L'attitude de Carey Price me déplaît
Hockey jeudi, 28 janv. 2010. 19:52 vendredi, 13 déc. 2024. 14:02
Le Canadien fait penser à une équipe qui se sort la tête du trou mais qui trouve le moyen d'y retourner immédiatement. La performance en Floride a été navrante et pathétique. Cette équipe est composée de joueurs mous et sans caractère. L'attitude de Carey Price me déplaît beaucoup également.
Je ne sais pas si les gars ont pris les choses à la légère en Floride, ce qui serait complètement ridicule parce que les deux adversaires avaient des fiches semblables au Tricolore. Ce qui me renverse, c'est le manque d'émotion après l'excellent match au niveau technique au New Jersey, vendredi dernier.
L'entraîneur se doit de prendre la meilleure décision pour l'équipe et visiblement son idée du congé en Floride n'était pas sa meilleure décision parce que les joueurs ne l'ont pas remercié avec une brillante performance sur la glace face aux Panthers. Quand j'étais entraîneur, les joueurs trouvaient presque toujours le moyen de jouer un match solide après une journée de congé en Californie.
J'espère de tout coeur que Jacques Martin démontre plus d'émotion dans le vestiaire que devant les médias. D'ailleurs, je m'attendais à assister à une démonstration de joie de l'entraîneur après les victoires au New Jersey et à New York. On reprochait à Bob Gainey de manquer d'émotion l'an dernier. On fait le même reproche à Martin cette saison
Mais il n'y a pas de leadership dans le vestiaire chez le Canadien. On raconte que suite à l'altercation entre Andrei Markov et Carey Price il y a quelques jours, l'équipe se serait divisée en deux : des pros Price et des pros Markov. On ne reproche pas une déclaration provenant d'un joueur de caractère mais si un joueur mou se lève pour parler fort, il risque de se faire regarder de travers par les vétérans. Quand Guy Lafleur ou Patrick Roy faisaient des déclarations, personne n'allait leur reprocher quoi que ce soit. Personne n'allait les affronter. On écoutait. Mais c'est évident qu'il n'y a pas de Guy Lafleur chez le Canadien.
On disait l'an passé qu'il n'y avait pas de leadership avec des joueurs comme Koivu et Kovalev. Étrange, on sort le même refrain cette année après l'ajout d'une douzaine de nouveaux joueurs et je pense que le problème commence à être gros. Comme au cinéma, on change les acteurs mais c'est toujours la même comédie. Il va falloir regarder en haut maintenant.
L'incident Markov/Price
À l'entraînement jeudi, on a vu Price faire l'accolade à Markov et jeter un oeil du côté des journalistes comme pour les narguer.
Si Price est immature, qu'il se prenne en main ou que quelqu'un l'aide à le faire. Son entourage doit savoir qu'il est immature et doit l'aider. Son agent, il n'est pas là seulement pour encaisser sa commission. Il doit aussi être là pour le remettre sur la bonne voie. Ça m'enrage et son attitude me déplaît beaucoup.
J'ai déjà vu deux coéquipiers ne plus jamais s'adresser la parole après une altercation et ça ne me dérangeait pas tant que l'équipe gagnait. On a de la difficulté à garder l'harmonie dans une famille de trois enfants alors imaginer dans un club de hockey. C'est normal mais qu'ils viennent ridiculiser la presse, je suis très déçu. Le geste de Price ne me surprend pas du tout.
L'an dernier, Mike Komisarek avait imité le cri d'une vache avant l'entrée des journalistes dans le vestiaire comme pour dire "laissez entrer le troupeau." Les joueurs n'ont pas de respect pour les journalistes. Je le sais parce que je l'ai vécu quand j'étais entraîneur. Les joueurs se disent, ça va durer 15 minutes et ce sera fini après. C'est pour cette raison que je n'allais pas rencontrer les joueurs quand j'étais analyste.
Il va falloir que quelqu'un dirige dans cette équipe. L'attitude de Price doit changer. Il n'est pas normal qu'il quitte la période de réchauffement rapidement. En plus, il n'a pas une bonne éthique de travail. Je suis un fan de Price mais je commence à perdre confiance. Jacques Martin doit être clair avec lui et lui dire comment les choses vont fonctionner à partir de maintenant.
Martin Brodeur et Patrick Roy sont devenus de grands gardiens en travaillant. C'est ainsi qu'ils ont gagné le respect de leurs coéquipiers. Le talent n'est pas un gage de réussite. Il faut plus. Jim Craig, l'ancien gardien étoile de l'équipe américaine qui a gagné la médaille d'or en 1980 aux Jeux olympiques de Lake Placid, est devenu une vedette très rapidement et du jour au lendemain, il est disparu de la carte. La même chose pourrait arriver à Price.
Je n'étais pas d'accord pour échanger Price mais à un moment donné, il va falloir que Bob Gainey prenne une décision. Qui sait, le jeune homme de 21 ans sera peut-être échangé un jour et lui aussi pourrait disparaître de la carte. Qu'il ne vienne pas dire que Roy et Brodeur sont ses idoles parce qu'on cherche toujours à imiter nos idoles, ce qu'il est loin de faire au niveau du travail.
