sibérie, on est indéniablement de retour au bon vieux temps de l’Union soviétique!