Il n'y a pas des tonnes de stratégies pour se préparer à une fusillade. Cette confrontation très appréciée par les spectateurs est une véritable guerre de nerfs entre le gardien de but et les joueurs.

La fusillade peut être déterminante dans une compétition comme les Jeux Olympiques. Nous l'avons vu à Lillehammer en 1994 quand Peter Forsberg a procuré la médaille d'or à la Suède avec un but marqué en fusillade contre le Canada. Les autorités Suédoises ont immortalisé cette victoire avec un timbre commémoratif illustrant le but de Forsberg. A Nagano, la défaite du Canada contre la République tchèque dans de telles circonstances fait encore jaser.

En Europe, la fusillade est utilisée dans plusieurs tournois tout au long de la saison. Les équipes pratiquent régulièrement cet aspect du jeu à la fin des entraînements. C'est d'ailleurs lors des séances d'entraînement qu'il est possible de détecter les joueurs susceptibles d'avoir du succès dans une telle situation de pression.

Les équipes européennes vont surement insister sur cette facette du jeu dans leur préparation pour les Olympiques. Avec les moyens technologiques d'aujourd'hui, on peut facilement étudier chaque gardien en visionnant des montages vidéo. Ça peut être fort utile pour les joueurs avant un affrontement de revoir le style d'un gardien.

Qui flanche en premier

Pour être efficace, le joueur doit absolument prendre de la vitesse dès le départ avant d'éxécuter ses feintes pour forcer le gardien à poser le premier geste.
Il doit garder le plus longtemps possible ses patins au ras de la glace pour ne pas donner d'indice à l'homme masqué.

En contre partie, le gardien va essayer de rester concentré pour ne pas poser le premier geste.
Il doit surveiller attentivement les patins du joueur et ne pas se laisser impressionner par ses feintes avec le corps ou son bâton. S'il lève un patin, à gauche il va tirer à gauche et vice-versa. En fait, le but de la fusillade est assez simple, forcer l'adversaire à se commettre le premier.

Un joueur comme Mario Lemieux est avantagé à cause de sa longue portée. Il utilise un bâton tellement long. Pour le gardien de but, c'est très difficile de deviner ce qu'il va faire. Sa manière de ramener la rondelle près de son corps. C'est très déroutant pour les hommes masqués.

La plupart des joueurs évoluent avec des bâtons très courts. Pour les gardiens de but, c'est un peu plus facile d'anticiper la stratégie du joueur.

Les équipes russes ne font les choses comme les autres. Ils changent souvent de gardien but surtout lorsqu'ils tirent de l'arrière dans une fusillade. Imaginez, le pauvre gardien qui doit s'amener à froid devant le filet de son équipe.

La stratégie peut fonctionner à certaines occasions, notamment si vous utilisez un gaucher comme gardien de but de relève, évidemment si votre premier cerbère était un droitier. Dans ces circonstances bien précises, les joueurs peuvent être déroutés par la stratégie.

Pile ou face

Lors de la demi-finale de la Coupe continenentale, en novembre dernier, nous avons gagné un match en fusillade contre Lugano. Notre jeune gardien de but avait été battu sur les deux premiers tirs. Il était très nerveux. On lui a rappelé l'importance de surveiller les patins des joueurs. Un conseil qu'il a surement mis en pratique puisqu'il a stoppé les trois joueurs suivants. Notre équipe avait remporté la victoire.

Gagner un match en fusillade procure toute une sensation. Nos partisans étaient fous de joie lorsque nous ont gagné contre Lugano, d'autant plus que la rivalité est très intense entre les deux clubs. Cependant, les entraîneurs ne sont pas de bons juges pour évaluer la pertinence de la fusillade. Les partisans adorent ça mais c'est comme jouer à pile ou face.

C'est très différent d'une prolongation. Au moins, lors d'une période supplémentaire, vous avez un jeu d'équipe. La plupart des joueurs sont impliqués dans le jeu contrairement à la fusillade où on fait un appel à cinq joueurs.