La 94e présentation de la coupe Memorial se déroule dans l'accueillante ville de Shawinigan depuis une semaine, mais on a parfois l'impression de se retrouver en plein « far west » en observant le jeu ponctué de coups salauds.

Pour seulement la troisième fois de l'histoire ce tournoi, les trois meilleures équipes de chacune des ligues canadiennes sont présentes. Ce contexte crée inévitablement une grande rivalité et elle se traduit par une forte intensité sur la patinoire.

De l'avis de plusieurs observateurs, l'arbitrage a été trop permissif depuis le début des matchs, ce qui aurait contribué à la hausse de tension au Centre Bionest.

«Les choses se déroulent rapidement durant les matchs et certaines décisions sont plus difficiles à prendre pour les arbitres. Mais dans l'ensemble, je suis satisfait de leur travail», a déclaré Marcel Patenaude, vice-président exécutif de la LHJMQ en entrevue au RDS.ca.

Gerard Gallant, l'entraîneur des Sea Dogs de Saint John, avoue même que certains auraient mené à des sanctions plus importantes en saison régulière.

«Durant la saison régulière, c'est possible que certains de ces gestes auraient mené à des suspensions. La ligne est mince pour trancher et je crois que les dirigeants veulent laisser les équipes jouer», a-t-il confié.

«Il faut comprendre que c'est un tournoi de la Ligue canadienne de hockey et nous sommes trois personnes sur le comité de discipline. C'est un tournoi d'envergure et on doit aussi prendre en considération que c'est un événement à court terme. Heureusement, il n'y a eu aucune blessure ou de punition d'inconduite donc c'est plus difficile d'imposer des suspensions dans ces conditions», a précisé M. Patenaude.

Ce constat était encore plus frappant mercredi entre les Sea Dogs et les Cataractes. Éric Veilleux, le pilote des Cataractes, fait toutefois confiance aux dirigeants présents à Shawinigan.

«Des responsables des trois ligues juniors sont présents au tournoi et je crois même que la LNH a envoyé des employés pour aider sur les décisions alors je leur laisse ce dossier», a déclaré le protégé de Bob Hartley.

Si le niveau de robustesse a atteint un autre niveau mercredi, l'attaquant Maximilien Le Sieur a présenté un argument intéressant pour expliquer l'imposition d'amendes par rapport à des suspensions.

«Il aurait fallu qu'on impose des suspensions dans les matchs précédents pour pouvoir en imposer dans celui de mercredi. Sinon, ça n'aurait pas été logique. Si on comparait ce qui s'est passé aux événements de la saison régulière, peut-être que certains gestes seraient à revoir», a soutenu Le Sieur.

Interrogés à ce sujet, les joueurs des Oil Kings n'étaient pas incommodés par l'arbitrage plus permissif.

«Je pense que les arbitres font leur possible, ce n'est pas un sport parfait», a notamment indiqué Griffin Reinhart.

Est-ce que le but aurait dû être accordé?

En plus des critiques envers l'aspect discipline, l'arbitre Nicolas Dutil a décidé de ne pas accorder un but aux Sea Dogs de Saint John tôt en deuxième période mercredi soir.

Une reprise de la télévision montrait cependant la rondelle ayant traversé la ligne rouge avant le son du sifflet. Danick Gauthier avait poussé le disque sur un retour de Jonathan Huberdeau.

Dutil a préféré ne pas renverser sa décision même si le juge vidéo croyait que le but était bon.

«C'est une situation difficile à évaluer. Dans un tel cas, l'arbitre doit déterminer s'il a sifflé avant que la rondelle ne pénètre dans le filet. Il a évalué que c'était le cas, mais ce n'est pas évident dans le feu de l'action», a justifié M. Patenaude à RDS.