Koivu doit tendre le flambeau
Hockey vendredi, 30 janv. 2009. 15:55 mercredi, 11 déc. 2024. 04:24
Comment expliquer les récents déboires du Canadien? Je n'ai pas le choix de reprendre les propos que nous tenions l'an passé : le Canadien mise sur trop de joueurs tirés du même moule.
Malheureusement, c'est toujours à cela qu'on en revient.
Voilà pourquoi j'estime que Bob Gainey devient donc la personne qui a la situation en main. Le directecteur général du Canadien a un travail à faire et c'est à lui de décider jusqu'ou le Canadien ira. Je suis persuadé que le sort de l'équipe n'est plus entre les mains de Guy Carbonneau.
Toutefois, j'ignore si Bob Gainey passera ses journées au téléphone à contacter ses homologues. Vous le connaissez, il n'est pas du style à paniquer! Ça revient à lui de décider quel est le moment idéal pour passer à l'action.
Il ne faut pas oublier que la situation diffère cette saison. L'organisation du Canadien a dévoilé son jeu au début de sa saison centenaire en soulevant l'objectif de la coupe Stanley. L'époque de penser au futur est révolue et c'est impossible de faire marche arrière. Les dirigeants ne peuvent plus dire aux amateurs : nous allons faire confiance aux jeunes et soyez patients. Bref, le Canadien ne peut plus acheter de temps, le succès doit arriver maintenant.
Ceci étant dit, nous savons que le CH ne rejoindra pas les Bruins de Boston au premier rang de la division Nord-Est et de l'Association Est. La cible s'avère donc d'avoir une emprise sur la quatrième position. Le Tricolore ne peut tout simplement pas se permettre de terminer en septième ou en huitième place dans l'Est. Ce scénario mènerait à un affrontement face aux Bruins ou aux Devils et possiblement une élimination dès la première ronde des séries.
Le hic demeure qu'il y a beaucoup de travail à abattre et que les problèmes actuels ne sont pas faciles à solutionner.
Le rendement de Price complique la situation
Le rendement décevant de Carey Price par les temps qui courent s'impose comme un sujet incontournable. Je n'hésite pas à dire qu'il représente un énorme point d'interrogation. Même s'il parvient à faire face aux journalistes et qu'il semble posséder toutes les réponses, il ne détient pas les réponses qui importent : celles sur la patinoire.
Price a plutôt l'air d'un athlète ébranlé au niveau de la confiance. Il ne joue pas à la hauteur de son talent comme le prouve les 15 buts accordés à ses trois derniers départs.
Mais Price n'est pas seul dans le bateau. Sa défensive traverse aussi une période creuse et Roman Hamrlik s'avère le défenseur qui me déçoit le plus car il s'agit d'un vétéran. Il ne joue pas à un rythme d'un pilier et l'effort n'est pas toujours au rendez-vous ce qui m'inquiète.
Je dois ajouter que Josh Gorges et Francis Bouillon sont moins fiables. Ils présentent des signes de fatigue. Ils se font prendre à contre-pied à un bien mauvais moment de la saison puisque le gros rythme s'en vient. On répète souvent qu'on sépare les hommes des enfants lors de la deuxième moitié de saison. On verra ce qu'ils ont dans le corps, mais ça demeure épeurant de constater qu'ils semblent épuisés.
L'épineux dossier Koivu/Kovalev
Plusieurs amateurs ont constaté que le Canadien n'a pas connu la victoire depuis le retour au jeu de Saku Koivu. Inévitablement, le débat selon lequel Koivu et Alex Kovalev ne peuvent cohabiter refait surface.
Selon moi, le temps est venu pour Koivu de tendre le flambeau à quelqu'un d'autre même si personne ne peut mettre en doute qu'il travaille fort. Je ne crois pas que le Canadien peut continuer à miser sur lui et Plekanec comme les deux premiers centres de l'équipe. C'est dommage, mais ils sont trop petits. Le Canadien ne faisait pas le poids face aux Panthers jeudi et ce fut la même histoire contre Vincent Lecavalier.
Je me demande si le moment est venu de muter Chris Higgins au centre afin de compter sur un joueur plus costaud à cette position.
Pour le moment, on attend et on attend chez le Canadien, mais je crains que ça se termine de la même manière que l'an dernier.
