Il est extrêmement difficile de personnifier Claude Julien aujourd'hui, car l'entraîneur-chef des Bruins de Boston est un homme préoccupé. Pas parce que le ciel est gris, mais bien car les Canucks de Vancouver mènent la série finale de la Coupe Stanley 3-2, même s'ils n'ont inscrit que 6 buts en 5 matchs!

Vendredi soir, les Bruins ne ressemblaient en rien à l'équipe qui avait remporté les deux matchs précédents. Il faudra se faire à l'idée, cette série en est un de homer!

Pour relancer mon équipe, je n'hésiterais à faire ce qu'un ancien entraîneur des Nordiques maintenant analyste à RDS propose depuis des siècles : laisser pépère Mark Recchi sur le banc. Pauvre Recchi, il n'a plus de jus. Il est fini. Entre vous et moi, je ne serais pas surpris qu'il annonce sa retraite au terme de la finale.

Certaines personnes aimeront me rappeler qu'il a marqué 2 buts l'autre jour, mais c'était dans une victoire de 8-1. N'importe qui aurait pu faire cela. Pour être honnête, je crois que Recchi nuit à Patrice Bergeron et Brad Marchand, les deux jeunes qui traînent les Bruins sur leurs épaules.

Je pense aussi que le moment est bien choisi pour couper mon banc. Je souhaite n'utiliser que mes neuf meilleurs attaquants afin de mettre beaucoup de pression sur la défensive des Canucks. Notre prochain match en sera un sans lendemain, mes joueurs se reposeront lorsqu'ils seront officiellement en vacances.

La tenue des Bruins en supériorité numérique m'inquiète également. Je reconnais que les hommes de mon vis-à-vis Alain Vigneault effectuent de l'excellent travail, mais cela n'explique pas tout. Je devrais songer à utiliser plus souvent mon meilleur défenseur Zdeno Chara au point d'appui. Il n'y a pas un joueur des Canucks qui a le courage de bloquer ses boulets de canon.

Un manque de jugement

Plus les jours passent, plus je trouve que la Ligue nationale de hockey a manqué de jugement en faisant autant voyager les deux équipes. Pourquoi ne pas avoir disputé les matchs nos 3, 4 et 5 à Boston?

Les Canucks sont habitués de voyager pendant la saison, alors que les Bruins disputent la plupart de leurs rencontres dans le même fuseau horaire. Plus la finale s'étire, plus nous sommes désavantagés.

Malgré tout, je crois que nous remporterons la sixième partie lundi soir, parce que nous jouerons devant nos fidèles partisans. Je n'effectuerai pas de long discours. Je vais me contenter de faire ce pour quoi je suis payé : prendre des décisions et diriger.

*Propos recueillis par Francis Paquin