Pour le bien de l'équipe, il faut cesser le système d'alternance et miser sur un gardien. Si la direction avait volontairement voulu mêler les deux gardiens, elle n'aurait pas été capable de le faire et n'aurait pu faire pire tellement on a joué dans la tête des gardiens cette saison.
*propos recueillis par Robert Latendresse
Je ne sais pas si les gars ont pris les choses à la légère en Floride, ce qui serait complètement ridicule parce que les deux adversaires avaient des fiches semblables au Tricolore. Ce qui me renverse, c'est le manque d'émotion après l'excellent match au niveau technique au New Jersey, vendredi dernier.
L'entraîneur se doit de prendre la meilleure décision pour l'équipe et visiblement son idée du congé en Floride n'était pas sa meilleure décision parce que les joueurs ne l'ont pas remercié avec une brillante performance sur la glace face aux Panthers. Quand j'étais entraîneur, les joueurs trouvaient presque toujours le moyen de jouer un match solide après une journée de congé en Californie.
J'espère de tout coeur que Jacques Martin démontre plus d'émotion dans le vestiaire que devant les médias. D'ailleurs, je m'attendais à assister à une démonstration de joie de l'entraîneur après les victoires au New Jersey et à New York. On reprochait à Bob Gainey de manquer d'émotion l'an dernier. On fait le même reproche à Martin cette saison
Mais il n'y a pas de leadership dans le vestiaire chez le Canadien. On raconte que suite à l'altercation entre Andrei Markov et Carey Price il y a quelques jours, l'équipe se serait divisée en deux : des pros Price et des pros Markov. On ne reproche pas une déclaration provenant d'un joueur de caractère mais si un joueur mou se lève pour parler fort, il risque de se faire regarder de travers par les vétérans. Quand Guy Lafleur ou Patrick Roy faisaient des déclarations, personne n'allait leur reprocher quoi que ce soit. Personne n'allait les affronter. On écoutait. Mais c'est évident qu'il n'y a pas de Guy Lafleur chez le Canadien.
On disait l'an passé qu'il n'y avait pas de leadership avec des joueurs comme Koivu et Kovalev. Étrange, on sort le même refrain cette année après l'ajout d'une douzaine de nouveaux joueurs et je pense que le problème commence à être gros. Comme au cinéma, on change les acteurs mais c'est toujours la même comédie. Il va falloir regarder en haut maintenant.
L'incident Markov/Price
À l'entraînement jeudi, on a vu Price faire l'accolade à Markov et jeter un oeil du côté des journalistes comme pour les narguer.
Si Price est immature, qu'il se prenne en main ou que quelqu'un l'aide à le faire. Son entourage doit savoir qu'il est immature et doit l'aider. Son agent, il n'est pas là seulement pour encaisser sa commission. Il doit aussi être là pour le remettre sur la bonne voie. Ça m'enrage et son attitude me déplaît beaucoup.
J'ai déjà vu deux coéquipiers ne plus jamais s'adresser la parole après une altercation et ça ne me dérangeait pas tant que l'équipe gagnait. On a de la difficulté à garder l'harmonie dans une famille de trois enfants alors imaginer dans un club de hockey. C'est normal mais qu'ils viennent ridiculiser la presse, je suis très déçu. Le geste de Price ne me surprend pas du tout.
L'an dernier, Mike Komisarek avait imité le cri d'une vache avant l'entrée des journalistes dans le vestiaire comme pour dire "laissez entrer le troupeau." Les joueurs n'ont pas de respect pour les journalistes. Je le sais parce que je l'ai vécu quand j'étais entraîneur. Les joueurs se disent, ça va durer 15 minutes et ce sera fini après. C'est pour cette raison que je n'allais pas rencontrer les joueurs quand j'étais analyste.
Il va falloir que quelqu'un dirige dans cette équipe. L'attitude de Price doit changer. Il n'est pas normal qu'il quitte la période de réchauffement rapidement. En plus, il n'a pas une bonne éthique de travail. Je suis un fan de Price mais je commence à perdre confiance. Jacques Martin doit être clair avec lui et lui dire comment les choses vont fonctionner à partir de maintenant.
Martin Brodeur et Patrick Roy sont devenus de grands gardiens en travaillant. C'est ainsi qu'ils ont gagné le respect de leurs coéquipiers. Le talent n'est pas un gage de réussite. Il faut plus. Jim Craig, l'ancien gardien étoile de l'équipe américaine qui a gagné la médaille d'or en 1980 aux Jeux olympiques de Lake Placid, est devenu une vedette très rapidement et du jour au lendemain, il est disparu de la carte. La même chose pourrait arriver à Price.
Je n'étais pas d'accord pour échanger Price mais à un moment donné, il va falloir que Bob Gainey prenne une décision. Qui sait, le jeune homme de 21 ans sera peut-être échangé un jour et lui aussi pourrait disparaître de la carte. Qu'il ne vienne pas dire que Roy et Brodeur sont ses idoles parce qu'on cherche toujours à imiter nos idoles, ce qu'il est loin de faire au niveau du travail.
Pour le bien de l'équipe, il faut cesser le système d'alternance et miser sur un gardien. Si la direction avait volontairement voulu mêler les deux gardiens, elle n'aurait pas été capable de le faire et n'aurait pu faire pire tellement on a joué dans la tête des gardiens cette saison.
*propos recueillis par Robert Latendresse