NEW YORK, États-Unis - La Ligue nationale de hockey veut tout voir par écrit.

Alors que la frustration augmente et que le lock-out perdure, la LNH et l'Association des joueurs (AJLNH) se sont rencontrées, lundi soir, et la ligue a demandé au syndicat de lui soumettre toutes ses demandes en vue de la prochaine convention collective dans une offre formelle et complète.

«Nous soutenons avoir présenté quelques propositions détaillées sans rien recevoir de leur côté, a déclaré le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly. Nous aimerions savoir où les joueurs se situent sur chacun des points abordés. Nous leur avons demandé de déposer une offre complète afin que nous puissions l'étudier.»

Les deux parties n'ont pas été en mesure de s'entendre sur les changements proposés aux droits contractuels des joueurs et sur la façon de partager les revenus. Elles devront aussi établir la prime de réparation («make whole») de ce lock-out. Bien que les deux clans eurent échangé verbalement sur le sujet au cours des dernières semaines, la ligue soutient ne pas savoir exactement ce que les joueurs désirent.

Donald Fehr, le directeur exécutif de l'AJLNH, a indiqué qu'il allait prendre en considération les demandes de la ligue et reprendre contact avec la partie patronale mardi matin. Il croit qu'il y a «de bonnes chances» pour que les deux parties retournent à la table de négociations pour une deuxième journée d'affilée.

Reste maintenant à voir si le syndicat est prêt à déposer une offre.

«Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre, a ajouté Daly. Nous l'avons demandé et nous espérons vraiment qu'ils vont considérer cette demande. Je crois que c'est un sujet sur lequel ils discutent entre eux.»

Les deux parties peinent à faire progresser les négociations. Fehr et le commissaire, Gary Bettman, ont évoqué la possibilité de suspendre les négociations pendant quelques temps la semaine dernière, mais Fehr croit qu'il est mieux pour les deux clans de poursuivre les rencontres.

Après avoir initié les discussions de lundi, le syndicat n'a pas présenté de nouvelle offre. À la place, Fehr souhaitait discuter du noeud économique du problème et des contrats des joueurs avec la LNH.

«J'imagine qu'on aurait pu faire une pause de deux semaines, a-t-il noté. Mais c'est difficile pour moi de comprendre comment on peut en arriver à une entente si on ne se parle pas, alors on se parle. Parfois, ça ne mène nulle part — peut-être que souvent, ça ne mène nulle part —, mais si vous ne vous parlez pas, c'est certain à 100 pour cent que ça ne mène nulle part.»

Les deux parties se sont rencontrées pour la première fois depuis le 11 novembre, lorsque les négociations ont été rompues après la cinquième séance formelle en six jours.

Avec ce conflit qui s'éternise, plusieurs joueurs ont continué de s'en prendre publiquement aux dirigeants de la LNH. Dans une entrevue accordée à la station TSN Radio 1050 lundi, l'attaquant des Panthers de la Floride Kris Versteeg n'est pas passé par quatre chemins pour suggérer que Bettman et Daly soient congédiés.

«Vous devez trouver les cancers et les éradiquer. Je crois que Bill Daly et Gray Bettman ont volé le sport pendant assez longtemps.»

Vendredi, le défenseur des Red Wings de Detroit Ian White a traité Bettman d'idiot.

Daly croit que ce genre de sentiments sont naturels à ce stade-ci des négociations.

«Je ne crois pas que ni Gary, ni moi, prenne ces commentaires de façon personnelle, a-t-il dit. Nous comprenons qu'il y ait beaucoup de frustration. Je suis aussi frustré qu'on ne joue pas au hockey. Je crois que c'est naturel.»

Les joueurs ont été privés d'un troisième chèque de paie depuis le début du conflit qui a entraîné l'annulation de tous les matchs de la saison régulière jusqu'au 30 novembre, en plus de la Classique hivernale, prévue le 1er janvier au Michigan, entre les Red Wings de Detroit et les Maple Leafs de Toronto. On prévoit que d'autres matchs devraient être annulés cette semaine.