LAVAL – Lorsque plus de vingt anciens joueurs du Canadien sont réunis dans le cadre d’un événement caritatif, ils ont une tonne d’histoires à se raconter. Lundi, pour la première édition du tournoi de golf Invitation Serge Savard, c’était l’occasion idéale pour se remémorer de bons souvenirs au sujet de Guy Carbonneau qui sera intronisé au Temple de la renommée du hockey cet automne.

 

Carbonneau n’était pas présent à cette levée de fonds pour le programme de bourses des étudiants-athlètes de l’Université de Sherbrooke, mais il a été au cœur de plusieurs conversations.

 

Les Savard, Larry Robinson, Jacques Lemaire, Bob Gainey, Patrice Brisebois étaient heureux de vanter les exploits de l’ancien numéro 21 devant les journalistes et ils ont probablement ensuite déterré quelques histoires privées loin des médias.

 

Lemaire, qui l’a dirigé tôt dans sa carrière avec le Canadien, a reconnu qu’il avait sûrement contribué à la transformation de joueur offensif à défensif de Carbonneau du junior à la LNH.

 

« C’est probablement la façon dont j’enseignais qui l’a amené là. Quand il était avec nous, comme entraîneur, j’ai toujours cherché un joueur qui pouvait affronter n’importe qui. Quand j’ai vu comment Guy pensait le hockey et comment il jouait, je me disais que c’était le gars idéal pour ce que je souhaitais. Oui, ça diminue sa production, mais il est devenu un joueur complet et souvent ces joueurs finissent par accumuler un bon nombre de points », a commenté Lemaire qui célébrera son 74e anniversaire le 7 septembre.

 

Ayant été un précurseur pour les systèmes défensifs en tant qu’entraîneur, Lemaire ne pouvait qu’approuver l’élection de Carbonneau dans ce cercle prestigieux.

 

« C’est évident. Dans ma tête, je le vois encore tuer des punitions, bloquer tous les lancers. C’est un talent, ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Quand t’as un talent comme le sien, tu contribues avec beaucoup plus que seulement des buts », a enchaîné Lemaire.

 

Bob Gainey a été une inspiration défensive et un exemple de courage pour Carbonneau.

 

« J’étais plus expérimenté quand il est arrivé donc j’ai fait un peu de mentorat, mais il était du style à apprendre très vite », a précisé Gainey sur celui qui a disputé sa première saison complète avec le CH en 1982-1983.

 

« Non seulement, j’ai joué avec lui pendant quelques saisons, mais je l’ai regardé ensuite avec les Stars (dans l’état-major). Chaque équipe pour laquelle il jouait devenait meilleure. Il était très fort dans sa spécialité. C’est tout un compétiteur et je suis content que sa contribution soit reconnue », a rappelé Gainey.

 

Quand ce dernier a quitté, c’est là que Carbonneau a entamé (avec Chris Chelios) son ère de capitaine. À ce moment, il n’avait plus besoin de le conseiller.

 

« Non, il était assez aguerri quand j’ai quitté. Il aime les responsabilités et la pression. »

 

Au moment de l’arrivée de Patrice Brisebois avec le Tricolore, Carbonneau avait acquis une solide réputation aux quatre coins de la LNH.

 

« Il a été mon premier co-chambreur à 19 ans quand j’ai été rappelé. Il était le capitaine donc c’est certain que c’est impressionnant. Il a été un athlète extraordinaire, un fier compétiteur. J’aimais mieux voir un joueur moins parler et agir sur la patinoire. Carbo, il avait toutes ces qualités. On sait comment il était prêt à se sacrifier et il a été un exemple à suivre pour moi », a souligné Brisebois.

 

Le défenseur trouve même que son ancien capitaine a dû patienter trop longtemps.  

 

« Il a tellement eu une belle carrière, je pense que c’était la moindre des choses qu’il soit intronisé. Je trouve que le tout a pris un peu de temps, mais c’est mieux tard que jamais », a-t-il fini par se dire.

 

À ce sujet, Savard y est allé d’un éclairage pertinent.

 

« N’oubliez pas que pour être admis, ça prend 16 votes sur 20 donc ce n’est pas une tâche facile. Souvent, un joueur a besoin de quatre ou cinq tentatives », a noté Savard bien conscient que les résultats sont publics au baseball.

 

Cet avant-goût de témoignages élogieux se poursuivra en novembre lors de la grande soirée.