Nul doute que le joueur qui m'a le plus surpris depuis le début de la saison chez le Canadien est le grand russe Alex Kovalev.

Contrairement aux dernières campagnes, ce ne sont plus ses bonnes performances qu'il est possible de compter sur les doigts d'une seule main, mais bien les mauvaises.

Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre cette saison en raison de ses différents avec l'entraîneur-chef de l'équipe Guy Carbonneau l'an dernier. Il ne faut tomber dans le piège de sous-estimer l'importance du numéro 27, car il est le genre de joueur qui est capable de faire la différence à chaque match.

Lorsque Bob Gainey a embauché Roman Hamrlik, j'ai été le premier à me demander si le Canadien ne lui avait pas trop consenti d'argent. Finalement, il a réussi à me convaincre qu'il vaut son pesant d'or! Hamrlik se débrouille bien à cinq contre cinq, en supériorité numérique et en infériorité numérique.

En compagnie de Patrice Brisebois, il permet à Carbonneau de compter sur une deuxième paire de défenseurs de haut niveau. Hamrlik et Brisebois peuvent affronter n'importe quel premier trio de la LNH. Leur brio permet à Carbonneau de disposer d'une bien plus grande marge de manœuvre. Ces deux joueurs ont rapidement fait oublier Sheldon Souray et Craig Rivet.

Je vais peut être vous surprendre, mais je ne vois pas d'immense déception chez le Tricolore depuis le début de la campagne.

J'étais d'abord plus ou moins satisfait du travail d'Andrei Kostitisyn mais depuis qu'il évolue sur le deuxième trio en compagnie de Kovalev et Tomas Plekanec, il fait très bien. De son côté, ce n'était pas tant d'amasser des points qui était le plus important. C'était plutôt d'être constant soir après soirs. Depuis deux semaines, Kostitsyn est un joueur qui progresse énormément.

Il serait également très facile de pointer du doigt Michael Ryder. Toutefois, je ne suis de ceux qui le font. Ryder travaille très fort durant les entraînements et les matchs. Et comme je ne vois personne qui semble en mesure de prendre sa place à Montréal et même à Hamilton, je continue de penser que Ryder est la solution à son problème.

Il doit poursuivre son travail acharné et je suis convaincu qu'il va retrouver le fond du filet d'un moment à l'autre.

L'importance de la constance

Si le Canadien désire poursuivre sur sa lancée de début de saison, les deux premiers trios devront continuer de produire comme ils le font. Le Canadien doit absolument cesser de se fier sur ses deux gardiens.

Le hockey demeure un sport d'équipe. C'est extrêmement cliché, mais c'est la réalité. Si le CH tombe dans le même piège que l'an dernier - dépendre uniquement de ses gardiens -, il est évident que Montréal ne sera pas des séries.

Le Canadien doit également s'assurer d'amasser un point par match. En regardant le classement de l'Association de l'Est plus attentivement, il est facile de se rendre qu'une mauvaise semaine peut faire régresser n'importe quelle équipe.

Imaginez, les Thrashers d'Atlanta, avant les parties de mercredi, ne sont qu'à cinq points du Canadien! Cela prouve à quel point le CH se doit d'être constant.

Mais ce sera réellement en deuxième moitié de saison que tout le monde sera en mesure d'évaluer la vraie valeur de cette équipe-là.

Carbonneau : un entraîneur encore meilleur

Carbonneau continue de m'impressionner derrière le banc du Canadien. Il est moins patient que l'an dernier, mais il ne cède pas à la panique. Il est honnête avec ses joueurs et ceux qui performent sont récompensés.

Plusieurs observateurs soulignent, et avec raison, le travail de Ted Nolan avec les Islanders de New York. Il faudrait cependant donner aussi un peu de crédit à Carbonneau qui ne mise pas sur une formation qui compte plusieurs vedettes.

J'apprécie également la stratégie adoptée avec ses deux gardiens, même si je crois que l'alternance va finir par faire son temps. Il devra un jour ou l'autre choisir.

Je crois toutefois que Cristobal Huet va avoir une petite longueur d'avance jusqu'à ce que la première moitié de saison se termine, car il compte beaucoup plus d'expérience. Après, celui qui va se distinguer le plus va jouer davantage. C'est évident!

*Propos recueillis par RDS.ca