Les festivités autour du 70e anniversaire du hockey soviétique se poursuivent en Russie. Ce mercredi, ce fut au tour du mythique Club de l’Armée rouge (CSKA) de fêter ses 70 ans. Fondé en 1946 sous le nom de CDKA, l’ancien quartier général de l’équipe nationale d’Union soviétique a remporté 32 des 45 championnats de l’histoire de l’URSS.

Cette saison, l’Armée rouge occupe le deuxième rang de l'Association de l’Ouest et aussi du classement général de la KHL. Le club n’est toutefois pas aussi fort qu’il devrait l’être. Il doit se débrouiller sans deux joueurs de sa première ligne, le Français Stéphane Da Costa et le Slovène Jan Mursak. Son adversaire du jour, le Dinamo de Moscou, aurait pu profiter du moment pour gâcher l’anniversaire de son vieux rival. Cela ne s’est toutefois pas passé ainsi.

Après avoir pris les devants par la marque de 3 à 2, le Dinamo a perdu pied en troisième période. Les visiteurs ont laissé le jeune Andrei Svetlakov marquer deux buts en une minute, déclenchant l’euphorie chez les partisans du plus célèbre club soviétique. Le Dinamo ne s’en remettra pas. Le CSKA l’a achevé avec un cinquième but pour l’emporter par la marque de 5 à 3.

Appelé Armée rouge par les Nord-Américains, le CSKA de Moscou est en fait le Club du quartier général de l’armée. Il n’a donc pas le monopole de l’héritage de l’ancienne armée soviétique. Sur tout le territoire de l’ancienne URSS, on trouve des clubs de l’ancienne armée rouge. Ils se nomment SKA. Le plus célèbre est celui où l’on trouve Ilya Kovalchuk et Pavel Datsyuk, l’ancien SKA de Leningrad aujourd’hui appelé SKA de Saint-Pétersbourg.

Ce dernier est, à l’heure actuelle, la grande puissance de la KHL. En 42 joutes, l’Armée rouge pétersbourgeoise a remporté 35 victoires. Le club de Kovalchuk n’est toutefois pas sans faute. Mardi dernier, le SKA s’est incliné en tirs de barrage devant l’AK Bars à Kazan par la marque de 4 à 3. Le principal coupable est le jeune défenseur Artyom Zub. Ce dernier a provoqué un des pires revirements de la saison pour donner une occasion en or à Jiri Sekac. L’ancien du Club de hockey canadien n’a pas raté sa chance de niveler la marque.

Les dénouements dramatiques n’ont pas manqué cette semaine dans la KHL. Le Spartak est passé très proche d’arracher une des victoires les plus improbables de la saison. Lundi passé, le club moscovite a été déclassé durant les deux premières périodes de son match contre le Slovan à Bratislava. Avec 4 buts d’avance après 40 minutes de jeu, le Slovan s’est rapidement senti très au-dessus de ses affaires. Le Spartak lui en fera payer le prix.

Les Moscovites se sont réveillés en troisième période. Alexander Vasilyev, Yaroslav Dyblenko, Ryan Stoaet Artyom Voronin ont rempli le filet du Slovan pour donner des sueurs froides aux 10 000 partisans présents lors de ce match. Le Slovan et le Spartak ont donc dû régler les comptes en tirs de barrage. Heureusement pour les Slovaques, leurs favoris ont entamé cette séance d’échappées comme ils ont joué leurs deux premiers engagements. Grâce à ses deux buts sans riposte, l’ancien club des frères Stastny a arraché 2 points au classement général.

En Finlande, le Jokerit a tenté cette semaine de faire oublier son désastreux voyage en Sibérie, une tâche loin d’être insurmontable puisque son adversaire croupit dans les bas-fonds du classement de l'Association de l’Ouest. Deux matchs en deux soirs contre le Dinamo de Riga, cela aurait dû être du gâteau pour le club finlandais.

Malheureusement pour le Jokerit, les Lettons avaient aussi un désastreux voyage en Sibérie à se faire pardonner et ils ne se sont pas laissés plumer. Le club de Helsinki a certes répondu à l’appel lors du premier match, lundi passé, en vainquant le Dinamo par la marque de 3 à 0. Les choses se sont toutefois gâtées le lendemain. Les Finlandais n’ont jamais été capables de prendre les devants lors de la deuxième joute. Après avoir nivelé la marque deux fois, ils ont laissé l’Américain Tim Sestito marquer avec 29 secondes à jouer en prolongation.

