(RDS) - Non seulement Bobby Clarke améliorera-t-il les effectifs des Flyers de Philadelphie, déjà favoris pour se frotter à l'Avalanche du Colorado, en juin prochain, mais il aura aussi servi toute une leçon à Eric Lindros et à la " Famille " du joueur de centre.

Il aura démontré qu'une organisation bien nantie peut tenir tête aux indésirables. Eric Lindros et sa famille voulaient imposer leur loi. La " Famille " voulait que les magnats du hockey professionnel plient l'échine devant le grand Eric. " Elle " désirait que Eric soit l'unique maître de son destin, qu'il soit l'unique décideur sur le choix de l'équipe à qui il entendait dispenser ses services.

C'aurait pu fonctionner, remarquez bien.

C'est même venu à un cheveu de réussir. Malheureusement pour la " Famille " et heureusement pour le hockey professionnel, Bobby Clarke, appuyé d'une façon inconditionnelle par Ed Snyder, son patron, a bousillé les plans de Carl Lindros, de Eric Lindros, de Bonnie Lindros… Il les a envoyés se faire voir en plusieurs occasions. Il a aussi remis à sa place les Maple Leafs de Toronto qui, par moment, tenaient le même langage que la " Famille ".

Clarke a été tenace. On l'a accusé d'être un entêté, d'avoir sacrifié les succès de son organisation pour satisfaire son égo. On l'a pointé du doigt à la suite de l'élimination rapide des Flyers face aux Sabres de Buffalo. On affirmait alors que si Clarke avait échangé Lindros aux Leafs, peut-être que les Flyers auraient " acheté " une ronde additionnelle.

Clarke n'a pas bronché. Les Leafs ne voulaient pas payer le prix exigé par les Flyers, alors au diable Lindros, au diable les Leafs et c'est ainsi que ça doit fonctionner. Clarke a peut-être hypothéqué la dernière saison des Flyers mais, en revanche, il a grandement amélioré son organisation au cours des derniers mois et il a aussi servi tout un avertissement aux joueurs des Flyers qui auraient la tentation d'agir en écervelé comme le grand Eric.

Les Flyers, grâce à l'économie réalisée aux dépens de Lindros ($8.5 millions) ont pu se payer Jeremy Roenick. Ils ont également réussi à convaincre John LeClair de demeurer avec l'équipe. Ils ont fait signer un contrat à Jiri Dopita, le meilleur joueur évoluant dans un circuit autre que la Ligue nationale.

Ajoutons aussi l'addition de Eric Weinrich à la ligne bleue et l'arrivée de trois joueurs des Rangers : Pavel Brandl, Jan Hlavac et Kim Johnsson.

Si je mentionne les Rangers, c'est que ça brasse à New York et à Philadelphie. Et, à moins d'un revirement inattendu, Lindros, selon toute évidence, va se retrouver sur le Broadway, neuf ans et quelques mois, après que les Rangers s'eurent fait passer un " Québec " par Me Marcel Aubut. Il fallait s'attendre à ce que les pourparlers aboutissent à quelque part, surtout après que Clarke eut informé Carl Lindros, lors d'un déjeuner à Toronto, que la " Famille " devait faire son deuil des Maple Leafs de Toronto.

A prime abord, Clarke avait conclu un marché avec Kevin Lowe qui agissait un peu comme tierce personne dans un dossier qui aurait mené le grand Eric au centre d'une transaction tripartite.

Les Flyers avaient accepté le défenseur Tom Poti et le centre Jochan Hecht en retour de Lindros. Puis, les Oilers auraient cédé Lindros aux Rangers en retour de Brandl, Hlavac et Johnsson.

Ne reste plus maintenant qu'à régler les modalité du contrat de Lindros. Un salaire de base de $3 millions plus des bonis allant jusqu'à un salaire de $9 millions, Si jamais Lindros se retrouve sur la touche, parce qu'il ne faut pas oublier son état de santé, les Flyers seront, semble-t-il, dans l'obligation de céder un choix de première ronde.

Et puis après ? Un choix de première ronde se traduira possiblement par le tour de sélection no. 29 ou no. 30…

Clarke aura amené la " Famille " exactement où il le désire : dans les câbles. Avec tous les changements effectués pendant l'entre-saison, le directeur général des Flyers peut se permettre encore une fois de laisser poireauter Lindros, de le faire " sécher " une autre année. Carl Lindros vient de comprendre que, cette fois-çi, il n'aura pas le dernier mot.

C'est le Broadway où la cour arrière de sa demeure.

Disons que le Broadway est plus invitant et surtout plus accueillant et combien plus payant !

Tout va se régler

L'arrivée de Lindros à New York ne signifie pas que Brett Hull a trouvé un appartement sur l'Ile de Manhattan, appartement non loin de celui de son beau-père.

En somme, il a l'option entre une équipe qui ne va nulle part, une formation qui embauche Lindros parce qu'elle a fait chou blanc sur le marché des joueurs autonomes sans restriction et une organisation qui va progresser, qui va suivre un plan bien défini et bien élaboré par Pierre Boivin et André Savard.

Il sait que Montréal lui offrira un environnement approprié, qu'il sera un joueur populaire ici.

Et qui dit que Lindros sera sur patins en novembre ?

Remarquez bien que Saku Koivu n'est pas lui non plus un exemple d'assiduité mais je préfère encore plus ses chances que celles de Lindros.

Le Golden Brett disait encore hier : " Il ne faut surtout pas s'énerver. Tout va s'arranger. J'aimerais bien demeurer dans l'Ouest et surtout affronter les Stars le plus souvent possible mais je ne détesterais pas évoluer dans l'est. Il s'agit de choisir la bonne équipe et l'endroit où je serai le plus heureux. Je ne suis pas inquiet du tout. "