À quand un véritable premier trio?
Je répète que je n'aime pas l'idée de miser sur quatre trios réguliers qui se partagent le travail. La rencontre face aux Panthers fut un bon exemple de cette stratégie alors que tous les trios ont vu beaucoup de glace.
J'aimerais que le premier trio soit utilisé pendant 20 minutes et que le quatrième trio se contente de cinq minutes. Ce serait tout à fait normal et j'ignore pourquoi le Canadien tente d'équilibrer l'utilisation. Je m'explique mal cette approche surtout que Bob Gainey et Carbo jouaient plus souvent que le quatrième trio durant leur carrière. D'ailleurs, Carbo a joué une grande partie de sa carrière contre les meilleurs centres des équipes adverses comme Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Mark Messier.
L'entraîneur du Canadien refuse de changer d'idée à ce sujet, mais j'ai toujours pensé qu'un entraîneur doit modifier son style selon les joueurs dont ils disposent. L'entraîneur est avant tout un homme d'organisation qui est supposé s'adapter à ses joueurs. Par exemple, Michel Therrien emploie Sidney Crosby et Evgeni Malkin dans un système offensif et il ne pourrait pas leur imposer un style défensif.
À Montréal, on prétend que le Canadien représente une équipe talentueuse, mais le premier pointeur de l'équipe (Andrei Markov, 38 points) se retrouve au 55e rang de la LNH. Je me demande bien où est tout ce talent dont on fait mention. Chose certaine, le talent est mal utilisé présentement.
Vigneault doit surveiller ses arrières
Après sept défaites consécutives et une seule victoire en 10 parties, c'est évident que la pression est haute autour de l'entraîneur des Canucks de Vancouver Alain Vigneault. Le principal danger pour Vigneault demeure son directeur général, Mike Gillis, voudra sauver sa peau avant la sienne.
Le DG a le privilège de pouvoir discuter avec le propriétaire ce qui n'est pas toujours le cas pour l'entraîneur. Gillis racontera sans doute qu'il a fait son possible en mettant la main sur Mats Sundin et que les victoires devraient être au rendez-vous puisque Roberto Luongo a effectué son retour au jeu. Naturellement, le blâme pourrait tomber sur l'entraîneur même si ce n'est pas légitime.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Malheureusement, c'est toujours à cela qu'on en revient.
Voilà pourquoi j'estime que Bob Gainey devient donc la personne qui a la situation en main. Le directecteur général du Canadien a un travail à faire et c'est à lui de décider jusqu'ou le Canadien ira. Je suis persuadé que le sort de l'équipe n'est plus entre les mains de Guy Carbonneau.
Toutefois, j'ignore si Bob Gainey passera ses journées au téléphone à contacter ses homologues. Vous le connaissez, il n'est pas du style à paniquer! Ça revient à lui de décider quel est le moment idéal pour passer à l'action.
Il ne faut pas oublier que la situation diffère cette saison. L'organisation du Canadien a dévoilé son jeu au début de sa saison centenaire en soulevant l'objectif de la coupe Stanley. L'époque de penser au futur est révolue et c'est impossible de faire marche arrière. Les dirigeants ne peuvent plus dire aux amateurs : nous allons faire confiance aux jeunes et soyez patients. Bref, le Canadien ne peut plus acheter de temps, le succès doit arriver maintenant.
Ceci étant dit, nous savons que le CH ne rejoindra pas les Bruins de Boston au premier rang de la division Nord-Est et de l'Association Est. La cible s'avère donc d'avoir une emprise sur la quatrième position. Le Tricolore ne peut tout simplement pas se permettre de terminer en septième ou en huitième place dans l'Est. Ce scénario mènerait à un affrontement face aux Bruins ou aux Devils et possiblement une élimination dès la première ronde des séries.
Le hic demeure qu'il y a beaucoup de travail à abattre et que les problèmes actuels ne sont pas faciles à solutionner.
Le rendement de Price complique la situation
Le rendement décevant de Carey Price par les temps qui courent s'impose comme un sujet incontournable. Je n'hésite pas à dire qu'il représente un énorme point d'interrogation. Même s'il parvient à faire face aux journalistes et qu'il semble posséder toutes les réponses, il ne détient pas les réponses qui importent : celles sur la patinoire.