Le Barys d’Astana est méconnaissable

Les joueurs du Barys ont joué comme des enragés durant cette dernière semaine de 2016. Ils ont vaincu deux des meilleures équipes de la ligue à Astana. Le jour de Noël, Nigel Dawes a offert un tour du chapeau aux Kazakhs et du même coup une victoire contre le Metallurg de Magnitogorsk. Les champions en titre ont vendu chèrement leur peau, mais le club kazakh l’a tout de même emporté par la marque de 5 à 3.

Mercredi soir, c’est le puissant Avangard d’Omsk que le Barys a vaincu par la marque de 3 à 1. Grâce à ces 6 points, le club kazakh se retrouve maintenant au sixième rang de l'Association l’Est. Un des ingrédients de son succès est sans contredit Martin St-Pierre. Le Franco-Ontarien a récolté deux aides lors du match de dimanche et il est aussi l’auteur du but gagnant lors du match contre l’Avangard d’Omsk. Comme on l’entend à la fin de cette vidéo, les partisans le connaissent bien, mais l’annonceur devra revoir sa phonétique. Nous ne sommes tout de même pas au hockey féminin!

Les Kazakhs ont de meilleures raisons de célébrer que les Chinois. Lors de ses derniers matchs à domicile, Kunlun Red Stars n’a marqué qu’un seul but. Samedi dernier, le club chinois s’est incliné en tirs de barrage devant l’Amour de Khabarovsk par la marque de 1 à 0. Ce spectacle peu enlevant n’aidera certainement pas à vendre le hockey en Chine. Les assistances le prouvent d’elles-mêmes. Après avoir accueilli un spectaculaire 8 000 spectateurs à la veille de Noël, le club de Pékin n’a vendu que 2 500 billets pour l’affrontement contre l’Admiral de Vladivostok.

Les Chinois ont bien fait de rester chez eux en ce triste jeudi de décembre. Leur club s’est incliné par la marque de 4 à 1 contre leurs voisins de la côte du Pacifique. Après avoir pris les devants rapidement dans le match, la fierté de Pékin s’est enfargée dans ses propres lacets et elle a accordé 4 buts sans réplique. Cette pièce de jeu du Slovène Robert Sabolic est à l’image du jeu désastreux des Chinois lors de cette joute.

Les Chinois devront se réveiller, car leur place dans les séries éliminatoires est loin d’être gagnée. Grâce à cette victoire, l’Admiral de Vladivostok a 64 points. Même s’il demeure toujours au huitième rang de l'Association de l’Est, il se retrouve à égalité avec le Kunlun Redstar. Au neuvième et au dixième rang, le Sibir de Novossibirsk et le Neftekhimik de Nijnekamsk ont faim. Ils ont d’ailleurs renoué avec la victoire dernièrement. Il serait très imprudent de sous-estimer un possible retour de la part dans la zone payante.

Hier, le Sibir a vaincu le pauvre Metallurg de Novokouznetsk par la marque de 1 à 0. La veille, le Neftekhimik a quant à lui vaincu le misérable Severstal de Tcherepovets au compte de 4 à 3. Ces clubs demeurent toutefois des proies faciles. Le Sibir et Neftekhimik devront toutefois apprendre à vaincre les grandes puissances. Nous en sommes loin du compte pour l’instant. Dimanche passé, le Neftekhimik a fait cadeau de plusieurs avantages numériques au SKA de Saint-Pétersbourg et Slava Voynov a été un des enfants gâtés lors de cette victoire de 4 à 0 de l’ancien SKA de Leningrad.

En ce 29 décembre, la KHL prend congé pour quelques jours. Il ne se jouera pas de matchs de la ligue avant le 3 janvier prochain. Seuls le Dinamo de Minsk et l’Avtomobilist d’Ekaterinbourg seront, d’ici là, sur la glace, mais ce sera dans le cadre de la Coupe Sprengler. Il nous faudra donc attendre encore quelques jours avant de savoir ce que l’année 2017 nous réserve dans la KHL. Est-ce que l’Armée rouge y demeura la plus forte? Seuls Dieu et Lénine le savent!