QUÉBEC - Les joueurs de la Russie ont complètement étourdi ceux de la Suisse au cours des deux premières périodes, lundi, au Championnat du monde de hockey, et malgré les beaux efforts suisses déployés au troisième vingt, les Russes l'ont emporté 5-3.

Cette victoire russe en temps réglementaire confirme le premier rang du groupe E à la Russie et relègue la Suisse au quatrième rang, ce qui veut dire que les deux formations s'affronteront de nouveau, mercredi, en quart de finale et que la République tchèque pourra tenter de venger son échec de dimanche face à la Suède.

Maxim Sushinskiy, deux fois, Dmitri Kalinin, Alexander Ovechkin et Sergei Federov ont trouvé le fond du filet pour la Russie. Ovechkin a également récolté une aide pour porter son total de points à huit depuis le début du tournoi. Raffaele Sannitz, Julien Vauclair et Romano Lemm ont marqué pour la Suisse.

Le gardien Jonas Hiller a été splendide devant la cage des Suisses, bloquant 32 des 36 lancers dirigés vers lui. Evgeni Nabokov, passablement moins occupé, a stoppé 19 rondelles.

Les Russes ont commencé la rencontre sur les chapeaux de roue et les Suisses ont été emprisonnés dans leur territoire, incapables de maîtriser le tourbillon d'attaquants russes qui a fait circuler la rondelle en zones neutre et helvète, si bien que la Suisse n'a pu tirer au but avant la mi-période, après que la Russie eût dirigé neuf tirs au filet.

"Les Russes nous ont démontré beaucoup de respect en commençant le match de cette façon, a estimé l'entraîneur-chef de la Suisse, Ralph Krueger. C'était difficile pour nos joueurs de suivre le rythme imposé par la Russie. C'est un niveau de jeu qu'ils n'ont pas souvent rencontré en saison. La différence avec le Danemark était frappante."

Si Hiller a gardé les siens dans le match en début de match, il a fini par céder trois fois en moins de quatre minutes en fin de période.

Kalinin, bien posté à la droite d'Hiller, a d'abord profité de la belle passe de Danis Zaripov pour inscrire la Russie à la marque à 15:21. Un peu plus de deux minutes plus tard, alors que les Russes jouaient avec un homme en plus, Ovechkin a fait dévier un boulet d'Ilya Kovalchuk, posté à la ligne bleue. Cinquante-six secondes plus tard, Sushinskiy faisait 3-0 en se moquant de Beat Forster sur l'aile droite avant de battre Hiller sous le bras. Si le gardien suisse ne pouvait rien sur les deux premiers buts russes, il s'en voudra sûrement pour celui-ci.

"En quart de finale, je vais tenter d'être meilleur qu'aujourd'hui, a raconté le gardien suisse. C'est difficile de jouer contre la Russie, mes jambes me font mal!

"On n'a pas encore de joueurs aussi forts individuellement qu'eux. Collectivement, si on peut éviter le genre d'erreurs que nous avons commises en début de match et que nos joueurs sont au top, on est de ce calibre."

Les Suisses ont semblé se ressaisir en deuxième, pratiquant notamment un échec avant - inexistant au premier vingt - qui a eu pour effet de ralentir les sorties de zones russes. Malgré tout, les Russes ont à nouveau dominé 14-4 au chapitre des lancers, comme en première, et ajouté un but à leur avance, celui de Federov.

Ce but de la Russie aurait toutefois dû être refusé, car l'attaquant Alexander Semin se trouvait dans la zone réservée au gardien. Le règlement du hockey international stipule que l'arbitre doit siffler l'arrêt de jeu et remettre la rondelle en jeu en zone neutre en pareille occasion.

Les Helvètes ont disputé une très forte troisième période, dominant 14-9 au chapitre des lancers et marquant trois fois. Ils ont d'abord profité d'un jeu de puissance pour s'inscrire à la marque. Sannitz, posté dans l'enclave, a habilement fait dévier le tir de la pointe de Forster. Cinq minutes plus tard, alors qu'ils se défendaient à court d'un homme, Vauclair a intercepté la passe molle d'Ilya Nikulin dans sa zone avant de transporter le disque jusqu'à l'autre bout, où il a déjoué Nabokov d'un superbe tir des poignets dans le coin supérieur gauche pour rapprocher les siens à deux buts.

"Après 40 minutes, on s'est dit qu'on ne pouvait continuer de cette façon, a dit l'attaquant Julien Sprunger. Mais je crois que de jouer toute une rencontre comme nous avons joué la troisième serait risqué. Nous sommes plus une formation défensive qu'offensive."

Avec 3:36 à faire et profitant d'un jeu de puissance pour encore 51 secondes, l'entraîneur-chef de la Suisse, Ralph Krueger, a demandé un temps d'arrêt et retiré son gardien. La stratégie a plutôt souri aux Russes, Sushinskiy marquant son deuxième du match.

Exactement une minute plus tard, Lemm ramenait la Suisse à deux buts des Russes, mais c'était trop peu, trop tard.

Les Suisses ont joué avec décidément plus de mordant au cours de cette période, ne cédant aucun espace aux joueurs russes et pratiquant un échec avant constant et tenace. C'est à se demander quel aurait été le résultat du match s'ils avaient disputer les 60 minutes de cette façon.

Kovalchuk et l'entraîneur-chef russe, Vyacheslav Bykov, avaient toutefois une autre explication après la rencontre.

"On a cessé de jouer, a dit Kovalchuk. On a manqué de concentration et on a tenté de les battre individuellement."

"La troisième période est la preuve que nous devons respecter toutes les formations et jouer pendant 60 minutes", a conclu Bykov.