Price a plutôt l'air d'un athlète ébranlé au niveau de la confiance. Il ne joue pas à la hauteur de son talent comme le prouve les 15 buts accordés à ses trois derniers départs.
Mais Price n'est pas seul dans le bateau. Sa défensive traverse aussi une période creuse et Roman Hamrlik s'avère le défenseur qui me déçoit le plus car il s'agit d'un vétéran. Il ne joue pas à un rythme d'un pilier et l'effort n'est pas toujours au rendez-vous ce qui m'inquiète.
Je dois ajouter que Josh Gorges et Francis Bouillon sont moins fiables. Ils présentent des signes de fatigue. Ils se font prendre à contre-pied à un bien mauvais moment de la saison puisque le gros rythme s'en vient. On répète souvent qu'on sépare les hommes des enfants lors de la deuxième moitié de saison. On verra ce qu'ils ont dans le corps, mais ça demeure épeurant de constater qu'ils semblent épuisés.
L'épineux dossier Koivu/Kovalev
Plusieurs amateurs ont constaté que le Canadien n'a pas connu la victoire depuis le retour au jeu de Saku Koivu. Inévitablement, le débat selon lequel Koivu et Alex Kovalev ne peuvent cohabiter refait surface.
Selon moi, le temps est venu pour Koivu de tendre le flambeau à quelqu'un d'autre même si personne ne peut mettre en doute qu'il travaille fort. Je ne crois pas que le Canadien peut continuer à miser sur lui et Plekanec comme les deux premiers centres de l'équipe. C'est dommage, mais ils sont trop petits. Le Canadien ne faisait pas le poids face aux Panthers jeudi et ce fut la même histoire contre Vincent Lecavalier.
Je me demande si le moment est venu de muter Chris Higgins au centre afin de compter sur un joueur plus costaud à cette position.
Pour le moment, on attend et on attend chez le Canadien, mais je crains que ça se termine de la même manière que l'an dernier.
À quand un véritable premier trio?
Je répète que je n'aime pas l'idée de miser sur quatre trios réguliers qui se partagent le travail. La rencontre face aux Panthers fut un bon exemple de cette stratégie alors que tous les trios ont vu beaucoup de glace.
J'aimerais que le premier trio soit utilisé pendant 20 minutes et que le quatrième trio se contente de cinq minutes. Ce serait tout à fait normal et j'ignore pourquoi le Canadien tente d'équilibrer l'utilisation. Je m'explique mal cette approche surtout que Bob Gainey et Carbo jouaient plus souvent que le quatrième trio durant leur carrière. D'ailleurs, Carbo a joué une grande partie de sa carrière contre les meilleurs centres des équipes adverses comme Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Mark Messier.
L'entraîneur du Canadien refuse de changer d'idée à ce sujet, mais j'ai toujours pensé qu'un entraîneur doit modifier son style selon les joueurs dont ils disposent. L'entraîneur est avant tout un homme d'organisation qui est supposé s'adapter à ses joueurs. Par exemple, Michel Therrien emploie Sidney Crosby et Evgeni Malkin dans un système offensif et il ne pourrait pas leur imposer un style défensif.
À Montréal, on prétend que le Canadien représente une équipe talentueuse, mais le premier pointeur de l'équipe (Andrei Markov, 38 points) se retrouve au 55e rang de la LNH. Je me demande bien où est tout ce talent dont on fait mention. Chose certaine, le talent est mal utilisé présentement.
Vigneault doit surveiller ses arrières
Après sept défaites consécutives et une seule victoire en 10 parties, c'est évident que la pression est haute autour de l'entraîneur des Canucks de Vancouver Alain Vigneault. Le principal danger pour Vigneault demeure son directeur général, Mike Gillis, voudra sauver sa peau avant la sienne.
Le DG a le privilège de pouvoir discuter avec le propriétaire ce qui n'est pas toujours le cas pour l'entraîneur. Gillis racontera sans doute qu'il a fait son possible en mettant la main sur Mats Sundin et que les victoires devraient être au rendez-vous puisque Roberto Luongo a effectué son retour au jeu. Naturellement, le blâme pourrait tomber sur l'entraîneur même si ce n'est pas légitime.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
