Si jamais Gary Bettman annule la saison, mercredi, comme semblent vouloir le confirmer les rumeurs émanant de son large bureau sur l'Ile de Manhattan, le commissaire de la Ligue nationale aura été égal à lui-même jusqu'à la toute fin. Tout au cours de son mandat, il n'aura jamais réussi à créer une ligue forte, puissante, une ligue capable de grandir dans un milieu de travail basé sur le partenariat.

Mardi, en principe, il confirmera, par son entêtement, que son mandat à la tête du hockey professionnel est un magistral constat d'échec. Même Lou Lamoriello, le plus influent personnage de la ligue, sans pointer Bettman du doigt, reconnaît qu'il est impensable qu'aucune entente n'ait été conclue après que les joueurs eurent reconnu les problèmes financiers de la ligue en offrant une réduction de 24% des salaires.

Plutôt que bâtir un solide partenariat autour des compromis de l'Association des joueurs, il a tout basculé par-dessus bord. Il a voulu pousser son pouvoir encore plus loin sans s'inquiéter un seul moment qu'il mettait en péril un aussi beau sport.

Bob Goodenow, de son côté, aura fait des compromis, tout le monde le reconnaît, mais cela ne vient pas masquer les terribles conséquences de son insatiable désir d'écraser Bettman par le biais des négociations.

Du même coup, tout en ébranlant, comme l'a fait Bettman, les structures du hockey, Goodenow ruinera la carrière de plusieurs joueurs et laissera l'Association des joueurs dans un état lamentable.

Il est à espérer, pour les meilleurs intérêts du hockey, enfin pour ce qu'il reste de la Ligue nationale, que Bettman et Goodenow en seront, cette semaine, à leur dernière assignation.