Si la saison 2006-2007 avait été historique dans la Ligue junior majeur du Québec pour les entraîneurs, on ne peut pas dire que l'actuelle campagne s'inscrit dans le même moule de stabilité.

La saison dernière, les 18 entraîneurs du circuit ont traversé la saison sans qu'un seul ne soit congédié, une première en 38 ans d'histoire. Cette année, trois entraîneurs ont déjà été limogés, dont deux en l'espace de six jours la semaine dernière.

Si le renvoi de Martin Bernard à Victoriaville se tramait depuis quelques semaines, on ne peut pas en dire autant de celui de Denis Francoeur à Bathurst. Francoeur avait signé un contrat de deux ans plus une année d'option l'été dernier avec le Titan. Après 48 matchs, on lui a indiqué la sortie alors que l'équipe qui a effectué une multitude de changement au cours du temps des fêtes présentait un dossier de 23 gains contre 25 échecs. Le Titan est maintenant dirigé par Ron Choules, un ancien adjoint chez les Tigres qui a aussi dirigé dans la Ligue junior AAA.

À Bathurst, on espère que la venue de Choules aura le même tonique que celui qu'avait apporté John Chabot il y a deux ans. En remplacement de Mario Durocher, Chabot avait conduit le Titan jusqu'au septième match de la ronde demi-finale de 2006 avant de s'incliner face à Alexander Radulov et aux Remparts de Québec. Choules a jusqu'ici remporté ses trois premiers matchs à la barre de l'équipe.

La situation risque d'être plus compliquée à Victoriaville, où l'équipe se bat pour terminer en huitième position et éviter d'être relégué à la section Est, lorsque s'amorceront les séries éliminatoires. Yanick Jean, congédié plus tôt cette saison à l'Île-du-Prince-Édouard, tentera de redresser la barque et surtout de remporter des matchs à l'étranger, ce que les Tigres n'ont pu faire depuis la fin du mois de novembre. Jean a perdu son premier match à la barre de l'équipe de la région des Bois-Francs, mercredi soir, face aux Olympiques de Gatineau.

Peu importe le niveau de hockey, le constat demeure le même pour tous les entraîneurs : la victoire demeure la seule garantie au niveau de la sécurité d'emploi. Chaque fois qu'une équipe va mal, ce sont les entraîneurs qui paient la note…

Sont ils les véritables responsables? Pas toujours. Mais des dirigeants qui prônent la patience, il y en a malheureusement de moins en moins.

À Victoriaville, on se disait que Martin Bernard, qui avait fait ses classes comme adjoint, puis au niveau midget avec les Cantonniers de Magog, serait en place pour un bon moment. Il n'a même pas fait deux ans. À Bathurst, le propriétaire Léo-Guy Morissette vantait les mérites de Francoeur au mois de novembre dans un quotidien de la Mauricie, alléguant les qualités d'entraîneur et d'organisation de l'ancien coach des Cataractes. Deux mois plus tard, il se retrouve sur la voie d'évitement.

Dire que l'été dernier Francoeur s'était acheté une maison et déménagé toute sa famille au Nouveau-Brunswick… Tout ça pour un emploi qu'il n'aura conservé que huit mois. C'est triste, mais c'est malheureusement la réalité qui guette tous les entraîneurs.

Est-ce que leurs successeurs auront plus de chance? On verra bien!